Les politiques et les fonctionnaires veulent transformer les Français en entrepreneurs. Depuis les mesures pour devenir entrepreneur jusqu’aux comités créés pour les « soutenir », on ne compte plus les « initiatives » des pouvoirs publics. Cela ne s’arrête pas là. Dans un tweet récent (voir plus bas), la directrice exécutive de Bpifrance, Mme Marie Adeline-Peix, exprime le souhait qu’on intensifie la « lutte contre les inégalités d’accès à l’entreprenariat ». Noble cause. Mais que veut dire l’« accès à l’entreprenariat » ? Peut-on « accéder » à la création d’entreprises ? L’entreprenariat est un talent individuel, une passion. Il faut des idées dont certaines sont bonnes, d’autres pas. Un entrepreneur réussit ou pas. D’ailleurs, lui-même ne sait pas, au début, si son idée est viable. Les consommateurs et le marché en décideront. L’entrepreneuriat ne s’apprend pas non plus. Il faut une vocation pour devenir entrepreneur, on y « accède » par la persévérance et le travail acharné. Il n’y a pas de quotas chez les entrepreneurs : on l’est ou on ne l’est pas. On ne crée pas des entrepreneurs. On ne décide pas de qui va le devenir ou non. L’inquiétude de la directrice de Bpifrance est plus une inquiétude pour l’entrepreneuriat en France. Vouloir fabriquer des entrepreneurs, réduire les « inégalités d’accès » (où se nichent-elles, sinon dans les motivations plus ou moins affirmées et donc d’ordre personnel ?) n’augure rien de bon. Laissons les individus – hommes ou femmes – choisir leur vocation. Aidons-les juste en ne leur mettant pas dès le départ des bâtons dans les roues et en ne les assommant pas de taxes et de réglementations dès qu’ils commencent à produire des richesses. Car, on le sait très bien : plus d’Etat, c’est moins d’entrepreneurs.
On n’enseigne pas et on ne décrète pas l’entreprenariat
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2 commentaires
Bien dit, Nicolas. Et voilà qu’ils vont créer un « machin » de plus avec force argent du contribuable à la clé qui n’aboutira, comme d’habitude, à rien. Voilà que les irresponsables vont se mêler à la création d’entités privées alors qu’ils sont incapables de gérer le public et le régalien.
La question est bien cernée : on peut dire d’une certaine façon qu’il s’agit de pratiquer un enseignement constructiviste…