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Prix du pétrole : – 20 % en 3 mois

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Le cours du pétrole revient à son niveau de 2010, avec une chute des cours de plus de 20 % depuis juin. Le cours du Brent (pétrole de haute qualité provenant des champs de la mer du Nord et côté à Londres (et qui sert de prix de référence au niveau mondial) est passé sous la barre des 100 $, puis des 90 $ lors de la rédaction de cet article (10 octobre), un plus bas depuis 4 ans. Un prix bien en-deçà des prévisions, qui situaient le cours entre 100 et 120 $.

Plusieurs facteurs expliquent le prix du pétrole : les perspectives de croissance, le contexte géopolitique, les marges de production des pays de l’OPEP et enfin, les nouveaux entrants sur les marchés avec la découverte de réserves non exploitées.

Tout d’abord, le ralentissement de la croissance mondiale, notamment dans les pays émergents, explique une partie de la baisse de la demande, et donc du prix. En contrepartie, l’instabilité politique chronique dans les pays du golfe et d’Afrique du nord tels que l’Egypte, l’Irak, la Lybie et la Syrie renchérit les cours en justifiant d’une prime de risque plus élevée.

Mais une autre tendance se dessine et fait pression à la baisse sur les cours du pétrole : la découverte de nouvelles réserves. Sur ce point, l’année 2013 a été remarquable. Les dépenses d’exploration ont explosé et de nouvelles zones au Brésil et en Angola sont désormais exploitables. Plus encore, la révolution des gaz et huile de roche-mère aux Etats-Unis est une variable importante dans le glissement des cours de ces dernières semaines.

D’après l’Agence internationale de l’énergie, la consommation de pétrole aux Etats-Unis s’établissait à 18,5 millions de barils par jour (Mb/j) en 2012, pour une production de 6,5 Mb/j, soit environ 30 % de sa consommation totale. Mais en 2013 et en 2014, la production américaine a augmenté chaque année de 1 Mb/j. Cette hausse inattendue de la production des pays non-OPEP a fait pression à la baisse sur les prix. D’autant que les pays de l’OPEP n’ont pas diminué leurs volumes, s’engageant ainsi dans une guerre des prix.

Bien sûr, les coûts de production dépendent de la qualité du pétrole extrait ainsi que de la zone géographique d’extraction et de la profondeur du puit. Les huiles dites de schiste sont plus coûteuses à extraire, il en est de même pour les bassins offshores. De fait, leur coût varie entre 60 et 100 $/baril. Le prix d’équilibre devrait donc avoisiner les 90 $/baril et seule une faible croissance pourrait faire chuter encore plus les cours sur le long terme. Néanmoins, l’exploitation des huiles de schiste joue fortement sur les prix. D’après IFP énergies nouvelles, la production pétrolière annuelle devrait augmenter de près de 90 Mb/j et atteindre un plateau à 100 Mb/j d’ici la fin de la décennie, avec une part croissante de pétroles non conventionnels – dont les huiles de schiste.

N’en déplaise aux écologistes, le coût de production des énergies renouvelables relativement à celui des énergies fossiles s’en trouve renchéri. D’autant que l’ensemble des ressources disponibles connues représente encore 8 000 milliards de baril, de quoi satisfaire nos besoins sur le long terme. La fin du pétrole n’est donc pas pour demain et cette énergie continuera de jouer un rôle important dans notre mix énergétique, à moins qu’une innovation majeure ne rende cette ressource obsolète.

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