Le 3 décembre 2020, Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, a demandé aux députés En Marche de ne pas voter une loi, initiée et décidée précédemment par le Sénat, créant une carte Vitale « biométrique », c’est-à-dire enregistrant les empreintes digitales de l’assuré. Cette loi n’a donc pas été votée par l’Assemblée nationale.
La carte biométrique est efficace pour lutter contre la fraude
Il y a en France deux millions de cartes Vitale « surnuméraires ». Elles permettent de bénéficier de prestations indues et alimentent souvent un trafic de revente à l’étranger de médicaments obtenus gratuitement en France. 252 porteurs de cartes Vitale ont plus de 120 ans ! Le sénateur Philippe Mouiller, auteur de la proposition de loi, avait dit au Sénat : « il est possible d’acheter une carte Vitale au marché noir pour environ 50 euros ».
Une carte biométrique est efficace pour lutter contre la fraude. Des pays aussi divers que la Belgique, l’Algérie et l’Inde l’ont mise en place. La carte Vitale biométrique figurait au programme électoral de Nicolas Sarkozy en 2012. Plusieurs rapports parlementaires ont demandé son instauration en France. Dans la loi qu’ils ont voté les sénateurs avaient seulement décidé une expérimentation de la carte Vitale biométrique. Le sénateur André Reichardt avait proposé l’Alsace, « en raison de son caractère frontalier, qui favorise une fraude transfrontalière, et du fait qu’elle accueille nombre de migrants en provenance de tous les pays d’Europe, que nous renvoient gentiment nos amis d’outre-Rhin ».
Quel fraudeur sera volontaire pour se faire contrôler ?
“Nous avons rejeté la proposition de loi, non pas parce que nous sommes contre la biométrie mais parce qu’une expérimentation est déjà en cours”, a expliqué la députée En Marche Carole Grandjean. En effet, depuis mai 2019, deux départements, le Rhône et les Alpes-Maritimes, testent une carte Vitale dématérialisée, appelée “e-carte”, téléchargeable sur téléphone. Un décret prévoyait la généralisation de ce test à 10 départements en 2021, après publication en mai 2020 d’une évaluation de cette expérience. L’évaluation n’a pas été publiée. Elle est annoncée pour avril 2021.
Elle sera sans intérêt. En effet cette expérience était limitée aux volontaires. Quel fraudeur sera volontaire pour se faire contrôler ? Il n’y a eu qu’un millier de volontaires. L’application est facile à frauder. Les empreintes digitales ne sont pas contrôlées. Dire que « l’expérimentation de la biométrie est déjà en cours » est un abus de langage.
Pour que l’Assemblée vote l’expérimentation décidée par le Sénat il aurait fallu vouloir lutter sérieusement contre la fraude sociale. Comme l’a expliqué dans son livre « Cartel des fraudes » le juge Charles Prats, le Français qui connaît le mieux la fraude aux prestations sociales, on constate dans notre pays une véritable collusion entre les administrations, notamment celles de la Sécurité Sociale, les syndicats, de nombreux parlementaires et la quasi-totalité des médias, pour affirmer que la fraude aux prestations sociales n’existe pratiquement pas et que la combattre c’est « fliquer les pauvres ». Cette collusion est la cause des 52 milliards d’euros de fraude annuelle aux prestations sociales recensés par Charles Prats.
Adrien Taquet avait minoré de 30 % la valeur de son appartement
Une preuve éclatante de cette allergie collective est le RNCPS (registre national commun de la protection sociale, fichier rassemblant les informations sur toutes les allocations sociales perçues par un allocataire) créé en 2006 par l’Assemblée nationale, saboté par l’administration, qui a refusé d’y faire figurer les montants perçus ! L’utilisation de ce registre par tous ceux qui dispensent des prestations sociales, complétée par la consultation des fichiers des impôts enregistrant les revenus des particuliers, eût été un moyen efficace de lutter contre la fraude.
Une autre preuve est l’une des dernières décisions d’Edouard Philippe en juin 2020 : la suppression de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude, remplacée par une « mission » aux pouvoirs réduits, alors qu’il eût fallu au contraire étendre ses pouvoirs et la sortir des organismes sociaux peu motivés pour cette lutte.
Le secrétaire d’Etat Adrien Taquet n’est pas davantage motivé contre la fraude. Pour lui éviter une peine de trois ans de prison, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique lui a demandé de refaire sa déclaration de patrimoine, car il avait minoré de 30 % la valeur de son appartement.
7 commentaires
fraude et dépense publique
52 milliard de fraude sur les cartes vitale l’iref nous a dit il y a un certain temps trois millions de fontionnaires de plus en france qu’en allemagne a 4000 euros mensuels charges comprises cela fait une dépense de :3 00000 par 4000 et tout cela par 12 mois égale 144 milliards par an donc si l’on additionne la fraude et cette dépense publique nous arrivons a en gros 300 milliards par an quel pays peut supporter cela. mais dites moi si mon raisonnement est faux merci pour votre réponse .
2027 ou 2032 ? Naissance de la Carte d’Identité Nationale à puce ??
