Un article du Monde paru le 21 décembre 2022 nous indique que le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, vient de présenter ses excuses, au nom du gouvernement et de l’État néerlandais, « à tous les esclaves du monde entier qui ont souffert (…) ; à leurs filles et fils et à tous leurs descendants ». Il a même parlé à cet égard de « crime contre l’humanité ».
Ces déclarations du Premier Ministre néerlandais s’inscrivent en fait dans une suite logique de propos du même ordre tenus ces dernières années dans son pays, aussi bien par des politiques que par des institutions. En 2021, le Rijksmuseum d’Amsterdam avait ainsi organisé une grande exposition, « Slavernij » (« Esclavage »), pour montrer l’envers du « Siècle d’Or », période au cours de laquelle les Pays-Bas se hissèrent à un niveau de prospérité sans précédent.
« Des siècles d’oppression et d’exploitation affectent le présent dans les stéréotypes racistes, la discrimination, l’inégalité sociale », a ajouté Mark Rutte. Or, si l’esclavage fut en effet sans conteste possible une pratique haïssable et honteuse, il ne faut toutefois pas oublier que l’Occident ne fut pas la seule civilisation coupable. Plusieurs historiens (Murray Gordon dans L’Esclavage dans le monde arabe, VIIe-XXe siècle, Jacques Heers dans Les négriers en terre d’islam, la première traite des Noirs, VIIe-XVIe siècle, et, plus récemment, Olivier Grenouilleau, pour ne citer qu’eux) ont en effet montré la complexité du phénomène esclavagiste : il y a eu non pas une mais des traites négrières, ne l’oublions pas. (Les traites occidentale, arabo-musulmane et inter-africaine sont respectivement responsables de la déportation de 11 millions, 17 millions et 14 millions de personnes.)
Nous pouvons et nous devons certainement cultiver le « devoir de mémoire » (qui ne doit pas non plus aller jusqu’à l’autoflagellation permanente), afin de ne pas retomber dans les erreurs et les bêtises du passé. Mais à condition que le « devoir de mémoire » soit pratiqué d’une manière sincère, juste et équitable par tous les peuples, par toutes les civilisations. Sinon, il ne serait qu’un simple paravent destiné à masquer la haine viscérale de l’Occident.
8 commentaires
Et l’esclavage existe encore et s’est même considérablement développé,
puisqu’il y aurait encore 25 millions de personnes concernées.
Ce n’est pas la repentance qui est nécessaire, c’est une action forte contre leurs auteurs.
Il faut arrèter les « punitions collectives ». Le commerce triangulaire a été le fait de quelques centaines d’armateurs. Si la société veut faire pénitence, il faut rechercher dans les archives les noms de ces personnes pour que leurs descendants assument leurs héritages. Les peuples européens dans leur immense majorité n’ont ni participé ni bénéficier de cette exploitation.
Chez les africains plus que dans toutes autres civilisations, « la loi du plus fort a toujours était la meilleure », et même aujourd’hui quand des hordes de « passeurs » esclavagisent ceux qui les enrichissent en voulant fuirent ce qu’ils n’ont pas dans leurs gènes le courage d’essayer de corriger. Les exemples ne manquent pas dans l’Histoire de ce Monde, des pays qui ont tout fait pour sauver leur civilisation sans pour autant s’expatrier ailleurs. Les africains eux, et par atavisme, sont enclins à plier l’échine devant leurs oppresseurs chez eux, mais viennent en hordes organisées, nous faire plier l’échine chez nous qui sommes devenus trop laxistes et repentants. Quand l’Orient s’éveillera, il sera probablement trop tard…
… je voulais écrire évidemment : « quand l’OCCIDENT s’éveillera »… diable de correcteur !…
l’Esclavage remonte à la nuit des temps Abraam avait des esclaves tous les peuples était à la même enseigne la rase blanche particulièrement sous les Turques mais l’abolition de l’esclavage c’est la colonisation effectuer par la rase Blanche !
L’esclavage et la déportation de populations entières voire leur extermination date de la plus haute antiquité. Et ces actions sont recensées tant dans les textes que sur des représentations sculptées ou fresques datant de plusieurs millénaires et ce, dans TOUS les pays du monde, les noir-Africains eux-mêmes ayant contribué à cet état de fait.
Les Européens ont, bien sûr, largement usé de ce commerce sans être pires que les autres. Par contre, ils sont parmi les plus récents sur la liste et leurs actions sont parmi les mieux documentées ce qui, évidemment, les met plus en lumière.
Mais, il faut reconnaître a contrario que ce sont aussi les Européens qui, les premiers, ont commencé à lutter contre l’esclavagisme. Or dans certains milieux « politico-intello », on veut l’ignorer. Cela facilite le discours déviant.
On rappellera quand même qu’actuellement, dans de nombreux états africains, la loi de la tribu et du chef de tribu prévaut et qu’à ce titre, de très nombreux crimes et exactions en tout genre sont commises quotidiennement sans que cela semble déclencher l’ire d’une certaine « élite »… Et dans le cours de l’histoire, les dizaines de millions de morts du régime de Mao ou de Staline ou de Pol Pot ou des dictatures sud-américaines etc… semblent, dans l’esprit de ceux qui vitupèrent contre l’action esclavagiste (que je condamne) de certains Européens, être quelque chose d’anecdotique voire nécessaire pour « améliorer » la Société !!!
« ……il ne faut toutefois pas oublier que l’Occident ne fut pas la seule civilisation coupable. »… ni l’initiatrice du processus!!
Le « devoir de mémoire » qui reste une notion à définir un peu plus précisément que ce qui est actuellement disponible mais mais « flagellation »  » contrition » etc… Reconnaissance oui ! et c’est tout et avec autant que faire se peut « attitude équivalente de la part des autres  » exclavagistes profiteurs » ayant existé au fil de l’Histoire »….. On peut toujours rêver!
« mais mais « flagellation » » contrition » etc…  »
« mais PAS « flagellation » » contrition » etc…  »
=> Désolé pour ce manque d’attention!