Interview avec Michel Kelly Gagnon, président de l’Institut Economique de Montréal
1. MKG, vous êtes de passage à Paris et vous suivez attentivement les événements économiques et politiques français. Comment trouve-vous la situation de notre pays aujourd’hui ?
Paris est une ville merveilleuse dont on ne se lasse jamais. De façon plus générale, la France est un pays encore riche et plein de potentiels.
Ceci dit, il semble y avoir un assez large consensus selon lequel la France fait face à des défis importants et se doit d’entreprendre des réformes majeures. Je partage ce constat. Que ce soit au Canada, en Allemagne et même en Suède, des gouvernements, souvent d’ailleurs de centre-gauche, ont compris que s’ils n’agissaient pas l’État Providence auxquels ils étaient attachés ne survivrait pas. Espérons pour les Français que le gouvernement Valls s’inspirera réellement de cela. Il aurait tout à y gagner, y compris même sur le plan strictement électoraliste.
2. Qu’est-ce qui s’est vraiment passé au début des années 1990 ? Comment le Canada s’en est pris pour réformer l’Etat ?
Bien qu’il s’agissait d’une formule un peu lapidaire et excessive, le Canada avait été décrit dans un éditorial du Wall Street Journal comme étant un « membre honoraire du Tiers Monde » ! La dette de l’Etat s’élevait à plus de 70 % en 1990 (en France, c’est 90 % du PIB !) et le pays connaissait sa 22ème année consécutive de déficit budgétaire, si ma mémoire ne me fait pas défaut. En 1993, le parti au pouvoir – de centre gauche – avec à sa tête Jean Chrétien et sous l’impulsion du ministre des Finances, Paul Martin, décide de lancer un ambitieux programme de réduction des dépenses et, dans une certaine mesure, de recentrage du rôle de l’État. Il faut dire que les Canadiens n’avaient pas le choix. L’opposition, représentée surtout par le « Reform Party » dirigé par Preston Manning joue alors la surenchère et demande encore plus de coupes dans les dépenses publiques que le gouvernement au pouvoir. Durant trois ans, la taille de la fonction publique a diminué de 23 % (47 000 postes ont été supprimés) et les salaires ont été gelés pendant 6 ans. La façon dont on s’en est pris a été forte pour certains et douce pour d’autres. Environ 14 000 fonctionnaires ont été licenciés, 12 000 ont été invités à partir en préretraite, 8 000 sont allés dans le secteur privé, 2 700 redéployés dans d’autres secteurs publics et le reste (environ 10 000) qui ont naturellement pris leur retraite et n’ont pas été remplacés.
3. Quelles ont été les autres mesures prises ?
Le gouvernement canadien a décidé de baisser les impôts. D’abord, celui sur les sociétés (IS), qui est passé de 30 % à 18 % au fil des ans (sous les règnes du PLC et, ensuite, du Parti Conservateur). Ensuite, la TVA, de 7 à 5 %. Par ailleurs, on a créé un compte épargne libre d’impôt qui a encouragé les Canadiens à épargner. Une partie significative des réductions d’impôts et de dépenses s’est faite sur deux ans, quoique, au total, les réformes plus macro se sont poursuivies sur une période d’environ 15 ans. Au total, en moyenne, pour 1 dollar (canadien) d’augmentation de la fiscalité, les dépenses publiques ont baissé de 7 dollars !
4. Quel message voulez-vous transmettre aux Français ?
Premièrement, il faut garder l’espoir. La France a un formidable potentiel. Elle a une population éduquée et cultivée et encore de grandes richesses.
Deuxièmement, les réformes les plus intéressantes en pareilles situations proviennent souvent de la gauche modérée de type social-démocrate.