Bonjour, dans mon livre paru en 2016, je résume une partie de mes idées politiques, au sens noble du terme (améliorer la vie en commun), en proposant notamment de créer une carte d’identité à puce hautement sécurisée qui intégrerait la carte d’identité, les documents émis par l’État (permis de conduire, diplômes, etc.), et ce qui concerne la santé : de base et complémentaire. Cette idée (et bien d’autres) ne date pas d’hier, mais plus précisément de 1975 à la suite à l’invention de la carte à puce de Monsieur Moreno. Je me souviens qu’il a galéré pendant des années pour vaincre l’inertie sociétale (notamment les banques : CB déployée en France en… 1988 et aux USA en 2015 !) et que la collectivité a dépensé une fortune pour la carte vitale première version, sans photo, puis la seconde version, avec photo. À ce jour, en France, nous n’avons pas encore de Carte d’Identité Nationale et de Titre de Séjour National (son équivalent pour les citoyens étrangers) à puce sécurisée (format standard carte bancaire), similaire aux meilleures cartes bancaires (Société Générale, Crédit Coopératif, par exemple). Ce système pourrait ensuite être étendu aux Etats-Unis d’Europe, vers 2050 ou 2100 !
Je pense (sous réserve de vérification) que les économies réalisées sur les fraudes compenseraient très largement le coût du passage de notre système actuel à un nouveau système, en 5 ans ou 10 ans. Dans mon esprit, il n’est absolument pas question de pénaliser les plus pauvres ou les étrangers (sans papiers, ils ont droit à l’AME), mais de remettre l’équité et l’efficience en valeur.
Adrien Taquet, le ministre qui soutient les fraudeurs
Un fraudeur qui défend d’autres fraudeurs, quoi de plus normal.Il n’y a plus de morale en politique. Encore un phobique de la déclaration de revenus. On ne peux plus s’étonner que tout parte en « sucette », Les fraudeurs ont encore de beaux jours devant eux, les gouvernants en parlent mais ne résolvent pas le problème, en attendant nous on paye la note qui n’est pas insignifiante.. C’est scandaleux…
Pas étonnant…
…de la part d’un ancien Strauss-Kahnien. Les socialistes étaient déjà contre la carte d’identité infalsifiable lors de sa proposition (du temps de Pasqua, il me semble…)
qui veut un Etat fort et une communauté de Français honnêtes et prospères
Les chiffres sont saisissants mais qui est capable en France de les comprendre et de réaliser qu’avec quelques mesures sérieuses, de bonne logique et d’équité bien comprise, nous puissions tous bénéficier d’un tel avantage sur notre vie individuelle et collective ?
300 milliards c’est quatre fois l’impôt annuel sur les personnes physiques !
Imaginons nous, français dispensés d’impôt sur le revenu ! c’est nous transformer pour la plupart en entrepreneurs avec comme conséquence la quasi disparitions du chômage en deux ans ! et même si vraisemblablement on instaure un taux très bas proche des 4% pour les 70 % les »plus riches ».
Certains vous dirons que la fonction publique est « à l’os » et qu’il est impossible de réduire le nombre de fonctionnaires. Il suffit d’entendre partout que l’Etat et les territoires manquent de moyens dans la police, à l’hopital, dans les services de Renseignement notamment dans le suivi des réseaux sociaux pour lutter contre le terrorisme etc..
Pour répondre à ces objections, mettons en perspective les chiffres de fonctionnaires dans les différentes fonctions d’Etat et des Territoires depuis 1980, 1990 à 2 019 et constatons que nous n’étions pas très différents de nos pays voisins , il y a 20 ou 3O ans et que ce sont nos derniers gouvernements qui étaient en place qui ont laissé croître cette inflation de personnels.
.Alors ,sommes nous aujourd’hui mieux administrés qu’hier ? J’entends parler de « casse du Service Public » selon les syndicats mais pas seulement car c’est repris par certains politiques.
Dans l’immédiat un examen suivi d’une remise en cause des effectifs dans les différentes missions de l’Etat est devenu urgent car les besoins nouveaux nés de notre nouveau monde pourraient être satisfaits par le dégonflement des effectifs administratifs pléthoriques en planifiant un dégonflement progressif rendu possible aussi par la classe de ceux qui arrivent à la retraite
Pour cela il faut du courage politique ; Qui peut l’incarner ??
Adrien Taquet, ministre, membre du club des escrocs d’état
On se pose tous des questions sur les scandales à répétition de nos soit disant élites dirigeantes et pourquoi, malgré les dénonciations des dérives et de lois incompréhensibles, rien ne change ?
Lisez le livre de Vincent Jaubert – Les intouchables d’état – et vous comprendrez que l’immobilisme entretenu par l’oligarchie sert grandement des intérêts particuliers, le copinage, la récompense pour service rendu, tout ça pour faire du fric sur le dos du contribuable.
Le livre est édifiant, tous ont intérêt …. à ne rien changer.
C’est pas les lois qu’il faut changer, c’est virer tous ces escrocs.
Adrien Taquet, le ministre qui soutient les fraudeurs
Réponse à la question posée par le premier message:.
Vous avez raison. L’OCDE publiait autrefois une comparaison du coût total des rémunérations publiques. La différence entre la France et l’Allemagne était d’environ 6 % du PIB, soit les 144 milliards par an que vous indiquez.