La Cour des comptes européenne vient de publier un rapport qui interroge l’efficacité des fonds censés aider les régions charbonnières à sortir de cette dépendance tout en limitant l’impact sur l’emploi et en accélérant la transition.
D’ici à 2030, la loi européenne sur le climat oblige à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% par rapport à 1990. Pour répondre à cette ambition, l’Union va devoir abandonner le charbon qui représente encore 15% des rejets. Fort heureusement, « les Européens n’ont pas attendu pour fermer des mines : la production d’électricité et de chaleur issue de la houille et du lignite a fondu de 39% à 14% en trente ans » nous informe Ouest France.
Le rapport qui nous intéresse est basé sur l’étude, entre 2014 et 2020, de sept régions dotées de 12,5 milliards d’euros de fonds européens et sa conclusion est sans appel : « [l’aide] de l’UE n’a eu que peu d’impact sur les emplois et la transition énergétique ». En effet, si la production locale de charbon a été arrêtée, détruisant de nombreux emplois sans que l’on sache vraiment ce qu’il est advenu des travailleurs (manque de données), elle a été remplacée par « des importations ou d’autres combustibles fossiles ». Ainsi, nos voisins allemands ont doublé leurs importations par rapport à 1990, pour arriver à 43 millions de tonnes en 2021. La Pologne s’y est mise, elle aussi, et a importé 17 millions de tonnes. L’Espagne pourrait faire figure de bonne élève puisque ses émissions de CO2 dues au charbon ont baissé de 63% (entre 2013 et 2019) sauf que pour compenser, elle a remplacé le lignite et la houille par le gaz, qui a dopé les rejets de 40%. Ce n’est pas tout : en pleine crise énergétique, de nombreux pays européens ont relancé leurs centrales à charbon pour répondre aux besoins en électricité de leurs industries et de leurs citoyens.
La Cour des comptes européenne considère à juste titre que la Commission va devoir tenir compte de la situation globale avant d’accorder les 19,3 milliards d’euros promis aux régions charbonneuses d’ici à 2027. Le risque est grand que ces fonds soient utilisés « sans que la transition énergétique ait lieu ». Autrement dit, gaspillés vainement. Une véritable politique européenne d’avenir serait de favoriser le nucléaire. Cela répondrait à tous les objectifs de réduction des émissions de l’Union en 2050. Encore faut-il que la Commission soit plus sensible au pragmatisme qu’à l’idéologie écologiste.
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En quelque sorte « la cour des contes et légendes de l’union européenne socialiste bolchevique » UESB …