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Transférer au privé pour améliorer les services au public

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Il existe des biens publics par opposition aux biens marchands. En France la liste en est artificiellement délayée, car ils sont nécessairement issus des administrations publiques et monopolistes. En fait, rien n’empêche les entreprises, privées et concurrentes, de les offrir aussi pour le plus grand avantage, à la fois des usagers et des finances publiques. C’est le cas de la poste en Suède ou de la délivrance des passeports en Angleterre.

Partout en Europe, on ne cesse de réorganiser le rôle de l’État dans la vie quotidienne. La plupart des pays ont su engager de vastes réformes, qui ont permis de réduire drastiquement les dépenses publiques tout en améliorant la qualité des services dits «publics».

La libéralisation des services postaux en Suède

De plus en plus, la Suède est citée comme un exemple à suivre en termes de réformes. Jadis étouffée par l’administration et la fiscalité jusqu’à la fin des années 1980, son économie notée aujourd’hui comme l’une des plus compétitives. Mais c’est grâce à de lourdes réformes structurelles, mises en place en général par des gouvernements de coalition- qui ont compris que la croissance et le plein emploi n’étaient pas le fruit d’un État stratège mais la conséquence d’une libération des énergies.
La Suède a su se libérer en particulier des monopoles publics, coûteux pour le contribuable et souvent inefficaces. Elle a été notamment le premier pays à libéraliser ses services postaux, avant même la publication des directives européennes sur la mise en concurrence de certaines entreprises publiques qui opéraient entre autres dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications, des services forestiers et postaux.
Il va sans dire que cette vague européenne de libéralisation repose sur l’idée essentielle que les administrations publiques ne peuvent plus être gérées de manière centralisée, avec des décisions venues de la Direction, sans aucune consultation des usagers.

Les nouvelles méthodes d’administration publique ont été introduites avec succès en Suède, tandis que le monopole de la poste était levé dès le mois de janvier 1993. Pour les nouveaux entrants sur ce marché, une licence a été rendue obligatoire, ce qui a permis au gouvernement de veiller à une certaine qualité de service. Et de fait, le – monopole de la poste n’a pas été totalement éradiqué, puisque l’État suédois détient 60 % de son capital, le reste étant détenu par le Danemark. La Suède s’est contentée de mettre en concurrence certaines entreprises publiques, là où existait auparavant un monopole.

Dès 1997, l’obligation de maintien de service sur l’ensemble du territoire est venue affiner la législation en vigueur. Ainsi, certains services comme la vente de timbres, l’envoi du courrier, etc., ne sont plus assurés directement par le bureau de poste, d’autant qu’il a disparu dans les endroits les plus reculés. Ce sont les stations service ou les buralistes, ouverts plus longtemps et plus souvent, qui fournissent désormais ce service apprécié des usagers.

Posten AB, le plus gros opérateur de poste, a vu ses effectifs diminuer de plus de 33 % entre 1993 et 2006, comme l’indique un rapport de l’Agence nationale des postes et télécommunications[[The liberalised Swedish postal market : the situation 14 years after the abolition of the monopoly, March 2007.]]. Posten AB a gelé ses recrutements, accéléré les départs à la retraite et n’a plus fait appel au travail temporaire, afin de mieux répondre aux nouvelles contraintes technologiques et réglementaires liées à la concurrence. Dans le même temps, de nouveaux emplois sont apparus chez les concurrents de Posten AB, comme City Mail. Quant aux salaires, dans la mesure où ils ont été négociés par branches, toutes les entreprises devant respecter les mêmes grilles de salaires, ce qui a évité les litiges pour distorsion de concurrence entre les différents acteurs.

Cet exemple traduit bien l’état d’esprit qui règne en Suède actuellement et marque, en quelque sorte, la fin du fonctionnariat. A contrario en France, si l’entreprise publique de la Poste a largement diversifié ses métiers, elle n’en continue pas moins d’embaucher : pas moins de 6 000 facteurs supplémentaires d’ici à 2015 en Ile-de-France, alors même que la distribution du courrier est menacée par Internet ! Nous attendons de l’Union européenne qu’elle nous impose la libéralisation de la Poste, car nous sommes loin du pragmatisme à la suédoise, loin des réalités économiques.

