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Bientôt « Mort.e sur le Nil » ?

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Après les « Dix petits nègres », c’est au tour de « Mort sur le Nil » de passer à la moulinette woke. L’adaptation cinématographique qu’en a fait Kenneth Branagh est une ode à certaines obsessions de l’époque. Il a réuni un casting très « inclusif » et très loin de l’œuvre originale d’Agatha Christie. Ce sont ainsi les actrices britanniques noires Sophie Okonedo et Letitia Wright qui incarnent le duo tante et nièce Salomé et Rosalie Otterbourne. Dans le roman, les Otterbourne sont une mère et une fille britanniques blanches, mais le film en fait des musiciennes de blues afro-américaines et modifie leurs relations familiales. Le film met également en scène un nouveau personnage, l’avocat Andrew Katchadourian, joué par l’acteur indien Ali Farzal et adapté d’un autre personnage du roman, Andrew Pennigton. Le casting diversifié comprend aussi l’actrice israélienne Gal Gadot, d’origine juive ashkénaze, dans le rôle principal de l’héritière américaine Linnet Ridgeway-Doyle.

On a également les inévitables affaires de racisme : à la fin du film, l’expérience de racisme des Otterbourne est révélée, lorsqu’elles décrivent comment la première victime du meurtre était raciste envers Rosalie dans son enfance, disant qu’elle ne voulait pas « partager une piscine avec une personne de couleur », dans un moment rappelant comment les personnes de couleur de l’époque étaient censées pardonner aux Blancs leurs préjugés. Hercule Poirot s’en empare alors comme d’un possible motif de meurtre, mais Salomé réplique alors que « le monde est rempli de mauvaises femmes blanches ». On imagine bien qu’avec une autre couleur, cette phrase passerait beaucoup moins bien. Rebelotte une nouvelle fois lorsque Katchadourian est accusé de meurtre, et où il reconnait que si « un habitant voit un homme noir » accusé d’un crime, « il me tirera dessus avant la corde ». Dans ce film, le racisme est montré comme faisant simplement partie de la face cachée de la société polie.

On ne saurait que trop conseiller au cinéphile de délaisser de cette version de « Mort sur le Nil » et de se tourner plutôt vers l’excellente adaptation de John Guillermin de 1978.

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