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Emmanuel Macron est-il libéral ?

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La question du rapport d’Emmanuel Macron au libéralisme est posée depuis l’émergence de l’homme politique et, à lire la plupart de nos médias, poser la question, c’est déjà y répondre. Le chef de l’État serait libéral, voire, injure suprême, « ultralibéral », car il prendrait des décisions unilatéralement favorables aux « riches » tandis qu’il mépriserait les pauvres. Le refrain est bien connu et ce n’est pas sa prochaine participation au forum de Davos qui fera changer d’opinion le microcosme parisien.

On pensait tout de même naïvement que la question était démodée. Mais Lorsque L’Obs demande à l’historien Pierre Rosanvallon dans son édition du 10 janvier ce qu’il pense de la « droitisation du Président », le professeur au Collège de France répond en deux temps :

  1.  En 2017, Emmanuel Macron apparaît comme un candidat qui renouvelle « l’idée sociale-libérale » dans le sens d’une « radicalité libérale » car il était plus libéral que social ;
  2.  Mais, depuis lors on a découvert son passé chevènementiste et on a constaté sa tentative de rapprochement avec Philippe de Villiers.

Le lecteur s’attendrait donc à ce que le chef de l’État ne soit plus qualifié aujourd’hui de libéral. Que nenni ! Emmanuel Macron serait un « libéral-réactionnaire, ses positions récentes sur l’école en témoignent ».

N’en déplaise à notre intellectuel de gauche, le moins que l’on puisse dire est que tout cela est aussi confus que le « en même temps » macronien. Or ne dit-on pas que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ?

Prenons, pour en avoir le cœur net, les (prétendues) grandes réformes menées ces dernières années : Emmanuel Macron a-t-il réduit les dépenses publiques, les impôts, le déficit budgétaire ? A-t-il pris des mesures pour que la propriété privée soit enfin respectée ? A-t-il œuvré dans le sens de la liberté de choix des individus, par exemple dans le domaine de l’éducation ou celui de la protection sociale ? Les réponses ne font aucun doute pour toute personne de bonne foi et elles ne peuvent être que négatives.

Dès lors, pourquoi continuer d’associer, comme le fait Pierre Rosanvallon, Emmanuel Macron au libéralisme si ce n’est bien entendu pour décrédibiliser plus encore une doctrine aussi honnie que méconnue dans notre pays ?

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2 commentaires

Roven 16 janvier 2024 - 9:24 am

Il est devenu commun d’utiliser le mot libéral pour fustiger une politique de droite, alors que ce terme désigne une action de l’État limitée aux fonctions régaliennes, qui laisse une grande liberté aux acteurs économiques et sociaux.
M. Macron se situe à l’extrême opposé puisqu’il est dirigiste, centralisateur et interventionniste dans tous les domaines, y compris de la vie personnelle. C’est ce qui contribue fortement à notre déclin actuel.
Mais s’il est souhaitable, face à cet abus d’autorité personnelle, de limiter les interventions erratiques de l’État et de décentraliser, on ne trouve pas vraiment de parti qui ne soit pas dirigiste : les français assistés en redemandent, asphyxiés peu à peu par cet État dans lequel ils voient un sauveur !

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Almaviva 16 janvier 2024 - 10:28 am

Non, M. Macron n’est pas un libéral, c’est un socialiste bon teint, collectiviste, nous n’avons rien à attendre de lui pour libérer notre pays du carcan dans lequel il est prisonnier depuis plus de 40 ans !

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