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Soutenir les parents isolés… ou la croissance sans fin de l’État-providence

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L’étude de Fipeco, reprise par Les Échos du mardi 19 mars 2024, est sans ambiguïté : « La France dépense plus que la moyenne européenne dans quasiment tous les domaines ». Ce sont surtout les dépenses de protection sociale qui surpassent toutes les autres : elles représentent 32,9% du PIB français, contre 27,2%, en moyenne, dans l’Union européenne. Par conséquent, si nous voulons faire des économies, c’est d’abord à ce poste de dépenses qu’il faut s’attaquer.

On se demande alors ce qu’ont dans la tête les députés qui sont en train de travailler sur une proposition de loi visant à créer un « statut de parents isolé » assorti d’une série de « droits », autrement dit de nouvelles dépenses.

En vrac, citons-en quelques-unes :

  • le versement des allocations familiales dès le premier enfant ;
  • des réductions de tarifs en matière de sport, de culture, de transport, de cantines scolaires, de loisirs, etc. ;
  • la non-prise en compte de la pension alimentaire et de l’allocation de soutien familial dans le calcul des revenus ouvrant droit à des prestations et à des aides sociales (prime d’activité, RSA…) ;
  • le bénéfice de six trimestres d’assurance retraite gratuits (sans cotisation) ;
  • la majoration de 15% de la pension de retraite ;
  • un crédit d’impôt pour la garde d’enfants couvrant 80% des dépenses ;
  • l’exonération de l’impôt sur le revenu pour les pensions alimentaires (dans la limite de 4 000 €par enfant, plafonnée à 12 000 € par an).

Franchement, est-ce bien responsable ? Si l’on peut comprendre la détresse de certains parents, souvent des mères d’ailleurs, qui se retrouvent seuls avec des enfants à charge, faut-il vraiment faire comme si on pouvait continuer à dépenser sans compter ?

Ce projet étant transpartisan – la proposition de loi serait signée par des députés LFI, Renaissance, PS, LIOT, MoDem, communistes, écologistes et LR –, il risque bien de trouver une majorité à l’Assemblée nationale. A moins que le Gouvernement, qui cherche paraît-il à faire des économies, ne s’y oppose.

Vu l’état de nos finances publiques, ne devrait-on pas attendre de nos parlementaires qu’eux aussi participent à leur redressement ? En commençant par moins dépenser.

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5 commentaires

NERI 20 mars 2024 - 7:14

C’est d’autant plus regrettable que la monoparentalité est souvent un créneau de fraude sociale (cf le livre de Charles Prats, le cartel des fraudes).

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GHUS 20 mars 2024 - 12:50

Ces dispositions sont aussi une forte incitation à faire de l’optimisation fiscale en divorçant/ne se mariant pas pour que l’un des deux devienne “parent isolé “. Qui ira vérifier ? Certes il y aura des contraintes, la principale étant de devoir louer un petit appartement/studio pour avoir 2 adresses distinctes vis à vis du fisc, souscrire 2 contrats d’assurance habitation, 2 comptes en banque, mais pour le reste ?

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Broussard 20 mars 2024 - 6:05

La majoration de 15 % de la pension de retraite, (à venir un jour), est-elle prévue dès le premier gosse ?
n’oublions pas que notre cher Flamby, quand il était aux affaires, on oubliera lesquelles, l’a rendue imposable…
Christian B.

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GNA46 20 mars 2024 - 8:28

Et ainsi on encourage fortement la tradition des parents « isolés ».
Mais le pire étant que certains petits malins venant des contrées plus au Sud, disposent de la possibilité de faire vivre autour d’eux, leurs épouses légitimes là-bas, mais pas ici, donc rebaptisées « mères isolées », qui ont chacune trois ou quatre enfants, et permettent au « chef de famille » de se gaver sans aller pointer à l’usine où ailleurs… Continuons dans cette direction, ça leur va bien à nos remplaçants… qui votent eux !

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ORILOU 22 mars 2024 - 1:05

Sauf erreur, il faut être deux pour faire des gosses. Force est de constater que les « parents isolés » sont en majorité des femmes avec un voire plusieurs enfants. Où sont leur(s) père(s) !!! N’est-il pas possible de les obliger à assumer leurs responsabilité ? Peut-on accepter que des « enfants tirelires » soient mis au monde dont l’avenir réside dans un « assistanat permanent » ? Séparés ou non, les deux parents ne devraient-ils pas contribuer à l »éducation et à l’entretien de leurs enfant ? Est-il normal que le fait pour un couple de se séparer soit fiscalement plus favorable ? Le financement par la collectivité de familles polygames dans un pays où jusqu’à preuve du contraire elle est interdite constitue un autre aspect de la question le regroupement familial n’y étant sans doute pas étranger.

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