Dans un rapport intitulé « Les missions de service public du groupe La Poste – un coût croissant, un usage moins fréquent » publié en mai 2023, la Cour des comptes dresse un état des lieux centré sur trois questions : le pilotage des missions de service public, les modalités d’établissement du montant des compensations, ainsi que les récentes réformes mises en place pour assurer la soutenabilité financière du groupe.
Ce rapport confirme les constats de l’IREF dans notre dernier article « Pourquoi il faut privatiser (réellement) La Poste ». Dans un contexte de baisse continue du volume de courriers adressés et de la fréquentation des points de contact postaux, seule une réforme profonde permettrait d’en absorber les pertes financières. Bien qu’elle ait basculé d’un statut d’établissement public vers un statut de droit privé (société anonyme) en 2010, La Poste est une société dont l’actionnariat est contrôlé par la puissance publique (66 % par la Caisse des dépôts et consignations et 34 % par l’État). Il s’agit d’un élément important pour comprendre l’ampleur du mal et notamment le déficit qui pourrait atteindre 1 milliard d’euros à l’horizon 2030. L’augmentation des compensations par l’État, de l’ordre de 612 millions d’euros en moyenne par an entre 2017 et 2020, ne suffira pas à le réduire à moyen terme : le problème est aussi d’ordre structurel, et non uniquement conjoncturel.
Certes, la Cour des comptes rappelle que d’autres pays européens sont touchés par une forte baisse des volumes distribués. Cela ne change rien au fait qu’une gestion étatisée comme celle de La Poste limite les perspectives d’adaptation rapide dans un environnement concurrentiel des services postaux. Raison pour laquelle la Cour recommande, entre autres, d’instaurer des mécanismes que l’on retrouve dans le secteur privé, à savoir des objectifs de résultat dans le contrat d’entreprise 2023-2027. Elle compare également le groupe français à son homologue belge qui, dans le cadre d’un contrat de gestion avec l’État, doit obligatoirement informer sa tutelle en cas de déficit, et faire des propositions pour rétablir l’équilibre des comptes. Peut-être qu’un jour, en France, les contribuables en auront pour leur argent.
5 commentaires
La Poste est une de ces structures commerciales qui, lorsqu’elle est soumise à une concurrence, compense ses pertes de chiffre d’affaires par une augmentation de ses tarifs … forcément, ça ne peut pas marcher.
Est ce bien le rôle de l’état de disposer d’un portefeuille d’entreprises relevant du secteur privé car concurrentiel?
Est ce le rôle de l’état de fabriquer des voitures avec Renault et transporter des passagers avec Air France. Et que dire de EDF qui a été quasiment détruit pour satisfaire les verts allemands.
S’en débarrasser pourrait faire une belle recette financière.
Rappelez moi s’il vous plaît le budget par an de lA POSTE en termes de conseils par le cabine EY ?
Cette entreprise devrait être privatisée depuis des lustres tout comme les autres services publics ! Dès l’instant où la gestion est publique c’est la catastrophe, les pertes, la faillite ! normal puisqu’il s’agit de fonctionnaires !
A force d’augmenter ses tarifs sans améliorer les performances, bien au contraire, la poste a perdu de plus en plus de terrain. Exemples :
– en supprimant le tarif 50 grammes TRES UTILISE (on passe de 20 grammes à 100 gramme) la poste a cru faire une bonne affaire… à court terme peut-être, sauf que -face a un tarif devenu prohibitif- nous sommes passés à d’autres modes de communication : envoi de voeux par mail au lieu des jolies cartes.
– envoi groupé de brochures : en s’accrochant à la limite de 300 brochures sur une région (au lieu de la France entière) la poste a incité les utilisateurs à diminuer, voire supprimer totalement lesdites brochures ! Il est intéressant de noter que les bureaux de poste fermaient les yeux… jusqu’au jour où une officine « haut placée » dans la hiérarchie y a mis le haut là.
Je ne parle pas des relances avec ajout de « frais pour retard » voire de menaces d’huissiers envoyées alors que les factures avaient été payées au bureau de poste. Le tout fait par un ordinateur sur le clavier duquel un « zombie » cliquait bêtement. Un désastre dont les bureaux de poste et nos bons vieux « facteurs » ne sont pas responsables. Le ver est DANS LA TETE. Il es grand temps d’y faire le ménage et de laisser au personnel de base le soin de faire le boulot. A quoi bon nous faire miroiter la visite du « facteurs » chez papy et mamie s’il n’y a plus le moindre courrier à distribuer ? Une véritable escroquerie.