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Quel budget lorsque le pays bat des records de dépenses et de déficits publics ?

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Le gouvernement de Michel Barnier doit présenter jeudi soir en Conseil des ministres ses projets de loi de finances (PLF) et de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), avec un retard inédit de neuf jours, point de départ d’un parcours législatif semé d’embûches qui devrait normalement s’achever au plus tard le 22 décembre.

Gabriel Attal a dévoilé au cours d’une conférence de presse les propositions du groupe Ensemble pour la République (PER, jadis marconiste) qu’il préside et qui fait partie de la fragile coalition gouvernementale. « La crainte que nous avons déjà exprimée, c’est que le budget qui semble se dessiner n’intègre pas assez de réformes et trop d’impôts, avec le risque de déstabiliser nos industries et la classe moyenne qui travaille », a-t-il estimé, ce qui ne manque pas de sel de la part du chef d’un gouvernement ayant présidé un dérapage vertigineux du déficit, avec une erreur de presque 100 milliards dans le calcul de « la trajectoire », une paille, et n’ayant pas non plus baissé substantiellement les impôts les plus élevés de la planète en proportion du revenu national.

Au surlendemain d’une réunion houleuse du groupe EPR avec le Premier ministre, faisant dire à un député que les discussions budgétaires seront « très difficiles », avec un socle commun LR/camp présidentiel « très fragile », le chef du gouvernement devra composer avec l’opposition frontale de la gauche, qui a défendu sans succès mardi une motion de censure contre lui. Le Rassemblement national se montre plus conciliant, ayant refusé de joindre ses voix à celles de la gauche pour faire tomber le gouvernement, ce qui ne l’empêche pas de fixer ses exigences, notamment le refus du décalage de six mois au 1er juillet de l’indexation des retraites.

Le gouvernement doit aussi tenir compte des exigences des collectivités locales, qui estiment que l’effort exigé d’elle est excessif alors qu’en outre l’Etat se défausse sur elles en leur confiant de plus en plus de missions. « L’Etat demande aux autres d’assumer ses propres turpitudes et ce n’est pas acceptable », a critiqué le président de l’Association des maires de France, David Lisnard, un des rares hommes politiques français de premier plan de conviction libérale, « parallèlement, on me dit de faire plus de crèches, plus d’écoles… ce n’est pas possible ! ») ainsi que du ministère de la Justice, dont le budget, il est vrai, est indigne d’une démocratie moderne, et de l’Education nationale qui exige d’être « sanctuarisée », comme toujours. Le ministère des PME s’oppose à toute remise en cause partielle des allégements de cotisations patronales, que Bercy présente comme une « dépense fiscale », alors qu’il s’agit simplement de moins matraquer le travail…

Le vote du PLFSS s’augure aussi comme compliqué, puisqu’il a été dévoilé que le déficit de la Sécurité sociale atteindra 18 milliards en 2024, Cette nouvelle estimation assombrit encore celle publiée en mai par la Commission des comptes de la Sécurité sociale, qui tablait sur un déficit 2024 de 16,6 milliards, contre 10,5 milliards initialement programmés. Ce déficit est tiré par celui de la branche maladie, qui approcherait cette année les 14,6 milliards, contre 11,4 anticipés au printemps. Un dérapage de rien de moins que les deux tiers, au final, sans pourtant d’épidémie, ou éléments sanitaires préoccupants à l’échelle du pays !

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