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Record : nous célébrons cette année le 50e déficit public consécutif !

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Que n’a-t-on dit de l’Ancien Régime, incapable de présenter un budget en équilibre l’essentiel du temps et mort avant tout de ses finances ? Lorsque les années 1739 et 1740 se soldent par des excédents, il s’agit de rares exceptions dans l’océan des budgets déficitaires, guerre en gros une année sur deux oblige. Un auteur a pu calculer qu’en près de deux siècles, de Henri IV à la Révolution, notre pays n’a pas connu trente années d’excédents budgétaires. L’Ancien Régime s’effondre notamment sous le poids des dépenses publiques, de ses déficits et de sa dette abyssale. Celle-ci se serait élevée à 80 % du Produit intérieur brut à la veille de 1789 (nous nous permettons de renvoyer à notre ouvrage Exception française. Histoire d‘une société bloquée de l’Ancien Régime à Emmanuel Macron, Odile Jacob, 2020, dans lequel cette question est traitée en détail).

On dit que la démocratie n’a pas de prix, mais qu’elle a un coût. En tout cas, elle n’a rien d’un régime économique, mais, dans notre pays, elle n’a fait que suivre les pratiques dispendieuses de la monarchie. Peut-être est-ce parce que la Ve République est devenue une monarchie républicaine ?…

Pourtant, lorsqu’il revint au pouvoir en 1958 en pleine crise, le général de Gaulle entendit rééquilibrer les finances publiques, gravement obérées sous la IVe République, et ouvrir l’économie aux vents étrangers (hors agriculture…). Valéry Giscard d’Estaing, alors jeune ministre des Finances, présenta plusieurs budgets en équilibre dans la première moitié des années 1960. Il dira rétrospectivement avec humour que « seuls les historiens ou plutôt les paléontologues pouvaient dire depuis combien d’années cela n’était pas arrivé »…

Cette période est largement révolue. Nous célébrons, si l’on peut utiliser ce verbe, en 2024 la 50e année consécutive de déficit public ! En effet, 1974 avait encore été une année comptant un solde budgétaire positif. En 1975, dans le contexte de l’après premier choc pétrolier et d’une opposition marxiste déchaînée, le déficit atteint 2,9 % du PIB. Un chiffre élevé pour l’époque, mais dont le gouvernement Barnier aimerait bien bénéficier alors que l’année en cours se terminera avec un chiffre de plus du double !

Un grand merci aux présidents de la République successifs depuis Giscard, avec une mention spéciale à Emmanuel Macron responsable de la pire période sous une République en temps de paix ! Un grand merci également aux électeurs qui ont fait les mauvais choix et voté en faveur des fossoyeurs des finances publiques de droite, de gauche et du centre depuis lors !

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