Lorsque j’ai commencé, en 1998, à travailler pour un think tank – littéralement un « réservoir d’idées » – je n’imaginais pas l’importance de ce genre d’organismes. Mal connus en France, ce sont de véritables institutions dans d’autres pays ; des laboratoires de réflexion et bien plus encore, des outils de réforme, des interlocuteurs de poids pour les pouvoirs politiques, voire des bottes secrètes qui contribuent largement aux succès économiques et à la vitalité de la démocratie. C’est particulièrement vrai aux Etats-Unis, par exemple. D’après James Buchanan, théoricien du « public choice » et prix Nobel d’économie, une démocratie ne fonctionne pas correctement si elle dépend uniquement des institutions classiques, de l’exécutif, du législatif et du judiciaire.
« Un think tank doit demander à l’Etat ce que Diogène a demandé à Alexandre le Grand : Ote-toi de mon soleil ! » C’est ce que m’a dit un jour Madsen Pirie, fondateur du célèbre Adam Smith Institute et ancien conseiller de Margaret Thatcher. Le think tank, et c’est l’une de ses caractéristiques essentielles, est privé et ne reçoit pas d’argent public. Ce sont les adhérents et les donateurs qui, par leurs contributions financières et autres, lui donnent toute sa puissance de feu. Cela lui permet de jouer, en toute indépendance, un rôle d’observateur, d’analyste et de contrôleur des actions de l’Etat, en même temps que de conseiller pour les décideurs. Il veille à ce que l’argent des contribuables soit dépensé le plus rigoureusement possible. Il peut entamer des actions vigoureuses capables d’influencer, voire de combattre concrètement, l’exécutif et le législatif. Il a aussi les moyens de le faire savoir et de diffuser les informations dont il dispose, par des articles, des études, des livres. C’est un dispositif remarquable, un contre-pouvoir avec des propositions tangibles.
Venant d’un pays longtemps sous l’emprise d’un régime qui bridait et brimait la liberté, c’est donc avec beaucoup de cœur et d’enthousiasme que, depuis des années, je travaille pour le think tank libéral qu’est l’IREF. Car rien n’est jamais gagné. Certes, notre « système » est imparfait. Mais il est perfectible, et c’est ce combat qui me motive, tout comme la petite équipe de l’IREF. Le monde a vu les horreurs que peuvent produire les grands idéologues, et nous subissons au quotidien les tracasseries que sécrètent les idéologues basiques. Il faut sans cesse tracer le juste chemin de l’équilibre, et, avec votre soutien, c’est ce à quoi nous employons toutes nos forces. Seule la liberté est belle !
6 commentaires
Monsieur LECAUSSIN,
Je parcours toutes les éditions de l’IREF. Ne pouvez vous pas envisager d’aider un acteur indépendant portant sur un projet politique.
Je ne vois rien à l’horizon pour relever la France. Un vrai projet d’entreprise.
Salutations.
DB
C’est ce qu’on essaie ! Et on arrivera ! Merci de nous lire et de nous soutenir !
Je partage entièrement votre position ainsi que votre conclusion, Monsieur Lecaussin. C’est exactement ça.
Certes « la Liberté est belle »… Précisons: en terres de THEORIE, ce pays du Merveilleux où TOUT est possible.
SUJET: « Il veille à ce que l’argent des contribuables soit dépensé le plus rigoureusement possible » ou encore « conseiller les décideurs » Hum ! C’est une plaisanterie ?
Quel est le bilan des ThinkThank, à aujourd’hui, sur un exercice de 50 ans, quant aux comptes de la nation, l’utilisation de l’argent publique, à la démocratie (la grande escroquerie du système!), la laïcité, le(s) pouvoir(s), l’infiltration du religieux, l’insécurité, l’effondrement de la très mal nommée « éducation nationale », l’immigration, les droits des femmes, les devoirs des hommes, le racisme (le vrai), pas celui de la « bien-pensance », l’invasion du wokisme et autres théories, etc…etc… ET bien plus grave, ce qui se construit avec l’IA, le « libéralisme sauvage » mère des inégalités, etc.. etc… ? Où sont les équilibres, si ce n’est dans la somme de déséquilibres ?
SERIEUSEMENT… Le bilan est déposé, messieurs dames des ThinkThank !
Afficher des intentions « louables » est mignon. Les résultats et les faits sont à l’exact inverse.
Ma liberté d’expression sera-t-elle tolérée par l’IREF ?
C’est toujours un plaisir de vous lire et Jean-Philippe Delsol aussi, continuez !
JB 85 ans, Centralien membre d’EPLF
Je pense que vous prêchez dans le désert , dommage ,inquiétant pour la France. l’ignorance de la connaissance de l’économie par les français est sidérante. Malheureusement je crains que la nouvelle vague des élus au parlement soit de la génération des utopistes . Penser être libre avec un fardeau de dettes de ce niveau et des prélèvements d’impôts, taxes et charges aussi élevés relève de l’incompétence au plus haut niveau de l’Etat.
Merci pour vos chroniques que je lis régulièrement. Que je transmets à des amis régulièrement.
Beaucoup de travail reste à faire .L’autorité est bafouée en permanence , les évènement récents nous en apportent la preuve. Vous êtes sanctionné pour stationnement gênant 135.00 € et rien pour une manifestation interdite !!!! Les minorités imposent leurs points de vue…….. retour en arrière 1789 et suivantes , Robespierre veille .
Je ne suis en activité,nous sommes dans les 30 désastreuse pour nos enfants. Nous détruisons les acquis pour des utopies bureaucratiques de pays (ex)communistes.