En France, une telle gauche semble émerger, au moins au niveau du discours. Il faudra qu’elle trouve le courage d’agir et qu’elle réussisse à convaincre le grand public qu’il ne s’agit pas ici de verser dans « l’ultra-libéralisme » mais plutôt de sauver l’Etat providence en le réformant et en revenant vers des finances publiques saines et viables à long terme. Personnellement, je suis partisan, pour des raisons d’ordre philosophiques, à une réduction encore plus significative du poids de l’État et de son pouvoir réglementaire. Toutefois, à court ou moyen terme, je pense qu’il peut y avoir une alliance tactique, et salutaire, entre, d’une part, les libéraux pragmatiques, les centristes, et, d’autre part, les sociaux-démocrates modérés. Ensemble, dans la plupart des pays d’Occident, ils forment une force politique considérable et représentative des vues et préférences de larges pans de l’électorat.
2 commentaires
réformes
le premier geste salutaire du gouvernement français est d'abroger le monopole de la sécu dans les faits pour délivrer la micro économie rapidement de ce boulet. Le Canada l'a fait et cela n'a pas été signalé dans votre interview alors qu'il représente le plus gros budget en France.
Les "libérées de la sécu " sont actuellement en train de faire cette réforme dans le silence assourdissant des médias complices de cette "vache sacrée" qu'est la sécu Française.
A voir qlss.fr
merci
Mon programme pour la FRANCE
INSCRIPTION DANS LA CONSTITUTION DES MESURES SUIVANTES:
– La liberté totale d’entreprendre
– L’interdiction de tout déficit des finances publiques et des caisses sociales, retraites.. etc…
– La suppression de toutes les contraintes administratives paralysantes par la refonte totale et la simplification de tous les "codes" actuels, de manière à les réduire de 80% (liberté totale de recruter et de licencier, autorisation de travailler le dimanche)
– La réduction massive des dépenses publiques à hauteur de 300 milliards par an dans un premier temps ; elles sont actuellement à plus de 57 % du PIB en théorie, elle sont, en réalité, bien au delà.
– Baisse de 70 % du nombre de fonctionnaires; près de 7 millions à ce jour contre 500 000 sous de Gaulle. La fonction publique désormais réservée uniquement aux fonctions régaliennes de l’état
– L’interdiction pour tout gouvernement de prélever plus de 30 % de la richesse créée par le secteur privé (impôts directs et indirects, taxes sur les carburants, etc…) avec contrôle par des gestionnaires du privé indépendants. En cas de non respect, le Président de la République et le gouvernement sont destitués sans appel et de plein droit
– Bouclier fiscal plafonné à 30 % concernant uniquement les personnes à faibles revenus
– Suppression de toutes les subventions aux entreprises, aux associations, aux agences étatiques
– Mise en concurrence obligatoire de la Sécurité Sociale (assurances privées)
– Mise en place d’un régime unique de retraite pour tous. Suppression de tous les régimes spéciaux. Alignement du public sur celui du privé
– L’impérieuse nécessité de maîtriser nos décisions nationales, dans un ensemble mondial, et la possibilité de refuser à tout moment le dicktat de Bruxelles sur le plan administratif, judiciaire et monétaire, ou de tout autre état
– La refonte totale de la justice (développement de la médiation INDÉPENDANTE et NON SALARIÉE et de l’arbitrage INDÉPENDANT pour tout ce qui à trait aux litiges économiques et financiers)
– Rétablissement de la sécurité pour les personnes et les biens; mise en place d'une véritable légitime défense
– L'obligation d'avoir recours aux référendums pour tout ce qui concerne les sujets d'importance (liste à définir)
– Rétablissement de la peine de mort pour toute personne ayant tué volontairement et pour toute personne se livrant à la fabrication et/ou à la distribution de drogue.
– Rétablissement d’une peine minimale incompressible de prison, sans remise de peine possible, pour toute forme d’agression ou d’atteinte aux personnes et aux biens
– Suppression immédiate de la nationalité Française à vie pour tout étranger condamné y compris pour les mineurs délinquants et leurs parents avec expulsion immédiate de plein droit du territoire
– Suppression de toute forme d’allocation aux étrangers ne pouvant justifier d’une activité avec versement de cotisations en France et expulsion de plein droit du territoire
– Suppresssion du financement social des familles polygames
– Suppression du regroupement familial pour les étrangers