Lundi 4 mars, le préfet de Corse, Amaury de Saint-Quentin, a adressé une lettre au président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, pour adresser un recours gracieux (qui par la suite a fait l’objet d’un communiqué de presse des principaux intéressés) s’agissant de l’attribution de la délégation de service public (DSP) pour des lignes reliant Nice et Marseille aux quatre aéroports de l’île de Beauté.
Le 30 novembre dernier, l’Assemblée de Corse avait, en effet, confié le marché à son partenaire habituel Air Corsica (et accessoirement Air France), alors même que la compagnie catalane Volotea avait, à la surprise générale, fait acte de candidature en réclamant une compensation largement moins élevée que sa compétitrice.
À ce sujet, le représentant de l’État sur l’île fait remarquer « qu’une stricte égalité de traitement n’a pas été respectée au regard des commentaires et de la notation attribués à la compagnie Volotea », notamment considérant le fait que le choix d’une offre plus qualitative (argument avancé pour favoriser Air Corsica, dont la collectivité de Corse est d’ailleurs propriétaire) ne saurait effacer le critère de prix sans remettre en cause le principe d’égalité de traitement.
Amaury de Saint-Quentin rejette également les arguments d’absence de robustesse financière et juridique de l’offre de la compagnie low-cost ainsi que l’appréciation qu’a faite l’Assemblée de Corse sur la qualité du service proposé.
Ce qui ressemble à une attaque en règle de la manière dont a été conduit le marché public, c’est-à-dire en fait, une critique des arguments de mauvaise foi dont s’est servi la collectivité pour évincer un concurrent gênant, ne devrait, toutefois, pas déboucher sur l’annulation de la délibération incriminée. Il s’agit donc, hélas, plus d’une admonestation que d’une véritable remise en cause d’un système biaisé auquel Bruxelles pourrait, quant à elle, bien finir par s’intéresser de plus prés.
2 commentaires
Encore un préfet qui sème la merde. Ras le cul de l’immixion des préfets dans la gestion des collectivités. Ce sont des représentants du jacobinisme parisien qui ne supportent pas l’affranchissement des régions. Quant à volotea, il suffit de voir les nombreux incidents sur le non respect de règles sociales et l’annulation de vols. En corse il n’y a pas de trains, ni de bus comme moyens de substitutions à l’avion
En Corse, il y a bel et bien des trains de voyageurs. Et aussi des bus ! Quant à ce préfet, il a fait son boulot (une partie de son boulot !) en dénonçant (mollement) l’opacité des critères de refus de la compagnie Volotea. Les syndicats ont perdu le monopole maritime avec la disparition de cette compagnie chaotique qui s’appelait SNCM, et ils tiennent à conserver le monopole aérien qui revêt les oripeaux d’Air France. J’espère que Bruxelles s’intéressera de plus près à cette affaire de délégation.