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Surpopulation carcérale : la privatisation est la solution

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Les prisons françaises ont atteint un pic historique de détenus en 2023 : 73 080 pour 60 899 places disponibles, soit une densité moyenne de 121 %. La France peine à rattraper son retard par rapport à ses voisins européens : l’Espagne dispose de plus de 74 000 places opérationnelles (pour 55 000 détenus), et l’Allemagne, dont la population est quasiment le double de celle de l’Espagne, possède un parc pénitentiaire aux capacités similaires avec seulement 59 000 détenus. Au 1er semestre 2022, la densité carcérale était ainsi de 118,1 dans l’Hexagone, contre 81,6 en Allemagne et 73,6 en Espagne.

Certes, la France a un taux d’incarcération (nombre de personnes détenues pour 100 000 habitants) dans la moyenne haute des pays européens : 105 au 1er semestre 2022, contre 133 en Angleterre, 71 en Allemagne, ou 93 en Italie. Ne peut-on pas justement y voir un échec de l’arsenal législatif sur l’interdiction des courtes peines, la multiplication des aménagements à l’extérieur (à domicile sous bracelet électronique), ou les sorties de détention aux deux tiers de la peine ? La doctrine de la probation ne parvient toujours pas à faire preuve d’efficacité ni à faire baisser le taux d’incarcération. À cela s’ajoute une difficulté supplémentaire : 22 % de la population carcérale est de nationalité étrangère quand d’autres pays, comme la Suisse, prévoient l’expulsion systématique des étrangers condamnés pour des crimes graves ou la perception abusive de prestations d’assurances et d’aides sociales.

En réponse à ce besoin urgent, Emmanuel Macron avait promis la construction de 15 000 nouvelles places d’ici la fin du premier quinquennat. Des objectifs non atteints du fait de la réglementation, de la lenteur des procédures, et de la réticence des collectivités locales à accueillir de nouveaux établissements. La gestion étatisée des prisons est un échec cuisant, tandis que la privatisation est un succès à l’étranger. Dans les années 80-90, des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou l’Australie en ont confié la gestion au secteur privé afin d’augmenter leurs capacités, tout en en rationalisant les coûts pour le contribuable. Ces délégations de service public se sont accompagnées de la mise en place d’incitations économiques par les autorités délégantes (Pay for Success). La France a suivi la tendance avec la loi Chalandon de 1987, avant de mettre un terme aux partenariats public-privé (PPP) dans les années 2000 en raison de coûts jugés trop élevés et de faibles capacités d’adaptation de l’administration. Les premiers résultats étaient pourtant encourageants, et la gestion privée « incontestablement plus simple que la gestion publique » selon la Cour des comptes.

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3 commentaires

Michel T. 13 mai 2023 - 5:58

Ne pas recopier bêtement sans vérification élémentaire SVP les communiqués de l’AFP ou des autres supports tendancieux habituels ; 73 080 détenus pour 60 899 places, çà fait un taux d’occupation de 120 %, et non pas 142 % chiffre qui traîne depuis hier dans tous les médias !! OK, ce n’est pas 100%, ces détenus n’ont donc pas le grand confort, çà leur coupera peut-être l’envie d’y revenir après la prochaine sortie ? C’est plutôt positif pour la société. Déjà qu’il ne font rien de productif en prison et qu’on finance leur séjour. On ferait mieux de leur faire payer leurs frais d’hébergement par du travail en prison…

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Daniel 1945 13 mai 2023 - 7:45

Côté bêtises, pour rester poli, vous êtes bien placé.

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GNA46 13 mai 2023 - 9:56

Bravo pour le correctif, et la réflexion à propos de cette nouvelle forme de « journalisme » qui ne prend même plus la peine de se relire, voire de contrôler les sources de ce qu’ils nous revomissent tout bêtement.
Quand aux « incarcérés » il devient insupportable de s’apitoyer sur leur sort comme cela se fait dans tous les médias. S’ils sont dans cette situation, c’est bien parce qu’ils ont commis quelques méfaits voire pire. Donc j’irais pour ma part, jusqu’à proposer la réouverture de « centres d’hébergements » en Guyane.

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