La ‘Big Society’ ou l’engagement citoyen

Rendons-nous maintenant en Grande-Bretagne. Outre la réduction massive des fonctionnaires – moins 337 000 en 3 ans – accompagnée de coupes budgétaires historiques, la Grande-Bretagne, sous l’égide du gouvernement conservateur et de son Premier Ministre David Cameron, est déterminée à changer les choses.

Cela passe par une rationalisation des services publics. On peut désormais, faire appel à une société privée comme Multi Travel Visas pour faire refaire son passeport en un temps record (en moins de 24 heures). L’entreprise évite- ainsi les files d’attente et limite la paperasserie. L’administration détient toujours la prérogative de l’émission des passeports, mais la société privée – facilite simplement l’accès à l’administration. En France, les permis ou licences, habituellement délivrés par les préfectures, pourraient ainsi être externalisés.

Ce que propose David Cameron aujourd’hui, c’est de repenser le rôle de l’Etat. L’objectif est bien sûr la baisse des dépenses publiques, mais un autre but vise à mieux répondre aux besoins des citoyens en leur redonnant le pouvoir face aux pesanteurs de la bureaucratie.

On parle de ‘Big Society’, ou «d’engagement citoyen», qui respectent trois principes : la transparence, un plus grand nombre de choix et le devoir de rendre des comptes. Par exemple, toute dépense du gouvernement britannique supérieure à 25,000 £ est désormais publiée en ligne. Pareillement, tous les contrats publics sont également disponibles en ligne. Ainsi, les conditions de fonctionnement de ce que l’on appelait naguère le «service public» sont connues de tous, et notamment des concurrents potentiels. Voilà qui démontre la transparence et assure la décentralisation.
En France, il faudra tôt ou tard se débarrasser de l’esprit jacobin et en finir avec le statut de la fonction publique. Les usagers sont de moins en moins satisfaits par les services de l’administration, qui sont eux-mêmes de plus en plus coûteux. Les Français doivent obtenir leur liberté de choix.

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3 commentaires

VIGNELLO Daniel 22 février 2014 - 11:38

Réforme urgente
Si, selon la commission européenne, le cumul des mandats en France est source de corruption, rendre les citoyens irresponsables sauf pour voter un parti, est la pire déchéance de notre pays qui seul en Europe conserve un statut public qui au lieu de servir asservit le pays et le coule. Donc il est temps de privatiser le statut public sauf pour le régalien : protection extérieure et intérieure du pays, justice sans carcéral et fisc qui encaisse l'impôt sans niche et le réparti non de façon aeugle mais vérifié et consenti

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BAYLE 23 février 2014 - 11:35

PRIVATISATIONS !
Oui, en France, en particulier, des privatisations deviennent urgentes : LA SNCF qui coûte si chère aux contribuables, LA POSTE, pour les raisons évoquées ci-dessus, LA SÉCURITÉ SOCIALE ET L'URSSAF, etc… Il y a du travail à faire avec économies importantes à la clef pour les dépenses publiques : ce ne sont pas 50 milliards que l'on trouverait, mais certainement beaucoup plus avec, en toile de fond, la baisse des fonctionnaires d'où des économies ultérieures non négligeable !

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Astérix 25 février 2014 - 11:50

Dehors les bolchéviques !
Si l'on veut que la France marche, il ne faut laisser à l'état que ses fonctions régaliennes (armée, police).

Tout le reste doit être privatisé.

Sous de Gaulle et Pompidou sur 100 francs gagnés il restait 70 francs. la France a prospéré.

Depuis cette période, les prélèvements, taxes, impôts n'ont cessé d'atteindre des sommets. Aujourd'hui, sur 100 € gagnés il reste 20 €, tout cela parce qu'il faut payer 7 millions de fonctionnaires alors que 500 000 suffiraient amplement, comme sous De Gaulle.

Les 6,5 millions seraient employés par le secteur privé pour des missions utiles aux entreprises au lieu de nous faire ch… toute la journée avec des paperasses inutiles et des contraintes imbéciles dignes des trotkystes ou des lélinistes.

N'importe quel crétin peut comprendre qu'un tel régime ne peut conduire qu'à la faillite et la misère.

5000 Milliards de dettes avec les engagements hors bilan de l'état + 100 milliards de déficit annuel moyen, voilà le résultat de plus de 30 années d'incompétences.

Françaises, Français, allez-vous continuer à élire ces mêmes incapables ?? ou allez-vous enfin exiger que l'ion inscrive dans la constitution les quelques mesures simples qui mettraient un terme définitif à cette gabegie et à ce drame ???

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