Nous avions déjà consacré une pendule (7 avril 2024) au « Climat Libé Tour », un ensemble de conférences organisé par Libération sur la « transition écologique ». La « ville étape » était alors Paris. C’était au tour de Marseille d’accueillir une nouvelle étape les 18-19 octobre autour de « l’écologie populaire ».
Clément Sénéchal était l’un des invités et il en a profité pour donner un entretien au quotidien (19 octobre 2024). L’ancien militant de Greenpeace France a fait étalage en quelques réponses de son écologisme politique radical.
Le 1er mars 2022, il avait déjà livré un entretien au quotidien L’Humanité dont le titre était tout un programme : « Sur le climat, il y a assez de science, mais pas assez de politique ». C’est cette même instrumentalisation de la science au profit d’un néomarxisme qui ne dit pas son nom que l’on retrouve aujourd’hui.
Le vert (très) rouge oppose son « écologie de la lutte des classes » à « l’écologie bourgeoise ». Celle-ci est issue de « l’écologie du spectacle » (rappelons qu’en 1977, en plein giscardisme, Roger-Gérard Schwartzenberg faisait paraître L’État-spectacle), une fausse écologie, celle des nantis, qui a volontairement mis de côté la « question sociale » depuis les années 1970. Or, elle a « fait basculer des parties entières des classes populaires vers l’extrême droite ».
Evidemment, le « capitalisme » est l’adversaire déclaré de l’écologie. Le néomarxisme se pare ici d’un jargon sociologico-gauchiste : « La crise écologique a introduit une tension extrêmement forte sur le régime d’accumulation capitaliste, puisqu’on dépasse les limites planétaires en impactant (sic) les écosystèmes au-delà de leur résilience ».
La solution s’énonce naturellement (si l’on peut dire…) : il faut se débarrasser du capitalisme en liant indissolublement question climatique et question sociale. En bref, il s’agit d’arrimer l’écologie au gauchisme afin de tailler en pièces l’extrême droite (et la droite par contrecoup puisque l’on peut supposer que les deux termes sont plus ou moins synonymes).
L’entretien mérite ici une large citation : « Il y a une urgence à recoder la question écologique à partir des inégalités réelles, d’introduire une écologie du clivage dans les rapports sociaux. Il faut une écologie de la lutte des classes et que la bourgeoisie sensibilisée (les idiots utiles ?) accepte de se mettre au service des classes populaires. L’écologie doit devenir antifasciste (sic) ». Clément sénéchal ajoute : « Il faut ensuite consolider des alliances de classe possibles pour massifier le mouvement de contestation contre l’ordre établi ».
Questions : et si la « classe bourgeoise » faisait bloc et que les « classes populaires » ne pouvaient pas compter sur la « bourgeoisie sensibilisée », que se passerait-il ? « L’écologie révolutionnaire » prônée par le vert-rouge adviendrait-elle néanmoins selon une philosophie de l’histoire chère au bon vieux Karl ou faudrait-il la pousser, au besoin par la manière forte, face aux ignobles capitalistes fascistoïdes ? Clément Sénéchal ne donne pas la réponse, mais il ne faut pas être grand clerc pour la deviner…
Le site du « Climat Libé Tour » rappelle que parmi ses partenaires se trouve l’Ademe. Il est permis de s’étonner que l’Agence de la transition écologique finance avec l’argent des contribuables (dont pour une part essentielle celui des « bourgeois ») des conférences d’extrême gauche.
4 commentaires
Encore des imbéciles qui se prennent pour des génies mais qui ne savent pas compter.
Il faut que les français sachent que notre pays n’émet que 0,85% du CO2 mondial !!!
Si ce n’est pas de la basse récupération d’un non phénomène à des fins politiques ça!
Ce chiffre mérite d’être martelé jusqu’à ce que tous les français l’aient bien compris et cessent de se faire terroriser par des gourous en transe.
A l’heure où l’on cherche à faire des économies, l’ADEME est un organisme parasite qui pourrait être supprimé.
C’est le monde à l’envers. A Lyon, on manifeste devant le siège de la Métropole pour protester contre l’autoritarisme des écolos : https://www.leprogres.fr/economie/2024/09/30/elle-est-folle-cette-metropole-du-bruit-et-de-la-colere-contre-la-politique-des-ecologistes
L’écologie anti-fasciste serai donc un suicide organisé ?
Peut on imaginer rien qu’un instant que ce Sénéchal -vert-rouge-donne des conférences à titre gratuit ou bien est il à temps plus ou moins complet subventionné par l’ADEME ? Organisme vivant sur des fonds publics, on ne le dira jamais assez mais dont l’utilité reste à démontrer.