On ne peut que saluer l’initiative de 81 parlementaires de la droite et du centre, LR et UDI (députés, sénateurs, députés européens) qui, dans une tribune publiée dans Le Figaro, s’élèvent contre tout report de l’ouverture de la mise en concurrence de la RATP. Les politiques français, même ceux de droite, ont trop souvent préféré défendre les « services publics à la française » et refuser les grands changements apportés par la mondialisation et la concurrence dans tous les domaines. Sont-ils en train de changer ? Il serait temps car dans les autres pays, les politiques ont compris depuis longtemps les bénéfices de l’économie de marché et les défauts de l’interventionnisme étatique. « Les voyageurs, écrivent les auteurs de cette tribune, sont non seulement en droit d’exiger un service minimum digne de ce nom, mais, plus encore, en droit d’exiger la mise en concurrence pour une meilleure qualité de service. C’est pourquoi nous demandons que le réseau de transports francilien fonctionne sur le même principe que l’ensemble des autres réseaux de transports de France : quand l’exploitant ne peut plus faire ou qu’un concurrent peut faire mieux, on le change! ». Oui, c’est aux consommateurs et aux clients de choisir le meilleur. Sauf que les élus excluent la privatisation de la RATP. Ils pensent qu’on peut instaurer une concurrence dans le réseau de transports publics sans les confier au privé. Comment ? Il est difficile de le comprendre car on s’imagine que ces élus savent très bien que la RATP est subventionnée par la région et l’Etat. L’entreprise publique a bénéficié en 2021 de 21 milliards d’euros sur 4 ans (2021-2024). Comment instaurer une concurrence avec d’autres entreprises si la RATP est biberonnée à l’argent public ? Comment gérer normalement un personnel composé d’ agents publics ayant pratiquement un statut de fonctionnaire avec les privilèges qui vont avec, et qu’on ne peut pas licencier ?
Enfin, les signataires de la tribune n’ignorent pas que la RATP est présente dans 16 pays, à savoir en France, Afrique du Sud, Algérie, Arabie saoudite, Australie, Belgique, Hong Kong, Égypte, aux États-Unis, en Italie, au Maroc, aux Philippines, au Qatar, au Royaume-Uni, en Serbie et en Suisse où elle est en concurrence avec diverses entreprises. Il serait normal qu’il en soit de même en Ile-de-France et que d’autres profitent de ce marché. Pour cela, il faut que la concurrence soit juste et la RATP privatisée. Encore un effort, chers élus de la République !
6 commentaires
« If it is not broke, don’t fix it! » a déclaré un américain proche de Jimmy Carter; même remarque pour l’ouverture à la concurrente des transports parisiens: la RATP, malgré le statut protecteur sans doute à l’excès de ses agents fonctionne et plutôt bien; la manie (le dogme comme on voudra) de la concurrence qui a infusé les institutions européennes voudrait conduire à nous priver d’un système que beaucoup de pays nous envient (il suffit de voyager pour comparer). De grâce ne faisons pas la même erreur que celle commise pour l’électricité en créant une monstruosité économique de plus, l »ARENH devrait servir de leçon!
Commentaire et comparaison avec la fourniture d’électricité parfaitement justes.
Fournir de l’électricité au public ( industrie et individuel) est bien un service qui doit être organisé et geré par l’état.
Les transports au sein d’une métropole doit être organisé et géré par la métropole.
Mais il y a des évidences à introduire:
Les bénéfices de ces activité doivent retourner uniquement à l’état ou la métropole
Le statut des employés doit être un statut standard de travailleurs du pays ( suppression du statut spécifique qui n’a aucune raison d’être )
Arrêtons l’incantation a la privatisation mais réussissons à nous organiser pour sortir des ces entreprises publiques qui ont dévoyer leur mission
Et si on étend ce raisonnement à l’alimentation, c’est donc l’état qui doit aussi ce charger de fournir du pain, de la viande et des légumes à la population ? Idem pour les vêtements, les chaussures, etc. J’ai vu les magasins d’Etat à Moscou du temps de l’Union Soviétique …Non, merci, très peu pour moi !
Je ne crois pas que les clients du train entre Paris et Lyon regrettent l’arrivée du concurrent italien de la SNCF…
Quinze pays ailleurs qu’en France ? !
Nom d’une pipe !
Ça, je ne l’ai jamais vu affiché dans les couloirs du métro !
La solution serait plutôt dans la mise en place d’un management à la hauteur. La concurrence ne doit pas être l’excuse pour éviter de mettre des dirigeants qui dirigent et non qui s’effacent devant les syndicats.
Pour avoir été prestataire pour la RATP, j’ai été sidéré par la démission du management face aux forcenés syndiqués. Un directeur de ligne n’osait pas pénétrer dans la salle de repos des conducteurs de métro car il risquait au mieux des insultes, au pire carrément la voie de fait.
Tout était à l’avenant, jusqu’à la demande qui nous a été faite de modifier les résultats de nos prestations, parce qu’ils n’avaient pas l’heur de plaire au syndicat Cégété.
Il faut réformer ce bigntz en profondeur. Absolument. Et la privatisation serait le moyen le plus efficace.