« Le meilleur d’entre nous », comme l’avait nommé l’ancien président, Jacques Chirac, ne semble pas être un bon gestionnaire. Loin de là. Selon le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de Nouvelle Aquitaine, la ville de Bordeaux, dont le maire est Alain Juppé, se trouverait dans une situation comptable délicate avec une dette de 377 millions d’euros. Elle a plus que doublé entre 2010 et 2015 et représente plus de 1 500 euros/habitant. Auditorium, pont levant Chaban Delmas, Grand Stade, cité municipale, Cité du Vin…, autant de « grands projets » qui ont coûté et qui coûtent très cher. Certains ont même été sous-estimés. Ainsi la Cité du Vin : 83 millions d’euros de coûts au lieu de 50 millions initialement prévus ; le réseau de transports publics, qui affiche déjà 140 millions d’euros de pertes ; la statue de Chaban-Delmas, 500 000 euros, la candidature avortée pour que Bordeaux devienne la « capitale européenne de la culture », environ 60 millions d’euros dépensés… Les gabegies locales sont nombreuses et les économies ne font pas partie des préoccupations de la Ville.
Alain Juppé
Dans son dernier ouvrage, Républicains, OSEZ !, publié chez Libréchange, Alain Mathieu se livre à un travail très documenté d’analyse des programmes des candidats à la primaire de la droite et du centre. Il le fait avec brio en délivrant en même temps, et sur chaque sujet de réforme, conseils et suggestions aux candidats dont la pusillanimité est dénoncée dans nombre de domaines.
Le programme d’Alain Juppé serait-il « résolument libéral » comme cela a été présenté dans plusieurs médias ? L’homme providentiel qui terrassera le fléau du chômage en 5 ans serait-il réellement arrivé ? Le réformiste d’une France repliée sur elle-même et sur ses petits privilèges corporatistes émergerait-il enfin ? Une analyse de ses premières propositions peut permettre de répondre à la question. Un petit détour par un rappel d’où vient l’homme pourra en outre aider à porter une appréciation plus précise.