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Obama ne doit pas écouter l’Europe

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A l’occasion de sa visite aux Etats-Unis fin mars, Nicolas Sarkozy a « exhorté » les Etats-Unis et le président Obama à « écouter le vieux continent » et à « travailler avec l’Europe pour inventer un nouveau modèle mondial dans le but de réguler le capitalisme, de stabiliser les monnaies et d’améliorer la gouvernance mondiale ». Vu les différences économiques entre l’Amérique et l’Europe, Obama a tout intérêt à ne pas écouter l’appel du président français. Récemment le New York Times a soutenu que l’Europe serait mieux placée que les Etats-Unis pour la sortie de crise. Constat de Nicolas Lecaussin.

Entre 1982 et 2007, les Etats-Unis ont créé 48 millions d’emplois nets tandis que l’Europe n’en a créé que 10 millions. Ces 25 dernières années, l’économie américaine a connu une croissance moyenne de 2,9% par an. Cela représente 39% de plus que la croissance moyenne européenne et 48% de plus que celle de la France.

Grâce à cette croissance, aucun des grands pays européens, à l’exception de la Grande-Bretagne, n’a connu une aussi forte baisse du chômage que les Etats-Unis durant la même période. En effet, les statistiques montrent que le nombre de personnes employées aux Etats-Unis a augmenté de 58.9 millions entre 1970 et 2007, une augmentation de 75%. Durant la même période, trois pays européens (la France, l’Allemagne et l’Italie) ont connu une augmentation de seulement 17.6 millions de personnes employés (+ 26%). En 2007, malgré les débuts de la crise, l’Amérique a créé 57,8 millions d’emplois et détruit 54,6 millions, finissant l’année avec un solde positif de 3,2 millions d’emplois créés.

Depuis les années 1980, vingt-six nouveaux géants américains ont vu le jour contre seulement trois en Europe. La raison ? L’innovation et la capacité de développement des entreprises américaines.

Entre 2001 et 2008, l’Amérique a connu, malgré les attentats du 11 septembre, une croissance moyenne annuelle de 2,2%. Sous le président Bush, l’économie a eu une expansion d’environ 19% (à titre de comparaison, celle de la France n’a augmenté que de 14% sur la même période).

Durant la présidence de Bush, le chômage aux Etats-Unis s’est situé, en moyenne, à 4,7% (un taux auquel nos politiques n’osent même pas rêver). En septembre 2008, avant le déclenchement de la crise, il était de 5,7% de la population active. En 2007, plus de 3 millions d’emplois ont été créés. Dans la zone euro, le taux de chômage a été de 8,3% en moyenne pendant les mêmes années.

Le taux de pauvreté aux Etats-Unis était de 19% dans les années 1960, aujourd’hui, il est de 9%. Et sait-on ce que veut dire être pauvre aux Etats-Unis ? Le « pauvre » américain est beaucoup mieux logé qu’un « pauvre » français, il dispose d’une voiture et a 5 fois plus de chances de sortir de la pauvreté qu’un Français dans la même situation. Toutefois, combien de gens savent que la redistribution se fait mieux aux Etats-Unis qu’en France alors même que nous prélevons plus (54,4% du PIB en France contre 36%). La redistribution américaine réduit l’écart entre les riches et les pauvres de 42% alors que l’Etat français ne la réduit que de 35%.

Enfin, d’après l’Université du Michigan, le revenu moyen annuel d’un habitant de la Virginie Occidentale qui n’est pas l’un des plus riches aux Etats-Unis était en 2008 plus élevé d’environ 2000 dollars par rapport au revenu moyen d’un habitant de l’Union européenne.

Ces chiffres n’auraient-ils plus aucune signification aujourd’hui ? La crise n’aurait-elle pas inversé la hiérarchie ? Les Etats Unis se sont hissés à un taux de chômage identique à celui de la France, mais la croissance américaine est pour l’instant plus vigoureuse que celle des pays européens. La vraie question est de savoir si la politique Obama n’a pas été trop « européenne » et si les fondamentaux de l’économie américaine vont résister aux assauts des déficits publics et des projets de sur-réglementation. S’il y a une chose qu’Obama devrait faire, c’est écouter les pays émergents.

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