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Le gaullisme aujourd’hui : moins une offre politique opportune qu’un antidote contre le « en même temps »

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Éric Ciotti vient d’annoncer son départ du parti Les Républicains (LR). Après s’être rallié en juin dernier au Rassemblement National (RN), il a fondé à la fin du mois d’août l’Union des droites pour la République (UDR). Estimant que « la marque Les Républicains est aujourd’hui dépassée, discréditée par ses défaites, ses contradictions, son manque de courage », l’ancien patron du même parti se propose désormais de « refonder (sa) famille politique »… en ravivant le vieux et éphémère mouvement gaulliste baptisé Union pour la défense de la République (UDR), qui avait été créé dans le contexte de mai 68.

Dans un récent entretien au Figaro, Éric Ciotti déclare que l’UDR reposera sur trois grands fondements : « l’autorité, l’identité et la liberté », ajoutant que son action s’inscrira dans le combat mené par la droite contre « le socialisme et son héritier macroniste ». C’est bien, mais nous aurions préféré que le député des Alpes-Maritimes dise sans ambages que c’est d’une rupture et d’un renouvellement en profondeur de l’offre politique que notre pays a aujourd’hui le plus grand besoin : tout a déjà été testé en France, du planisme gaullien au désastreux socialisme mitterrandien, en passant par le social-étatisme chiraquien, la tambouille prétendument « social-libérale » façon François Hollande ou encore l’extrême-centrisme de type macronien. Tout a été testé sauf une chose : le libéralisme. Et une authentique révolution libérale en France impliquerait à la fois bien moins d’État dans l’économie, mais davantage d’État dans le régalien, sans lequel la liberté ne saurait être garantie.

On regrettera ainsi qu’Éric Ciotti déclare dans le même entretien : « je ne romps pas avec mon histoire personnelle, celle du militant gaulliste que j’ai toujours été et que je reste ». Rappelons que de Gaulle n’était nullement libéral, ainsi qu’en témoigne sa fameuse phrase prononcée en 1966 : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille ». Conseillons à Éric Ciotti et à la floppée de gaullistes sociaux dans notre pays de lire ou relire le pamphlet antigaulliste de Jean-François Revel, Le Style du général (1959) : dans la préface à la réédition de ce livre aux éditions Complexe – « De la légende vivante au mythe posthume » (1988) -, Revel assortit sa critique du premier président de la Ve République d’une célébration de ce dernier : si de Gaulle mérite toujours d’être considéré comme un grand homme d’État, c’est avant tout parce qu’il fut un grand homme d’action, c’est-à-dire quelqu’un qui prend des décisions et qui agit conséquemment, sans chercher à plaire à tout le monde. Si donc le gaullisme conserve une actualité à notre époque, c’est moins en vertu de ses idées que parce qu’il fournit un modèle d’action en politique, hélas trop peu souvent imité : c’est un antidote contre la vieille tendance politicienne aux louvoiements incohérents, dont le « en même temps » macronien n’est à ce jour que le dernier et sans doute le plus pathétique avatar.

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2 commentaires

Roven 26 septembre 2024 - 8:06

« En même temps »…
Le slogan d’un technocrate étatiste (pléonasme) sans programme politique, qui signifie simplement qu’il recherche les voix de tous pour glorifier sa propre personne, sans se soucier une seconde d’agir pour la France…

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JC 26 septembre 2024 - 10:02

Je suis curieux de savoir si cette union des droites, toujours souhaitée, jamais réalisée, sans doute pour des questions d’égo, verra la fusion entre UDR er R!, ou s’il s’agira encore une fois de deux de ces nombreux micro-partis qui se multiplient autour de différences somme toute modestes, pour permettre à leurs cadres de vivre de l’argent public.

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