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« Le corps de l’âme » par Ludmila OULITSKAÏA

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 A ses longues sagas familiales, Ludmila Oulitskaïa  substitue de petites nouvelles toutes aussi d’actualité les unes que les autres.   Elle les dédie  à toutes les femmes de sa vie, à ses filles, petites-filles, mères ou grand-mères, vivantes ou défuntes,  en un mot à  ses amies de toujours. Semblable à toutes, elle  ne leur  cache pas  son indéfectible attachement.  Qu’elles soient masculine et colérique, ou  docile jusqu’à en être  cruche , déprimée et craintive, intellectuelle sans cœur ou  mère despote,   fille têtue et anticonformiste, toutes finissent leur vie d’une façon bien inattendue. Car à force d’opiniâtreté et de volonté, de rationalisme et de réflexion, il arrive un moment où le doute survient, où l’inattendu surgit, où l’inespéré arrive. Une  grâce divine serait-elle à l’origine d’une découverte de l’au-delà, de l’invisible , de l’essentiel, d’un revirement extrême qui laisse le lecteur anéanti par un tel aveuglement ? « Bénis soient ceux »dont on n’a pas vu l’âme… 

Alors sous une apparence ésotérique, les dernières nouvelles révèlent la force du talent créateur  ou  de l’ « amour accumulé ».  Tout ce qui vient du ciel,  comme une musique trop belle, une fidélité qui se transmet de génération en génération ou une insoumission au Parti, est immortel. Le surnaturel est ressenti comme  « réalité convaincante», et le couloir de la mort devient une image lumineuse à trois dimensions. Il y a du Sylvie Germain dans le style de Ludmila Oulitskaïa , une écriture onirique mais oh combien révélatrice d’une dimension qui sort de l’échelle humaine! D’où ce titre qui charge l’âme d’un corps, car le spirituel est réel et c’est bien ce que déjà la romancière avait perçu dans le fin fond du cœur de chacun de ses protagonistes.  

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