Quoique décédé depuis 15 ans c’est aujourd’hui seulement que paraît une autobiographie posthume de Paul Newman, qu’il avait commencée lui-même dès 1986, un peu comme un testament, avec un ami scénariste. C’était évidemment un très grand acteur, remarquable aussi par ses extraordinaires yeux bleus, qui avait une réputation d’original à cause de… sa vie simple, en particulier sa vie familiale, une exception dans l’univers disons tumultueux du cinéma, qui plus est hollywoodien.
Ce livre confirme le personnage. Alors que les biographies oscillent souvent entre l’hagiographie et la contestation systématique, quand elles ne s’appliquent pas à rendre une histoire bien lisse, nous avons là le portrait sans fards, délibéré,, parfois cru d’un homme ayant« réussi » un parcours pour le moins étonnant. D’extraction plutôt simple, doutant de tout et en particulier de lui-même, i va faire tous les métiers avant de devenir finalement acteur, quasi par défaut. Il se battra ensuite film après film, rôle après rôle, jour après jour, pour devenir un des très grand de sa profession. (Il décrit remarquablement la manière dont il habite successivement des personnages divers et inventés avec lesquels nous avons tendance à le confondre). Parallèlement, il conduira avec succès une vie de producteur, d’entrepreneur, de pilote de course et de philanthrope, sans oublier sa famille, gérant un équilibre toujours délicat entre réussite personnelle, exigence de résultat, honnêteté intellectuelle, courage, générosité et compassion envers les autres.
Paul Newman a donc été pilote de course (après un film sur le sujet) et dans ce domaine aussi, il a excellé, terminant même à la seconde place aux 24 heures du Mans en 1979 et créant sa propre écurie. Il est aussi devenu réalisateur (4 films). Et entrepreneur : en 1982 il a monté « Newman’Own » pour commercialiser des produits agroalimentaires (sauce de salade, boissons, puis snack’s), une société qui a atteint un chiffre d’affaires d’environ 500 millions de dollars. Les bénéfices (au fil du temps, plus d’un demi-million de dollars) ont été versés à des œuvres charitables, en particulier celles qu’il a créées après la mort de son fils, d’une overdose de drogue. Enfin, c’est aussi après ce drame qu’il  a enfin conçu et financé des camps pour les jeunes en difficulté, « hole in the wall, gang camp ».
Il a régulièrement soutenu les démocrates, il a défendu les homosexuels, a pris fait et cause pour l’égalité entre les hommes et les femmes (on sait qu’il a même été jusqu’à partager en partie son cachet avec une de ses partenaires). Paul Newman n’était pas sans défauts ni faiblesses loin de là , mais c’était un acteur hors normes, un homme généreux, élégant, pour tout dire exceptionnel. Cette récente biographie l’est aussi.
LA VIE EXTRAORDINAIRE D’UN HOMME ORDINAIRE
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oui un des trés grand ! aujourd’hui hollywood parait fadasse sans lui ou steve mcqueen snif🙄