Nicolas Lecaussin est interviewé sur le Grexit par le Scan Eco du Figaro Economie . Lire.
Grèce
On ne cesse de parler de la Grèce et, à l’heure à laquelle cette Lettre est envoyée, le résultat du référendum sera probablement connu. La sortie ou non de l’euro, le problème de la dette, l’impact en Europe et en France sont les sujets les plus fréquents dans les média et chez les spécialistes. Il existe néanmoins un aspect qui est en grande partie occulté. Le comportement des décideurs politiques et d’une partie des Grecs est inexcusable par rapport aux autres pays européens qui ont fait des efforts drastiques pour respecter les consignes de Bruxelles. Il s’agit surtout de l’Espagne, du Portugal et de l’Irlande.
L’article de Jacques Garello, membre du CA de l’IREF, est publié par le quotidien Le Figaro dans son édition du samedi, 21 février.
L’article de Jean-Philippe Delsol est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 4 février.
Les conventions doivent être respectées dit le droit. C’est un principe de droit des obligations et de droit international public qui a été fondateur de l’état de droit et de la culture occidentale de liberté dans la responsabilité. L’article 1134 du Code civil français en a fait la base des relations contractuelles : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi. » Le respect de sa parole et de ses engagements est à la base de toute société civilisée, il est le rempart de la violence, de la barbarie, de l’anarchie.
Depuis 1981 et son adhésion à l’Union européenne, la Grèce a reçu plus de 339 Mds d’euros d’aides européennes. Cette somme représente 140 % du PIB (2013) de ce pays.…
Par une décision du 22 janvier dernier, la BCE a décidé qu’à partir du mois de mars, et pour une période courant jusqu’en septembre 2016, voire au-delà si l’inflation n’est pas remontée à 2%, elle pourrait racheter chaque mois EUR 60 milliards de titres financiers et principalement des obligations souveraines ayant une maturité jusqu’à 30 ans. Ces rachats interviendront dans la limite d’un plafond de détention à 33% de la dette nationale de chaque pays, ce qui laisse une marge d’intervention très confortable. Ces achats couvriront aussi des titres du secteur privé.
La dette publique de la France, c’est :
2.023,7 milliards d’euros au 30 juin 2014
95,1% du PIB au 30 juin 2014 et une estimation de 97% du PIB pour 2015
Plus de 45 milliards d’euros d’intérêts par an, soit plus de 7 fois le budget de la justice
Une charge d’intérêts de presque 700€ par Français et par an, dont un tiers est issu de nouveaux prêts
Plus de 30.600 euros par Français
Une augmentation de 1.300€ par an et par Français
En 1983, Jean-Pierre Chevènement démissionnait du poste de ministre de la Recherche pour protester contre « la parenthèse libérale » du deuxième gouvernement Mauroy. Fin août 2014, Arnaud Montebourg est limogé du poste de ministre de l’Economie pour avoir demandé un changement de la politique économique du gouvernement qu’il considère comme pro-entreprises (c’est-à-dire libérale). Les deux exemples montrent l’aversion des politiques envers le libéralisme économique. Et, dans les deux cas, les ministres se trompent.
Les résultats aux élections européennes ne doivent pas donner une fausse impression de la situation politique et économique en Europe. Oui, le vote populiste a été important mais les différences entre les partis qui le représentent en Europe sont assez marquées.
L’antilibéralisme a bien nourri le Front national, car avec son rejet de la mondialisation et de l’Europe, c’est son principal fond de commerce aujourd’hui (et cela a très bien marché lors des élections européennes). Il n’existe aucun autre parti, dont le discours soit plus étatiste, plus antilibéral, plus antimondialiste et antieuropéen que celui du FN.
A l’inverse, ces dogmes n’occupent pas en priorité l’esprit des autres principaux partis populistes européens. Le PVV néerlandais dirigé par Geert Wilders – et qui vient d’obtenir un score très décevant – est obsédé par exemple par la condamnation du Coran, mais sur l’un des murs de son bureau, il y a tout de même un portrait de Margaret Thatcher. Tandis que l’UKIP britannique, bien qu’anti-européenne, se prononce fermement en faveur d’une zone de libre-échange. Quant au Parti du Progrès en Norvège, il est entré au gouvernement et son chef en est devenu le ministre des Finances. La critique de l’Europe a bien faibli dans ces conditions…