Dans une tribune collective publiée début janvier dans Le Monde, l’économiste Thomas Piketty appelait « à faire émerger une candidature de rassemblement à gauche » qui proposerait la « restauration » et la « modernisation » (sic) de l’ISF ; une nouvelle taxation des revenus du capital à 40% ; l’imposition des multinationales qui ont une activité en France ; un impôt sur le revenu (IR) encore plus progressif… Tout cela pour lutter contre les inégalités en France. Le dernier rapport du CPO (Conseil des prélèvements obligatoires) montre que la France n’a pas besoin de toutes ces mesures punitives car son système fiscal progressif contribue à une forte redistribution qui fait diminuer les inégalités.
Dans notre pays, contrairement à ce que soutient Piketty, les riches payent beaucoup d’impôts. Selon le rapport, les 5% les plus aisés contribuent en moyenne à hauteur de 30% de leur revenu, avant transferts, au titre des impôts sur le revenu et le patrimoine et de 18% au titre des cotisations sociales. Et la redistribution opérée par le système fiscal aboutit à ce que deux tiers des ménages en bénéficient. La redistribution a un impact très important en termes de réduction des inégalités : alors que le revenu moyen des 10% des individus les plus aisés est 13 fois plus élevé que celui des 10% les plus modestes, ce rapport est ramené à 7 sur le niveau de vie « usuel » (revenu disponible), puis à 3 sur le niveau de vie « élargi » (intégrant les transferts en nature et les dépenses collectives). Donc, après la redistribution et les transferts sociaux, l’écart de revenus entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres est divisé par 4. Il s’agit d’une forte réduction des inégalités. Quelqu’un devrait en informer M. Piketty.
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Ben ça c’est une bonne nouvelle ! Vous vous rendez compte s’il n’y avait pas de redistribution ? Quand arrêteront ils de nous prendre pour des « binbins » ?. Une certitude, le problème est bien ailleurs !