Il est très fréquent que nous fassions allusion à Jean-François Revel, ou que nous le citions dans nos articles. Nous revendiquons, en effet, d’en être en quelque sorte ses disciples, en tout cas ses admirateurs.  Ses idées et ses analyses n’ont pas pris une ride. Celui qui est né il y a 100 ans, en janvier 1924, avait bien vu les tares du présidentialisme à la française (L’Absolutisme inefficace ou contre le présidentialisme à la française, 1992) dont nous souffrons aujourd’hui encore. A l’Elysée, Emmanuel Macron perpétue l’omnipotence d’un pouvoir exécutif très français, maladroit et nuisible. Dans La Grande Parade (2000), Revel montrait comment, par un tour de passe-passe, les idéologues, de gauche et de droite, loin de tirer les leçons de la faillite du marxisme et du collectivisme, ont continué à soutenir que le libéralisme est à l’origine de tous les échecs économiques et sociaux de la planète. Aujourd’hui affublé de préfixes comme « neo », « ultra », « super », « turbo », il reste le bouc émissaire préféré de la plupart des politiques et intellectuels. Cette manipulation idéologique  est valable aussi en ce qui concerne l’Amérique (L’Obsession antiaméricaine (2002). Accusée de tous les torts, coupable facile et idéale, elle nous permet de fermer commodément les yeux sur nos propres échecs et turpitudes. Poutine et les poutinolâtres lui ont bien mis sur le dos – et sur celui  de l’OTAN pour faire bonne mesure – l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce pays incompris qui ne ferait que se… « défendre ».
Jean-François Revel manque énormément dans le débat intellectuel. Personne n’a réussi à le remplacer. Il était celui qui voyait ce que les autres ne voyaient pas. Grâce à une grande capacité de vulgarisation et s’appuyant sur des faits, il fut l’un des plus efficaces défenseurs du libéralisme. Sa pensée et ses livres devraient être étudiés dans les écoles.
1 commenter
Au début des années 1970, presque trentenaire et tout juste libéré de mes obligations militaires, je débutais dans l’exercice libéral d’une profession médicale. Depuis lors, la lecture des livres successifs de Jean-François Revel, ont toujours été pour moi un très riche et fort instructif enseignement. J’ai aussi beaucoup apprécié son style d’écriture, précis et percutant.