Décidément, l’aile gauche du gouvernement Barnier réserve un traitement de choix à David Lisnard, dont les convictions libérales ne sont pas en odeur de sainteté dans le microcosme parisien.
La nouvelle ministre de la Transition écologique, l’énarque de gauche Agnès Pannier-Runacher, s’était déjà distinguée en minimisant les dégâts causés le 23 septembre par les pluies diluviennes et en pointant la densification de la ville de Cannes. Il avait fallu que le Premier ministre en personne présente ses excuses à l’édile.
C’est maintenant au tour du ministre chargé du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, originellement socialiste, de sonner la charge.
Rappelons le contexte. Michel Barnier tente de faire des économies sans pour autant réduire le budget. Les collectivités locales se trouvent dans le viseur de Bercy depuis l’ancien gouvernement. Bruno Le Maire avait déjà maladroitement essayé de mettre sur leur dos une partie essentielle des difficultés actuelles des finances publiques. Le Journal du Dimanche (6 octobre 2024) nous apprend que les collectivités locales « sont dans le viseur de Bercy » en continuité avec le rapport de la Cour des comptes qui a préconisé la suppression de 100.000 postes. L’objectif serait de faire plus de 4 milliards d’euros d’économies chaque année à partir de… 2030. Un montant faible au regard des montants vertigineux de la dette et du déficit.
Le journal cite un « proche » du ministre du Budget selon lequel « Il va falloir réduire le nombre d’agents dans certains échelons, en lien avec les compétences exercées par les communes et les intercommunalités ». David Lisnard, qui est aussi le président de l’Association des maires de France, a dénoncé « les démagogues du gouvernement », ce qui n’a pas eu l’heur de plaire à Bercy. Un conseiller du ministre a cru bon de parler d’une « forme de clientélisme », avant de lancer une pique personnelle et idéologique. Les critiques de David Lisnard n’auraient d’autre but que de « flatter ses électeurs cannois, en parfaite contradiction avec les valeurs libérales qu’il défend au plan national ».
David Lisnard a immédiatement fait paraître au JDD News (6 octobre 2024) une tribune dont le titre donne bien la tonalité : « Les technocrates de Bercy n’ont rien compris ». Il a eu beau jeu de rappeler que les collectivités locales (qui comptent pour 20 % des dépenses publiques) sont largement victimes « des contraintes imposées par l’État et de services à la place de celui-ci », par exemple l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires. « Que les technocrates qui gouvernent le pays cessent d’ajouter contraintes bureaucratiques, normes absconses et missions inutiles ». La phrase essentielle suit : « Plutôt que de chercher la division avec ceux qui sont au plus près du terrain, le gouvernement devrait se concentrer sur la manière de laisser travailler les collectivités ». Le maire de Cannes vise ici sans le citer le principe de subsidiarité qui lui est cher. Autrement dit, le relèvement de la France ne s’effectuera pas par des décisions centralisées prises en haut à Paris, mais par des décisions au plus proche des individus. C’est ce qui permettra, par l’aiguillon de la concurrence, la bonne gestion des finances locales et la fin de la « décentralisation centralisée » dont nous sommes victimes depuis les années 1960.
Le maire de cannes a rappelé en contrepoint de la déroute des finances publiques le bilan de son administration : réduction de la dette communale, augmentation des investissements et de la productivité des services, multiplication de la capacité d’autofinancement.
David Lisnard a également mis les points sur les i relativement au libéralisme, qui « concilie performance et dignité », à l’encontre des pseudo-révolutionnaires et des étatistes tant de gauche que de droite. Avant de conclure : « J’invite le ministre et ses conseillers à faire un stage d’immersion dans les mairies de France et les PME »…
3 commentaires
J’approuve entiérement les propos de David LISNARD.
Si tous les hommes et femmes politique raisonnaient comme lui notre pays se
porterais bien mieux.
David LISNARD ministre des Finances et de l’Economie, ce serait parfait et la France vivrait enfin sous le soleil du Midi.
A Paris, mon Dieu ! q’il fait gris et que c’est sale ! Merci à Mme Hidalgo et ses cochons de la mairie riches de leurs incompétences et de leurs dettes délirantes pour … RIEN. Quant à Agnès Pannier-Runacher, je la vois bien émigrer au Sahara où pour écouter ses glorioles, il n’y a que des chameaux et du sable à l’infini !
Si certaines communes sont mal gérées, ce n’est pas le cas de Cannes. Sans doute est-ce la raison pour laquelle Davide LISNARD est attaqué par une gauche à qui nous devons l’état de nos finances. Nul doute que les maires bons gestionnaires ne se laisseront pas faire par un état qui décide de dépenses dont il n’aura pas à assumer le financement.