Jean-Philippe Delsol, administrateur de l’IREF, est intervenu jeudi 6 décembre au colloque organisé à l’Assemblée nationale par Génération entreprise sur le thème « Fuite des entreprises, des cerveaux, des capitaux : quel avenir pour la France ? » . Parmi les autres intervenants : Olivier Dassault, député de l’Oise et président de Génération Entreprise, Jean-Michel Fourgous, porte-parole, Valérie Pécresse, ancienne ministre, Alexis Brézet, Directeur des rédactions du Figaro. Vous pouvez lire l’intervention de Jean-Philippe Delsol en cliquant sur lire la suite.
« Exode entrepreneurial : mythe ou réalité » ?
Le nombre d’entrepreneurs, qui partent ou songent à partir à l’étranger, n’avait jamais était aussi flagrant depuis la révocation de l’Edit de Nantes. Il n’existe pas de statistiques claires et précises pour connaître le nombre d’entrepreneurs qui partent.
Depuis plusieurs années, les chiffres étaient constants : entre 800 et 1000 entrepreneurs par an quittaient notre territoire.
Au travers des études empiriques dans les cabinets d’avocat et au travers des informations de l’IREF, en 2012, on estime à 5 le coefficient multiplicateur, soit environ 5000 entrepreneurs.
Le profil est différent cette année.
Jusqu’à présent, c’étaient les entrepreneurs qui vendaient leur entreprise et qui partaient. Désormais, ce sont les jeunes qui partent. Pas ceux qui ont réussi mais qui ont confiance en eux et qui ne veulent pas réussir en France.
JP Delsol prend l’exemple des stagiaires et/ou étudiants, des dizaines de milliers de jeunes qui partent à l’étranger et ne reviennent pas.
Ce n’est plus forcément vers la même destination.
On part, pour entreprendre, en Angleterre, en Asie, aux Etats-Unis, au Brésil et plus forcément en Belgique ou en Suisse.
Les motivations sont différentes : ce n’est plus simplement l’argent ou les impôts qui poussent à s’exiler. Ils partent pour ne pas se faire piller les fruits de leur travail, de leur risque et de leur créativité.
Les entreprises elles-mêmes accompagnent le départ de leurs principaux cadres. Elles transfèrent leurs activités à forte valeur ajouté et leur direction à l’étranger sinon elles perdent leurs cadres.
Selon la dernière étude PWC, la France est au 169ème rang sur 185 en termes d’attractivité fiscale des entreprises. Elle est la championne du taux d’imposition sur les revenus supérieurs.
Les entrepreneurs ne veulent plus que les médias et une partie de l’opinion publique les rejette, les haïssent ou être soupçonnés par l’administration.
De plus en plus, ces gens là ne considèrent plus la France comme un Etat de droit parce que :
– Les lois sont instables : elles sont abolies avant même d’être mises en Å“uvre
– Les lois sont incertaines et incompréhensibles, votées dans la précipitation. Seuls les spécialistes de la fiscalité peuvent les comprendre.
– Les lois sont injustes : on ne taxe pas les plus-values mais le produit même de la vente dans le cas par exemple de la cession de l’usufruit de parts sociales.
– Les lois sont paralysantes : elles sont de plus en plus votées pour traquer la matière fiscale ce qui effraie les investisseurs, empêchent les sociétés de bouger, de se restructurer.
– Les lois sont inefficaces : au-delà d’un certain seuil, l’impôt tue et beaucoup d’ entrepreneurs, qui aiment la France, partent à regret après avoir constaté que l’effort de contribution qui leur est demandé sert en fait remplir un tonneau des Danaïdes.
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fuite des cerveaux, capitaux…
Etes vous certain qu’en plus de la haine du riche et du besoin d’argent, il ne soit pas voulu, tout à fait consciemment, le départ de ces personnes de qualité ? nos gouvernants actuels et ceux qui les inspirent préfèrent se débarrasser de ceux qui pourraient empêcher le changement de civilisation commencé.