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Mort à l’hôpital : quand la technocratie peut tuer

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C’est l’histoire d’un homme de 81, ans qui a attendu 22 heures aux urgences avant qu’on le retrouve mort lors du changement d’équipe médicale le lendemain. Pour la seule journée du 30 août 2022, le syndicat FO du nouvel hôpital civil de Strasbourg, nous indique qu’il y avait « 50 patients pour 30 places sur brancards avec des véhicules en attente dans le sas de dépôt des urgences ». Cela dans un centre hospitalier où 300 lits ont été fermés et où 250 postes d’infirmiers sont vacants.

Cela montre l’état de délabrement de l’hôpital public et les raisons pour lesquelles les métiers de soignants n’attirent plus. Pourtant, en 2020, la France était première en dépenses courantes de santé par rapport au PIB en Europe (11,3 %). Mais où passe donc tout cet argent ?

Le Ségur de la santé avait permis de mettre en évidence les déficiences et l’obésité de la bureaucratie hospitalière : 33,7% des agents hospitaliers n’étant pas des soignants, mais aucune solution n’avait été cependant apportée pour diminuer ce taux. Le principe de la tarification à l’acte (T2A) y avait été, lui aussi, fortement remis en cause puisqu’il pousse à la réalisation d’actes inutiles et trop nombreux, et conduit à un gaspillage de ressources digne d’une organisation soviétique. L’hôpital en France est donc toujours bien malade.

En mars 2022, une commission d’enquête sur la situation de l’hôpital a pu estimer que « le modèle de financement actuel n’est plus adapté à la situation de l’hôpital ou aux défis de prises en charge plus complexes. Les tarifs n’ont pas suivi l’évolution réelle des coûts pour les établissements (…) ». En effet, ces tarifs ont constamment baissé entre 2013 et 2018, « non en raison d’une diminution des coûts, mais pour s’ajuster à une compression de l’enveloppe allouée aux hôpitaux – l’Ondam hospitalier – dont la progression a atteint son point historiquement le plus bas en 2016 ».

Il existe pourtant des solutions, la conclusion du rapport de l’IREF sur les systèmes de santé était, d’ailleurs, sans appel et dès 2013, nous avions préconisé les réformes indispensables à mettre en place pour sauver l’hôpital comme le budget de l’État : libéraliser le système de santé en s’inspirant de ce qui marche chez nos voisins européens. Il est certain qu’une autre organisation des services de santé aurait permis à cet homme de ne pas attendre si longtemps, peut-être serait-il encore en vie.

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3 commentaires

Daniel 1945 15 septembre 2022 - 8:04

Nul besoin d’une commission d’enquête pour se rendre compte de l’état de l’hôpital en France, il suffit d’être obligé, pour cause d’AVC, de se rendre au service d’urgences et d’attendre 15 heures sur un brancard dans un couloir, sans aucuns soins, avant d’être admis dans une chambre.

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Obeguyx 15 septembre 2022 - 2:12

Nul besoin de légiférer sur l’euthanasie, il suffit de se rendre à l’hôpital public. Merci monsieur Véran et toute la clique qui l’a précédé. Quel mensonge vont-ils encore inventer pour se dédouaner ? Gageons que plus ce sera gros, mieux ça passera.

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Astérix 18 septembre 2022 - 8:07

Mais la technocratie tue non seulement l’hôpital, mais la France entière.
Quand les français ouvriront-ils les yeux ???

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