Je viens de lire les mémoires de Lech Walesa (Le chemin la vérité, l’archipel, 2010), ce combattant de la Liberté. Ceux qui ont raillé la thérapie de choc économique menée en Pologne au début des années 1990 devraient lire ce livre. C’est lui qui a mis en place la fameuse thérapie de choc avec le premier ministre Bielecki et le ministre de l’Economie Leslek Balcerowicz. A l’époque, on critiquait en prônant les « réformes graduées ».
Aujourd’hui, la Pologne est un pays en plein boom et celui qui s’en est sorti le mieux de la crise économique de tous les pays de l’Est. Voici ce qu’il écrit : « Avec Bielecki, un souflle frais, venu de Poméranie, devait répandre une petite dose d’énergie. Jeune dirigeant dynamique, il était riche d’avenir. Nous avions besoin de quelqu’un de sa trempe. Je montrais à la Pologne qu’il fallait d’abord songer à l’économie. Bielecki représentait le milieu libéral naissant. Seuls des gens comme lui étaient en mesure de bien mettre en place l’économie de marché. Lorsque je disais : « Mettez-vous au travail, les amis, prenez les choses en main ! » au fond de moi-même, je me sentais aussi un libéral. A l’époque, ce terme jouissait d’une meilleure connotation que de nos jours, où quelques irresponsables en ont dénaturé le sens. (…) Le groupe de Bielecki a très vite essayé de tester les principes politiques de Margaret Thatcher ».