L’Assemblée a largement approuvé jeudi soir une proposition de loi écologiste restreignant la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS (per- et polyfluoroalkylés), ces “polluants éternels” présents dans la vie courante, dont l’impact sur la santé inquiète l’opinion, du moins selon ce qu’affirment les médias et les pouvoirs publics, bien qu’en fait il existe très peu d’enquêtes scientifiques probantes sur leur nocivité. Le rapporteur de la loi, Nicolas Thierry a admis avoir corédigé le projet de loi avec la célèbre militante écologique Camille Etienne, qui n’a aucune formation scientifique.
Le texte, soutenu par la gauche et la coalition gouvernementale, contre le seul RN, a été approuvé dans les mêmes termes qu’au Sénat, par 231 voix contre 51, et va désormais pouvoir entrer en vigueur. Son article phare prévoit d’interdire à partir du 1er janvier 2026 la fabrication, l’importation et la vente de tout produit cosmétique, ou produit textile d’habillement contenant des PFAS. Quasi indestructibles et présentes dans quantité d’objets et de produits, ces substances chimiques s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, l’eau, la nourriture.
Le gros souci est qu’on estime que le quart des molécules actives dans le secteur pharmaceutique contienne de tels composés, tout comme la moitié des adjuvants dans l’agrochimie. De même, leur interdiction dans le textile aboutirait à un triplement du prix des vêtements de protection contre la pluie. Des PFAS sont aussi indispensables dans l’aéronautique, la défense, les semi-conducteurs, les transports, l’automobile. Cette loi ne rentre pas non plus dans le détail des seuils de tolérance, suivant le principe bien connu en chimie ou agriculture que « c’est la dose qui fait le poison ». En outre, les PFAS constituent une vaste famille de 14.000 molécules synthétiques utilisées depuis les années 1940 pour leurs capacités exceptionnelles à repousser l’eau, l’huile, la chaleur, ou résister aux UV et elles manquent souvent de substituts pour ces usages. En bref, les députés ont voté en panique une nouvelle loi d’écologie punitive pour apaiser des inquiétudes supposées du public à partir d’enquêtes scientifiques guère convaincantes, avec un impact néfaste sur ce qui reste d’industrie en France, un gain sur la santé très hypothétique et une probable perte de souveraineté européenne au profit de la Chine.