L’actuelle grogne des boulangers concernant l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières, semble déjà avoir atteint ses objectifs, du moins en partie : pousser l’État à intervenir en leur faveur, de manière qu’il puisse résoudre à leur place les problèmes qui se posent à eux. Étant donné que l’on dénombre en France 33 000 boulangeries artisanales et 12 millions de clients tous les jours, l’exécutif s’est senti contraint d’intervenir, demandant aux fournisseurs d’énergie la renégociation des contrats passés avec les très petites entreprises (TPE).
Si important soit-il, ce problème qui touche actuellement la profession ne doit pas masquer le problème fondamental que celle-ci connaît depuis des décennies : la disparition de la culture du pain chez nombre de nos compatriotes. C’est le constat que fait le plus grand historien du pain, Steven Kaplan, qui rappelle que trois quarts des Français consomment aujourd’hui, en guise de pain, une baguette blanche parfaitement fade. Plutôt que de demander toujours plus d’aides à l’État, les boulangers devraient donc aider les Français à recouvrer la capacité à distinguer entre un pain blanc ordinaire, industriel et insipide d’une part, et, d’autre part un pain croustillant et savoureux, à la mie crème et alvéolée, issu de l’emploi du levain et non de la levure, et subissant une fermentation plus longue. Pour ce faire, il faut, nous dit Kaplan, que les boulangers soient mieux formés à l’histoire et la culture du pain, dont ils pourront ensuite transmettre certains éléments s’il y a lieu à leur clientèle. Trop de boulangers restent encore cloitrés à ses yeux dans leur fournil. Or la clef de la réussite est l’« échange permanent entre le consommateur et son boulanger ». Certes, de plus en plus de boulangeries proposent aujourd’hui du pain exceptionnel. Mais beaucoup préfèrent encore s’accommoder de la médiocrité, en continuant à produire du pain blanc dénué de tout intérêt…
Avant de venir de l’État, les solutions aux problèmes que rencontre le secteur de la boulangerie depuis des années doivent donc venir des boulangers eux-mêmes : ils doivent redécouvrir qu’ils sont non seulement des créateurs, mais aussi des ambassadeurs du goût au service de leurs clients.
9 commentaires
Et les médias continuent à se torturer leur petite cervelle pour trouver des excuses ou des raisons diverses à notre déclin alors que cela est très simple, et lié aux Taxes, charges et contrainte dont la République gauchiste en a le secret depuis qu’elle existe et quelle qu’en soit l’étiquette, et qui a formé des Républicains assistés et stupides par une éducation dirigée vers un régime de plus en plus communiste et fainéant avec une Prétention hors normes.
Les choix politiques sont pris en dépit du bon sens.
Indépendance énergétique industrielle économique.
Aujourd’hui nous sommes plongés dans le tourbillon du démantèlement de notre structure déstabilisée par ces choix.
La course a produire plus et moins cher ne touche pas que les boulangers. C’est tout un pan de notre industrie façon « tricatel » qu’il faut construire à nouveau et pas forcément dans l’industrie du bio.
A quand une prise de conscience de tous pour manger et vivre mieux sans penser par une éducation du goût et des réalisations de recettes.
Il faut remettre devant la scène que l’espèce humaine ne fera pas d’effort si la contrepartie favorise l’oisiveté et d’autant plus si c’est moins cher!
« Trop de boulangers restent encore cloitrés à ses yeux dans leur fournil. Or la clef de la réussite est l’« échange permanent entre le consommateur et son boulanger ». sic! C’est quoi encore cette fadaise? Il faut être historien pour écrire des choses pareilles. Je ne vais pas à la boulangerie pour faire de la conversation. Pour la culture, il y a d’autres lieux.
Bonjour,
De plus en plus de boulangers qui recherchent la qualité ont compris ce que dit l’historien Steven Kaplan sur l’importance de « l’échange permanent entre le consommateur et le boulanger ». Ils ont donc multiplié ces derniers temps les initiatives, telles que l’organisation de formations ou d’ateliers, que les clients peuvent suivre s’ils le souhaitent.
Cordialement
Bonjour,
De plus en plus de boulangers qui recherchent la qualité ont compris ce que dit l’historien Steven Kaplan sur l’importance de « l’échange permanent entre le consommateur et le boulanger ». Ils ont donc multiplié ces derniers temps les initiatives, telles que l’organisation de formations ou d’ateliers, que les clients peuvent suivre s’ils le souhaitent.
Cordialement
Vous avez raison. Les boulangers font des économies en ne cuisant pas assez le pain, et encouragent la paresse (ou les mauvaises dents) des consommateurs qui se satisfont de cette bouillie insipide et pas nourrissante. Heureusement quelques uns continuent à proposer un bon pain, mais à un prix parfois exorbitant.
Il faut donc aller parfois loin pour trouver satisfaction.
Combat sans issue. Si certains industriels et grandes surfaces proposent du pain de mie sans croûte, tout est dit….
Le problème actuel n’est pas là. Le meilleur boulanger de France fera faillite si le prix de l’électricité ne revient pas à la normale, c’est à dire hors réglementation Européenne. L’Espagne le fait, le Portugal aussi. Macron ne veut pas le faire? Ce sera donc lui le responsable de la disparition des boulangers et autres artisans.
Bien d’accord avec PICOT. Les boulangers devraient avoir disparus il y a plus de 20 ans sans l’intervention d’un certain Jean-Pierre RAFFARIN qui a sauvé cette profession. Mais les requins des grandes surfaces ne le voient toujours pas du bon oeil. De plus le problème de l’énergie est très facile à régler : il suffit que Macron le décide, il en a le pouvoir. Seulement pour cela il faut juste un peu de courage et envoyer les Allemands se faire voir ailleurs. Mais Macron est tout sauf un homme courageux. Et s’il vous plait arrêtez de nous prendre pour des CONS en voulant toujours nous expliquer l’inexplicable.