La chute de Saigon, le 30 avril 1975, acte toujours, dans l’imaginaire collectif, la défaite des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam. Or, la réalité historique est différente. Ce qui s’est passé au Vietnam après cette date est tout aussi marquant, sinon plus. Tous ceux qui ont vécu cette époque se souviennent de ces malheureux s’accrochant à un hélicoptère sur le toit d’un immeuble dans l’espoir de fuir le pays, les images  ont fait le tour du monde. Saigon était en train de tomber dans les mains du Vietcong, l’armée communiste du Vietnam du Nord largement aidée militairement par Pékin et par Moscou. Mais c’est bien l’armée sud-vietnamienne qui a été défaite, les troupes américaines ayant quitté le pays deux ans avant. Les derniers soldats américains étaient partis le 29 mars 1973 et la situation militaire n’était pas très bonne côté communiste. Un accord de paix avait été signé à Paris le 27 janvier 1973. Il prévoyait la libération de tous les prisonniers américains, le retrait des forces américaines, la limitation des forces des deux camps au Sud-Vietnam et un engagement en faveur d’une réunification pacifique. Cet accord ne sera jamais respecté par le Vietcong. Les 140 000 personnes évacuées en avril 1975, quand Saïgon est tombé, étaient presque exclusivement des civils et des militaires vietnamiens, pas des militaires américains en fuite. L’Amérique avait perdu la guerre… chez elle, dans les médias et l’opinion publique. Une guerre qui n’avait plus de soutien, menée par une administration en proie à des graves affaires intérieures. C’était pourtant, malgré ses horreurs, une guerre juste contre le communisme qui allait transformer de nombreux pays de l’Asie du Sud-Est en dictatures criminelles. C’est ce qui est arrivé au Vietnam. Le Parti communiste y a instauré un régime totalitaire (déjà en vigueur à Hanoi et au Vietnam du Nord) : interdiction des partis politiques et des médias, adoption de l’idéologie marxiste-léniniste, fermetures des librairies, incendies de livres sur la place publique, tenue unique dans les rues, exécutions, ouverture de camps de travail et de rééducation où seront envoyés des centaines de milliers de Vietnamiens. Leur « rééducation » dure de 3 à 7 ans. Ce sont les « boat people » sur lesquels se réfugient, au risque de leur vie, des milliers de Vietnamiens fuyant leur propre pays, qui ouvriront enfin les yeux sur la terrible situation du Vietnam.
Ironie de l’Histoire, 50 ans après, le Vietnam, même s’il reste une dictature, a choisi d’adopter l’économie capitaliste et le style de vie occidental. C’est aussi une victoire de l’Amérique.
2 commentaires
Excellent papier qui décrit bien les faits et permet de démonter la réécriture de l’histoire opérée sur ce conflit par les médias de gauche occidentaux. Une précision, le régime communiste vietnamien n’est pas un régime totalitaire au sens défini par Hannah Arendt pour laquelle seuls le régimes nazi et le régime communiste stalinien sont totalitaires. On peut y ajouter le régime communiste chinois de Xi Jinping survenu après la mort d’Hannah Arendt.
Définition d’Hannah Arendt : Les régimes totalitaires ne peuvent tolérer aucun individualisme bourgeois ou non. Destruction de l’identité individuelle des classes sociales et création d’une masse d’hommes isolés sans rapports sociaux normaux, une organisation massive d’individus atomisés et isolés. Concentration du pouvoir dans les mains du dictateur pratiquant le mensonge à grande échelle. Parti unique, police secrète, Idéologie et terreur, extermination des opposants.
“…le Vietnam, même s’il reste une dictature, a choisi d’adopter l’économie capitaliste et le style de vie occidental. C’est aussi une victoire de l’Amérique.”
Comme quoi, nous avons la démonstration que l’économie capitaliste est le seul remède efficace contre la misère……