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Les réformes exigent une détermination durable

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C’est peut-être la leçon à tirer de l’échec de Nicolas Sarkozy, mais aussi du succès de tous ceux qui ont su mener une politique libérale de redressement sur plusieurs années : Thatcher jadis, les pays baltes aujourd’hui.

Nicolas Sarkozy a échoué ce 7 mai sans doute parce qu’il a renoncé au programme sur lequel il avait été élu. Certes il avait engagé des réformes structurelles en début de mandat avec un assouplissement des relations de travail employeurs/employés, un régime d’auto-entrepreneur favorable à la création d’activités nouvelles, la réduction des dépenses publiques, un allègement des charges fiscales… Mais au prétexte de la crise, il a renoncé à poursuivre beaucoup de ces chantiers en seconde partie du mandat. Pire, il a engagé une politique exactement contraire avec des dépenses publiques qui dépassent les 55% du PIB, un grand emprunt et une hausse sensible de l’endettement de la France, au moment où il aurait fallu réduire l’endettement, une volonté affichée de protéger les industries françaises de la concurrence là où il aurait fallu réduire leurs impôts pour les armer dans le monde…

Le temps d’éclairer les esprits

Il a peut-être échoué tout simplement parce qu’il n’a pas eu la ténacité qu’exige toute politique de redressement, surtout quand il s’agit de rétablir non seulement l’économie elle-même, mais aussi et plus encore les esprits dévoyés par un socialisme avoué ou latent qui avait désappris aux gens les vertus du travail et de l’innovation, mais leur avait appris la haine de l’enrichissement et de la culture.

Une politique libérale ne peut réussir que dans la durée. Il y faut l’obstination d’une Margaret Thatcher, réélue deux fois, celle du Canada qui poursuit ses réformes depuis plus de 15 ans ou celle des petits pays Baltes qui donnent aujourd’hui une belle leçon de ténacité.

L’exemple des pays baltes

Les trois pays baltes, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie, avaient engagé dès 1994 des reformes structurelles considérables pour libéraliser leur économie. Suivant le critère des neuf domaines de réformes souhaitables listés par la BERD (privatisations, libéralisation des prix et des échanges, liberté de la concurrence, réforme des institutions financières et non financières, …) ces pays baltes sont ceux qui, de tous les pays européens, ont satisfait le mieux aux objectifs requis. Ce sont aussi ces trois pays qui ont eu les taux de croissance les plus élevés d’Europe durant la période 2000/2007, soit un taux moyen annuel de 11,2% en Lettonie, 10,1% en Estonie et 7,6% en Lituanie à comparer avec un taux de croissance moyen en Europe de 3,3% sur la même période. Certes ces trois pays encore fragiles dans leur économie à peine libérée de 50 ans d’oppression ont souffert gravement lors de la crise de 2008. Mais plutôt que de succomber aux sirènes du keynésianisme, celles du toujours plus d’Etat, ils ont pratiqué une cure très sévère d’austérité (à part la Lituanie qui a plus préféré augmenter les impôts). Et ils ont réussi en grande partie.

Ils ont su gérer la crise

La Lettonie a subi en 2009 une chute de 30 points de sa balance commerciale et pour réagir, elle a réduit les salaires et fait des coupes dans les dépenses du budget de l’Etat égales à 15% de son PIB. Depuis, ses investissements sont repartis et le chômage a baissé.

L’Estonie, pour sa part, a mené en 2009 une sévère politique d’austérité budgétaire : réduction salariale de 10% dans la fonction publique, de 20% pour les ministres, hausse de la fiscalité sur la consommation mais maintien d’un taux d’imposition unique sur les revenus, gel des dépenses publiques, réforme des retraites et réduction du nombre de fonctionnaires, limitation du congé maternité, économies dans l’utilisation des éclairages publics… L’Estonie a suivi une politique comparable.

Des résultats dès 2011

En 2011, l’Estonie a annoncé un ratio de sa dette rapportée au PIB de 6,6 %, à comparer aux 85% de la France et aux 160% environ de la Grèce. La Lettonie et la Lituanie en sont respectivement à 44,7 % et 38,2 %. L’Estonie a connu une croissance en 2011 de 7,5%, la Lituanie de 5,8% et la Lettonie de 5,4%. Or, la moyenne des 27 pays de l’Union européenne a été la même année de ….1,6% ! Les agences de notation ont remonté le « rating » de ces pays dont le succès est peut-être dû aussi au fait qu’ils ont conservé, malgré la crise, la flat tax qu’ils avaient tous été parmi les premiers à instituer au milieu des années 1990.

