Le député Renaissance Marc Ferracci, dans le Journal du Dimanche, indique que le chômage serait un problème de santé publique, responsable du décès de 14 000 personnes en France chaque année, près de cinq fois le nombre de morts sur les routes !
Ce chiffre interpelle, mais d’où vient-il ?
Le premier à s’en être fait l’écho en 2019 est Adrien Quatennens, député de la France insoumise. Il s’est appuyé sur une étude de l’Inserm, publiée en 2015, qui montre une corrélation forte entre chômage et risques accrus de problèmes cardio-vasculaires et de cancers. La mortalité serait trois fois plus élevée chez les chômeurs que chez les actifs. C’est par extrapolation – et c’est bien cela le souci – que l’institut avance un chiffre entre 10 000 et 14 000 morts par an.
Pierre Meneton, le scientifique qui a dirigé cette étude, appelle à « relativiser ce constat ». Sa première remarque est que l’échantillon utilisé pour cette étude est trop restreint pour être représentatif de toute la population (6 000 personnes de 34 à 64 ans). Il indique aussi qu’il est difficile de prouver scientifiquement qu’une maladie qui est découverte pendant une période de chômage est due à ce dernier et non, par exemple, aux conditions d’emploi précédant la période d’arrêt.
Le chiffre extrapolé n’est donc pas pertinent. Malgré tout,  l’étude suggère que le chômage peut être une cause de mortalité. D’autres recherches ont déjà pu faire le lien entre chômage et problèmes de santé et l’Inserm continue son travail, cette fois avec un échantillon de 200 000 personnes.
Il reste probable que le chômage favorise l’angoisse et la fébrilité, l’une et l’autre nuisibles à la santé du corps et de l’esprit. Quoiqu’il en soit, il apparaît ainsi qu’à tous égards il faut favoriser l’emploi. Ce qui sera  bon pour la santé, sera aussi bon pour les finances publiques. A cet effet, responsabilisons les salariés en leur laissant le soin de souscrire leur assurance chômage comme ils souscrivent leur assurance automobile.
3 commentaires
C’est une bonne raison de supprimer la retraite, parce que les morts sont encore plus nombreux dans cette catégorie sociale
Chômeur, un vrai métier, un véritable avenir instauré sous le règne de feu pantin Giscard, le premier fossoyeur de la France. Les autres qui ont suivi n’ont rien à lui envier. Un pour tous, tous pourris !!!
Est-ce que le chômage entraîne des maladies ou devient-on chômeur parce que la santé plus faible rend difficile une insertion professionnelle ? Cela rappelle la question : les cadres ont une espérance de vie plus grande que les ouvriers. Qui fait l’œuf qui fait la poule ? Les dirigeants vont recruter des cadres qui font du sport et ont une bonne santé et seront plus regardants sur ce critère qu’en recrutant pour des postes de moindres responsabilité.
Il y a plus d’alcooliques parmi les chômeurs mais ce n’est pas le chômage qui rend alcoolique, c’est l’alcoolisme qui rend chômeur.
Se méfier de toutes ces études.