Quand j’étais enfant, ma grand-tante – qui, comme ancienne Pied-Noir, était peu portée sur le multiculturalisme – partageait les idées du Front national, mais votait “utile”, c’est-à-dire Républicains. Aujourd’hui, elle ne rate pas une seule émission d’Éric Zemmour mais ne pense pas qu’il puisse être élu. Je suppose donc qu’elle votera… pour Marine Le Pen. Ma grand-tante, si l’on en croit les sondages, n’est probablement pas un cas isolé. Avec la descente dans les sondages de Valérie Pécresse, qui a du mal à convaincre faute d’avoir vraiment défendu le libéralisme, Marine Le Pen s’impose comme la candidate dite « de droite » ayant une chance de l’emporter face au candidat qui ne veut pas se dire « de gauche », Emmanuel Macron. Le dernier sondage la rapproche tellement de ce dernier au second tour que, si l’on prend en compte les marges d’erreur, elle pourrait bien devenir présidente de la République.
Pourtant, les sondages sont souvent plus tendres avec le Rassemblement National que la réalité. Lors des régionales 2021, il était donné en tête un peu partout en France, de la Bretagne à la Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Grand-Est à la Nouvelle-Aquitaine. En réalité, 20% des électeurs ont finalement choisi ce parti une fois dans l’isoloir, contre 28,4% en 2015. Thierry Mariani, donné à 41%, a réuni 36,4% des suffrages, et Jordan Bardella, crédité de 20% des voix, n’en a finalement eu que 13%. En cause, l’abstention de 66% lors de cette élection, alors qu’elle était prévue à 60%. Les électeurs du Rassemblement national se laissent sonder, mais ne vont pas voter.
Non seulement les électeurs du Rassemblement national s’abstiennent, mais ils s’abstiennent de plus en plus. Trois électeurs de Marine Le Pen en 2017 sur quatre se sont abstenus aux régionales, et certains anciens militants RN déplorent que leurs votants ne se déplacent plus. Marine Le Pen souffre probablement d’un phénomène de sur-déclaration qui pourrait la bercer de faux espoirs, surtout si ses électeurs se souviennent de son dernier débat de second tour.
6 commentaires
Il est curieux de ressasser le passé de certains, mais pas d’autres. Nous vivons vraiment une époque formidable !!!
Il me semble que ces sondages sont faits pour mobiliser les électeurs anti RN afin qu’ils ne partent pas en week-end comme un certain 21 avril.
Madame, on n’est ( nait) pas » ancienne pied-noir » En effet si vous êtes née à NICE, vous n’êtes pas « ancienne niçoise » . Ensuite, ces pieds noirs tout court , – ni ancienne, ni nouvelle- , étaient très ouverts au multiculturalisme , puisqu’ils le pratiquait , je vous invite à bavarder avec votre tante , cette « ancienne « pied noir » , , et à revoir vos cours ….
A vos fiches, Madame …….
GSA
Bonjour,
Je ne sais pas dans quelle mesure ma tante « pratiquait le multiculturalisme » à Alger. Ce que je sais, pour bavarder avec elle depuis plus de vingt ans, c’est qu’après avoir perdu son mari et tout ce qu’elle possédait dans la guerre puis le « rapatriement » comme elle dit, elle ne voit pas d’un très bon œil ce que certains appellent le « Grand Remplacement ».
Cordialement.
Qu’elle récupère le programme économique de son père (libéral et non étatiste) et les électeurs de droite ainsi que les politiques de la même famille expérimentés pourront la rejoindre et nous débarrasser de Macron. Mais son entourage proche aux idées de gauche l’en dissuaderont!
Dubulluy De Segonzac, merci. A vrai dire, Français né à Casablanca, je n’ai pas osé aborder ce sujet. Je vous remercie pour votre intervention. A propos d’ouverture au multiculturalisme je vous confirme que je n’ai connu le « racisme » qu’en arrivant en France. Aujourd’hui, je suis qualifié de « raciste » car je m’oppose à l’invasion barbare. Les temps changent, certains sont Français sans l’être et d’autres le sont sans l’accepter ou maintenant pour certains, comme moi, ne désirent plus le rester. En fait, la France meure.