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Le pass sanitaire rime avec durée limitée et efficacité

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Presque 86% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, seuls donc environ 14% ne le sont pas dans cette tranche d’âge. Cela justifie-t-il que le pass sanitaire soit maintenu au-delà du 15 novembre ? Pas vraiment, si l’on suit les indicateurs sanitaires car, à part les Antilles et la Guyane, l’épidémie est en recul sur le territoire. Ce qui prouve que la vaccination massive a bien marché, évitant une hécatombe dans les hôpitaux. L’exécutif invoque les risques d’une nouvelle vague (qui n’est pas à exclure) en hiver et/ou au printemps : il veut bien évidemment éviter de passer par un vote du Parlement pour éventuellement faire appliquer à nouveau le pass peu avant l’élection présidentielle.

Cet argument est assez cocasse. Depuis quand le gouvernement français a-t-il des scrupules à outre-passer les pouvoirs du Parlement, et encore plus depuis l’état d’urgence sanitaire ? Il est très louable de vouloir – enfin ! – anticiper une épidémie, mais autant tenir compte de l’évolution de la situation : dans notre pays, la population est maintenant vaccinée dans sa très grande majorité.

Le Danemark, la Suisse, le Liechtenstein, la Hongrie et le pass sanitaire…

Les opposants au pass sont aussi, pour la plupart des opposants à la vaccination. Les tests devenant payants à partir du 15 octobre, un grand nombre d’entre eux se feront alors probablement vacciner. Rappelons que nombre de pays européens ont adopté un pass de ce type depuis des mois, d’autres plus récemment. Le Danemark l’a exigé entre avril et septembre, et s’il a été abandonné après seulement cinq mois, c’est grâce à une campagne de vaccination vigoureuse : au moins 71,5% de la population est complètement vaccinée (et 96% des plus de 85 ans). Les pourcentages sont à peu près les mêmes en France. Rappelons aussi que l’Angleterre a levé toutes restrictions anti-covid (très sévères pendant des mois) depuis le 19 juillet. A l’époque, les trois quarts de sa population adulte étaient doublement vaccinés et 89% avaient reçu une première dose. La Suisse a adopté le pass le 13 septembre dernier. Le but est le même : inciter tout le monde à se faire vacciner, car seulement 53% de la population l’était début alors. Ce pass est imposé jusqu’au 24 janvier 2022 mais pourra toutefois être allégé avant, voire levé, si la situation dans les hôpitaux s’améliore. Le Conseil fédéral a parallèlement durci les mesures pour l’entrée sur le territoire de personnes non immunisées et non vaccinées : dépistage répété, quarantaine après présentation d’un test négatif, avec menace d’amende (10 000 francs suisses, soit environ 9 000 euros) en cas d’infraction.

Enfin, même Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, a institué au printemps une sorte de pass sanitaire. La Hongrie ayant atteint le taux de mortalité le plus élevé au monde par million d’habitants, il devenait urgent de réagir. Un « Certificat immunitaire » (ou un « pass immunitaire ») a donc été institué le 1er mai dernier, afin d’inciter les habitants à se faire vacciner, ce qui a été le cas. Mi-mai, un programme de vaccination des 16 – 18 ans a même été lancé et en juin, la vaccination a été élargie aux plus de 12 ans. Viktor Orban a fait de la Hongrie le premier pays qui a vacciné les adolescents. A l’opposé, la Russie et la Roumanie, les pays les moins vaccinés (environ 27% de la population), battent des records d’hospitalisations et de morts. La Roumanie vient d’ailleurs d’imposer un pass et la Russie le fait au niveau des régions, en fonction du nombre de cas.

La liberté de chacun est liée à celle des autres

La position de l’Iref a toujours été très claire. Pour nous, la liberté de chacun est liée à celle des autres, y compris bien entendu en cas d’épidémie, et dépend de l’exercice par le plus grand nombre de ses responsabilités. Seule une vaccination généralisée peut assurer cette liberté, qui aurait été bien plus gravement compromise par un nouveau confinement. Nous avions aussi sans équivoque attiré l’attention sur la nécessité de se montrer vigilant sur les intentions affichées ou cachées de nos gouvernants : les mauvaises habitudes sont vite prises, de contraindre les citoyens et de restreindre leurs libertés. Or, les mesures qu’il a été nécessaire de prendre durant cette crise sont incontestablement privatives de liberté, argument principal des contestataires avec celui du « manque de recul ». Ce qui ne laisse pas de mettre quelque peu mal à l’aise : c’est bien grâce à ceux qui ont accepté de prendre un « risque » au demeurant très limité, que tous pourront, à plus ou moins court terme, retrouver ces libertés dont les récalcitrants seront eux aussi heureux de profiter.

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