Aux dernières élections européennes en France, les libéraux n’étaient pas présents et la droite conservatrice s’est effondrée à défaut de se souvenir que son électorat était conservateur mais aussi libéral. Tout est donc à reconstruire.
Les Républicains (ex. UMP)
Toutes les listes qui se présentaient aux élections européennes de ce 26 mai n’avaient qu’un seul leitmotiv, celui de protéger les Européens. Les nombreux Français qui se sont abstenus (50%) ne comptent pas que des pêcheurs à la ligne et des indifférents, mais peut-être des mécontents à l’égard de ce morne conformisme. Ceux qui en ont fait le plus les frais sont Les Républicains qui ont pris le risque de confier leur tête de liste européenne à François-Xavier Bellamy dont le dernier ouvrage, Demeure (Grasset, 2018), atteste une philosophie politique si conservatrice et si peu libérale que le résultat de 8,5% des voix obtenu n’est guère surprenant ; il s’est lui-même, ainsi, refusé aux électeurs conservateurs-libéraux qui formaient une bonne partie de la droite française jusqu’à présent ainsi qu’en a témoigné le vote « Fillon ».
LES REPUBLICAINS existent-ils encore ? Devenus inaudibles dans la crise des gilets jaunes, ils sont absents des plateaux de télévision et livrent des discours incompréhensibles. Leur communiqué du 7 décembre dénonce « La malédiction française : toujours plus de dépenses, d’impôts et de taxes » et soutient que « Les impôts et les taxes ont atteint un niveau insupportable ». Il s’insurge à juste titre contre la hausse continue des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires : « C’est une question centrale, un problème majeur qui concerne l’immense majorité des Français. Il n’y a qu’une seule manière d’y répondre : il faut arrêter cette folie fiscale ».
La droite française n’obtient que 126 sièges aux élections législatives. Cette défaite, alors qu’elle disposait d’un boulevard après le mandat catastrophique de la gauche sortante, est selon nous imputable aussi à l’échec de Nicolas Sarkozy. En abandonnant ses convictions et en refusant de devenir ouvertement libérale, la droite française s’est suicidée. Le même phénomène a eu lieu au Royaume-Uni avec l’échec – relatif – de Theresa May.
De manière dynamique et ouverte, plus consensuelle, pourrait s’engager le redressement de notre économie et plus généralement de la société en rendant à chacun ses responsabilités et en libérant les énergies. Pour ce faire, il faut des partenaires forts plutôt que des adversaires autistes ou des courtisans avides. Il paraît dans l’intérêt bien compris des deux parties que la droite conservatrice et libérale prenne toute sa part dans le grand chamboulement qui s’annonce.
Les libéraux-conservateurs ont perdu la bataille mais pas la guerre !
La défaite de François Fillon constitue, assurément, un échec cuisant pour les libéraux-conservateurs. Toutefois ces derniers doivent rester soudés et se mobiliser pour les élections législatives dès lors que celles-ci s’annoncent décisives pour l’avenir du pays !
Notre Institut est indépendant et a pour habitude de ne pas prendre ouvertement position en faveur de tel ou tel candidat. Cette neutralité n’empêche pas d’informer régulièrement nos lecteurs et tous ceux qui nous soutiennent et de faire des évaluations des programmes économiques et fiscaux qui nous sont proposés.
On ne peut que féliciter la candidate Nathalie Kosciusko-Morizet pour son courage d’avoir proposé une vraie réforme fiscale avec l’adoption d’une flat tax à 20 %.
Dans son dernier ouvrage, Républicains, OSEZ !, publié chez Libréchange, Alain Mathieu se livre à un travail très documenté d’analyse des programmes des candidats à la primaire de la droite et du centre. Il le fait avec brio en délivrant en même temps, et sur chaque sujet de réforme, conseils et suggestions aux candidats dont la pusillanimité est dénoncée dans nombre de domaines.
Dans le cadre des rencontres avec les candidats à la primaire de droite, l’IREF et ses partenaires ont déjà reçu Hervé Mariton et Frédéric Lefebvre avant la rencontre avec François Fillon, le 4 septembre prochain (voir par ailleurs). Un constat s’impose d’emblée : nos idées et nos propositions ont de plus en plus d’écho auprès des candidats de la droite.