Depuis longtemps les communistes soutiennent l’idée d’un prix plancher des produits agricoles. La Confédération paysanne le réclame. Aurélie Trouvée, député LFI, voulait redéposer « une proposition de loi pour des prix planchers rémunérateurs pour les agriculteurs ».
Ce que l’extrême gauche revendiquait, Macron le fait. Le 24 février, au Salon de l’Agriculture, il a fixé à son gouvernement l’objectif « qu’on puisse déboucher sur véritablement ces prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole et de ne pas céder à toutes les pratiques les plus prédatrices qui aujourd’hui sacrifient nos agriculteurs et leurs revenus ». L’idée, disent les conseillers du président est « que les agriculteurs ne soient pas obligés de vendre en dessous du coût de production moyen de la filière ».
Pourtant le gouvernement de M Macron avait jusqu’à présent toujours exprimé son refus de prix planchers. « Un prix plancher, par définition, viendrait rigidifier, voire scléroser le système » exposait Olivia Grégoire. Le 27 janvier, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, dénonçait sur France info « Les propositions démagogiques du genre ’on va fixer une obligation de prix plancher’, ce qu’on peut ne faire que sur les prix agricoles français et qu’on ne peut pas faire sur les prix des autres pays, qu’est-ce que cela fait ? Cela vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français ». Il avait raison.
Un prix plancher moyen est arbitraire, indifférent à la qualité et à la spécificité des produits et services. Il détruit la concurrence et l’innovation, favorise la médiocrité. Il garantit moins le revenu des agriculteurs que leur paupérisation définitive ainsi qu’en témoignent les plans soviétiques qui fixaient les prix des produits.
Au-delà de ses positions en forme de girouette, Emmanuel Macron n’a qu’une ligne politique qui veut que les solutions importent peu du moment qu’elles permettent à l’Etat de les gérer. Les lois Egalim ont déjà mis l’agriculture française sur ce chemin de la soviétisation en condamnant la libre concurrence.
Certes, la légalité d’un « prix plancher » est douteuse. Mais les tribunaux arrêteront-ils la folle machine à perdre macronienne?
6 commentaires
c’est marrant j’en avait parler sur un blog de vidéo du style bientot le plan quinquennal no x😂
Et quelles seront les conséquences ???? Hausses des prix ??? Moins de vente ??? Surplus invendus ? Et que vont dire les pays vers lesquels nous exportons ?
Miroir aux alouettes que ces « prix plancher ». Mais notre Président sait-il seulement ce qu’est une alouette ? Oui je te plumerai !
Comment calculer un prix plancher pour chaque production et valable dans l’ensemble du pays, un casse tête et probablement une impasse.
c’est une fumisterie inapplicable , trés bien expliquée sur BFM BUSINESS ce matin. Déejà , en France comment concilier les prix du nord au sud , ceux de l’agriculture de montagne chère à Chirac avec des établissements compétitifs pas encore » sous l’eau » mais que par tous les moyens les verts et la Gauche marxiste , essaient de détruire mais en plus demander un prix plancher européen à nos concurrents UE qui sont entrain de prendre les marchés à l’export ? la concurrence intra-européenne supposait des efforts de competitivité que nous avons refusé au nom de la demagogie politique et de cette légende ,toujours en cours chez nos élus et gouvernants , nos produits sont meilleurs ,peu importe les prix; les autre doivent nous copier .la seule difficulté est que cette méthode appliquée ‘à tous les secteurs du pays a détruit économiquement notre pays tout en l’endettant sans discontinuer ,le consommateur trouvant la solution en achetant « étranger » .si on ferme aussi les frontières’. ( faut sortir de l UE quand même, c’est pas gagne et pas facile) ca sera la révolte du consommateur .Pour l’instant il déclare vive les produits français mais achètent les promos généralement pas françaises) mais si demain on leur pique encore et toujours plus de sous ça risque de devenir compliqué ..avec des prix français basés sur les plus mauvais gestionnaires…. bonjour les dêgats
Bonjour Monsieur Delsol,
Je n’ai pas examiné dans le détail chacun de vos argument pour l’inégalité Mais globalement je serais assez d accord.. J’avais formulé une idée similaire dans un texte sur ma page Facebook.. Mon idée étant que pour que cette inégalité – inévitable étant donné les différences de toutes natures entre chaque individus ou sinon on aboutit logiquement à un monde de clones .. – soit tolérée c’est que la dignité et les droits de chacun soit respectée .. Alors à l’encontre de cette inégalité tolérée il y a le phénomène universel de l’envie.. que chaque société a tenté d’une manière ou d’une autre de juguler pour en limiter les effets les plus nocifs.. Notre société elle fonctionne – avec une certaine perversite.. – au déni pur et simple !.. Je pense qu’il faudrait déjà permettre d’en parler sans se sentir automatiquement dans le camp du Mal.. car c’est juste un sentiment humain relativement banal.. «que celui qui n’a jamais connu la morsure de l’envie me jette la première pierre » n’est-ce pas..