Les chiffres de l’abstention aux élections régionales ont battu des records : deux Français sur trois ne se sont pas rendus aux urnes. Il y a bien sûr plusieurs raisons expliquant ce phénomène qui n’est pas nouveau en France, comme l’affaiblissement des collectivités territoriales ou le manque de confiance dans les politiques. Mais ce record d’abstention s’explique également par une défaillance grave dans le processus électoral : un nombre encore indéfini de professions de foi et de bulletins de vote n’a pas été distribué aux électeurs.
C’est l’entreprise Adrexo qui est responsable de cette défaillance dont la « gravité n’a pas d’autre exemple dans la vie démocratique de notre pays » selon Philippe Bas, Sénateur LR et membre de la commission d’enquête chargée d’expliquer les causes cette débâcle. Au-delà de la responsabilité de l’entreprise, c’est aussi l’État qui doit être mis en cause. Bercy savait qu’Adrexo n’était pas une entreprise viable, puisque le ministère de l’Économie a tenté de la sauver en 2016 et 2019. De plus, Adrexo est criblée de dettes et aurait menti sur ses effectifs. Selon Le Monde, l’attribution d’une mission publique si importante à une entreprise aussi défaillante pourrait relever d’un « coup de pouce du gouvernement pour sortir l’entreprise de l’ornière et sauvegarder l’emploi ». La commission d’enquête doit impérativement faire la lumière sur ce dossier suspect.
2 commentaires
Comment l’État a aussi poussé à l’abstention aux élections régionales
Adrexo sert de bouc émissaire car la poste a également rencontré des difficultés, ce qui me parait normal car c’est la stratégie choisie qui pose problème. Pourquoi avoir découpé en région ? Il aurait été plus judicieux de combiner les deux réseaux de distribution sur tout le territoire.
Comment l’État a aussi poussé à l’abstention aux élections régionales
La question de fond est : « Qui possède(nt) cette entreprise? » La réponse vous donnera les tenant et aboutissant avec toutes les salades et magouilles qui vont avec. Ils ont été plus rapides à brader Alstom (pourtant, à l’époque, avec des carnets de commandes pleins) que de faire déposer le bilan à Adrexo. Demandez-vous pourquoi !