Le résultat politique est tout aussi probant : le premier ministre estonien, Andrus Ansip, a été reconduit dans son mandat pour la troisième fois en 2011, celui de Lettonie, Valdis Dombrovskis, l’a été en 2010 et 2011 ; le premier ministre de Lituanie exerçant pour sa part son mandat sans arrêt depuis 2008.

Cameron et Rajoy pourront-ils poursuivre ?

Aujourd’hui le Royaume Uni est retombé en récession et l’Espagne est à la peine. Les élections locales ont été un revers pour les conservateurs anglais, en dépit de la notable exception de Londres. En Espagne, les manifestations se succèdent et la grève générale menace. Mais si Cameron et Rajoy conservent leur détermination, ils sauront sans doute surmonter le choc de leur politique de rigueur. Ils devraient y réussir d’autant mieux que l’un et l’autre mettent en œuvre parallèlement des réformes structurelles, suivant le conseil du premier ministre estonien Andrus Ansip : « Nos succès seront limités et de courte durée si nous ne cernons pas les problèmes structurels, à la fois dans l’économie et la gestion ».

Souhaitons pour le moins que la classe politique française retienne les leçons de l’échec de Nicolas Sarkozy et que face à la gauche de M. Hollande, qui va flirter sans complexe avec les extrémistes de la gauche ringarde, les libéraux sachent insuffler un nouvel élan à la politique et éclairer l’opinion publique pour préparer une prochaine alternance, capable de mener des réformes durables.

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3 commentaires

Anonyme 14 mai 2012 - 9:51

Le drame Français !
Excellent article. Il ne faut pas espérer trouver en FRANCE, chez nos personnages politiques, une Margaret Thatcher ou un Ronald Reagan dont nous aurions tant besoin…!

D’un côté, l’intelligence.. de l’autre, la connerie…!

Quand on pense qu’il existe encore en FRANCE un parti communiste admiré par nos crétins de journalistes « socialo-bobos » qui se moquent de l’objectivité de l’information et préfèrent regarder leurs avantages fiscaux personnels…?!.

Décidément, la FRANCE est cuite…

Lorsque le Général DE GAULLE déclarait :

« Les Français sont des veaux ».. Il était bien en dessous de la vérité…!

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Anonyme 20 mai 2012 - 12:51

L’avenir !
F. HOLLANDE sort de L’ENA..!

« Vous mettez un technocrate dans le désert, six mois après, il faut importer du sable » (Coluche).

F. HOLLANDE ne mettra pas six mois pour ruiner la FRANCE définitivement car il n’a aucune marge de manoeuvre..! (1700 milliards de dette + 100 Milliards de déficit budgétaire annnuel).

Souvenez-vous, Bon Dieu !. F. MITTERRAND est élu en 1981. La FRANCE a une dette faible (60 milliards équivalent euros). Il emprunte au maximum pour financer ses mesures « sociales ». en prenant les autres pour des imbéciles.

Début 1983, c’est la faillite qui amène un changement radical de politique….! Trop tard, la FRANCE ne s’en remettra jamais…!

Point n’est besoin d’être « grand clerc » pour comprendre que les politiques « socialo-communistes » menées depuis 1981 par tous les pouvoirs en place ne peuvent mener qu’à la ruine..!

Si l’ex URSS avait eu la solution, elle serait la première dans le monde…!

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Anonyme 20 mai 2012 - 5:26

La « crise » est résolue !
F. HOLLANDE a déclaré le 19 Mai 2012 au sommet du G8:

« Il n’y aura pas de croissance sans confiance, et il n’y aura pas de confiance sans croissance ».

Chapeau ! Après une intense réflexion, une idée m’est venue à l’esprit.

Pourquoi ne pas organiser un grand concours des mots creux…?..!.

Ledit concours serait très utile, dans les circonstances actuelles, et franchement prioritaire….!

Vous voyez bien qu’il est inutile de s’inquiéter, pour l’avenir de notre Pays… !?…

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