Des patrons français soutiennent les « délires bureaucratiques » de Bruxelles

Des patrons français ont signé une tribune dans Les Échos pour dire que la CSRD est « une avancée réelle pour les entreprises ».

Antoine Frérot, président du conseil d’administration de Véolia (que nous avons déjà épinglé), Pascal Demurger, directeur général du groupe MAIF, et d’autres dirigeants plus ou moins inconnus, ont signé une tribune dans Les Échos pour dire tout le bien qu’ils pensaient de la directive CSRD de l’Union européenne (UE).

Ces patrons s’opposent donc à Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, qui, il y a peu, disait que « la CSRD fait partie de ces délires bureaucratiques qui ne servent à rien, qui prennent beaucoup de temps ».

Rappelons que la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose que toutes les entreprises cotées de l’UE, ainsi que toutes celles présentant un bilan de plus de 25 millions d’euros (M€) ou un chiffre d’affaires de plus de 50 M€, et 250 salariés au moins, publient un document normalisé appelé « rapport de durabilité » en même temps que leurs publications financières annuelles. Comme l’a dénoncé l’Iref, le cadre normatif de ce texte est cauchemardesque (environ 1 200 indicateurs), surtout pour les moyennes entreprises, et sa mise en œuvre est excessivement coûteuse (490 000 € en moyenne, par entreprise et par an).

Alors pourquoi Frérot, Demurger et leurs cosignataires redoutent-ils tant que l’UE, pressée de toutes parts, finisse par simplifier la directive, reporter sa mise en place, voire la supprimer ? Sans doute parce qu’ils se sont engagés pleinement dans ce qu’on appelle la « transition écologique », qu’ils se sont préparés à se mettre en conformité avec la CSRD et qu’ils n’acceptent pas que des entreprises puissent finalement y échapper. En fait, ces dirigeants n’assument leur engagement écologique qu’à la condition que leurs concurrents y soient également contraints !

Représentants du « capitalisme de connivence », ils n’aiment ni la concurrence ni la liberté. C’est pourquoi nous ne sommes pas étonnés de découvrir, parmi les signataires de la tribune, le nom de celui qui est prêt à sacrifier toutes nos libertés sur l’autel du climat : Jean-Marc Jancovici.