Les droits de douane de Trump créent de l’incertitude, font plonger le dollar et augmenter le coût de la dette

Toujours content de lui  même quand tout s’effrite, toujours clamant que « tout se déroule suivant les plans » même quand ils mènent dans le mur. Donald Trump a affirmé vendredi que sa politique en matière de droits de douane “fonctionnait vraiment bien”, alors que la devise, la dette et les actions américaines sont attaquées sur les marchés, signe d’une perte de confiance majeure, voire sans précédent, des investisseurs du monde entier envers les Etats-Unis. « C’est passionnant pour l’Amérique et le monde », a claironné le président américain et on ne peut pas lui donner entièrement tort au sens où nous vivons en effet des moments spectaculaires.

Après avoir annoncé, vendredi matin, un relèvement de ses surtaxes douanières sur les produits venus des États-Unis à 125% en riposte aux 145 % instaurés la veille par Washington, Pékin a affirmé vendredi qu’il n’irait pas plus haut, quoi que fasse Washington. Ce qui semble donc exclure de nouvelles surenchères, au motif que « à ce niveau de tarifs douaniers, les produits américains exportés vers la Chine ne sont de toute façon plus viables sur le marché chinois ».

L’incertitude générée par la politique de Donald Trump continue de faire plonger le dollar, qui a atteint vendredi le taux le plus bas face à l’euro en plus de trois ans. Les marchés boursiers européens, qui avaient été les seuls à résister jeudi, sont repartis dans le rouge après les annonces de Pékin, mais plus modestement qu’en début de la semaine. Surtout, l’élément clé qui avait poussé Donald Trump à revenir en arrière, mercredi, le coût des emprunts américains illustrés par le taux d’intérêts sur les Bons du Trésor à 10 ans est reparti à la hausse, vendredi. Il a augmenté de 0.2 points, pour dépasser 4.5 %, plus haut encore que le niveau atteint mercredi matin. Cela signifie que le “roll over”, le refinancement de la dette fédérale, dont 7.000 milliards sont dus cette année, devient prohibitif.

Le commissaire européen en charge du commerce, Maros Sefcovic, se rendra lundi à Washington pour échanger sur le sujet, a annoncé vendredi un porte-parole de l’exécutif européen. Si les discussions avec les États-Unis échouent, la Commission européenne pourrait taxer les géants américains de la tech, a menacé sa présidente Ursula von der Leyen.