Lundi 12 décembre a lieu la session plénière du Conseil national de la refondation, cet organisme annoncé par Emmanuel Macron début juin, à quelques jours du premier tour des élections législatives. Six mois après, le président essaie d’expliquer son utilité dans une interview accordée au Journal du dimanche. Accusé d’avoir voulu créer un « machin » de plus alors qu’il en existe déjà une kyrielle d’autres et qu’il appartient au seul  Parlement de faire les lois, Emmanuel Macron soutient que « le CNR ne saurait avoir vocation à se substituer au Parlement, dont le rôle est pleinement préservé. Ceux qui sont mal à l’aise avec le CNR, ce sont les défenseurs du corporatisme, qui est la maladie française, la chose qui s’est reconstruite le plus rapidement après la révolution de 1789. C’est la capture de l’intérêt général par des gens au Âprofit de leurs Âintérêts particuliers. C’est mon principal combat politique. » Il est vrai que le corporatisme est l’une des grandes maladies françaises, mais pourquoi ne pas y mettre fin en réformant le pays ? Il n’est  nul besoin d’un CNR pour faire baisser le poids de la haute fonction publique dans la prise de décisions ou pour remettre à leur place des syndicats non représentatifs.
Dès l’annonce de Macron, l’IREF s’est montré méfiant et a critiqué sa décision. On ne « revivifie pas la démocratie » en empilant les organismes parapublics, c’est au contraire en les supprimant qu’on donne un coup de pouce à l’initiative individuelle et à la subsidiarité. Comme pour le Grand Débat, le Président crée l’illusion de la démocratie en faisant semblant de s’appuyer sur les Français. Or, ce sont leurs élus qui représentent les Français, c’est leur rôle, les doublons sont inutiles. C’est en tout cas ce que les autres pays démocratiques ont compris. Ils n’ont pas de Conseil national de la refondation.
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« Ceux qui sont mal à l’aise avec le CNR, ce sont les défenseurs du corporatisme, qui est la maladie française, la chose qui s’est reconstruite le plus rapidement après la révolution de 1789. » (sic) Pour une fois je suis d’accord avec lui. On a mis fin à la monarchie pour créer un république monarchique, plus absolutiste que la monarchie anglaise, avec un président qui se la pète et se prend pour un monarque… Si seulement il en connaissait les codes au lieu de passer son temps à bavasser en bras de chemise et en moulinant des mains. Je ne comprend pas pourquoi sa baronne, qui semble plus collet monté que lui, ne le corrige pas.