Lors de ses vœux aux Français, le président Macron a rappelé le rôle de l’Etat et du gouvernement dans un pays comme la France et s’est engagé à « consacrer toute mon (son) énergie à transformer notre pays pour le rendre plus fort, plus juste, plus humain. » Il a rappelé aussi sa mission envers la société et notre vie : « Faut-il pour autant renoncer à changer notre pays et notre quotidien ? Non. Car ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonné, ce serait trahir nos enfants, leurs enfants après eux, qui alors auraient à payer le prix de nos renoncements. » « L’Etat et les services publics ont un rôle essentiel pour renforcer cette unité française. » a-t-il encore souligné. Tout cela, bien entendu, au nom de la justice, du progrès social et de l’écologisme.
Macron perpétue la tradition de l’étatisme. Il l’aggrave même. Comme celui de ses prédécesseurs, son discours a été consacré à la gloire de l’interventionnisme politique et étatique. Comme si rien ne pouvait fonctionner ou même exister sans l’Etat. Celui-ci doit nous façonner, nous modeler à sa manière, nous dire ce qu’il faut faire. Trente ans après la fin du communisme en Europe, Emmanuel Macron réhabilite le concept de l’« homme nouveau », celui que le marxisme voulait créer. Dans ses vœux, il est question de bâtir une nouvelle société en fonction des « grands bouleversements » mondiaux, une société dont le fonctionnement sera décidé par l’Etat et ses serviteurs. Il est question de gouvernement, de maires, de lui, le Président qui agit ; mais jamais d’individus, de responsabilité, d’initiative ou de concurrence. Karl Popper et sa société ouverte sont très, très loin du discours d’Emmanuel Macron.
Les Français sont réduits à une masse qu’on peut manipuler et diriger. La prétendue réforme des retraites en constitue la preuve la plus éclatante. Un système de retraite « universel » grâce à la nationalisation de toutes les caisses existantes et la confiscation de l’argent qui s’y trouve. On comprend de mieux en mieux, chaque jour, que ce système ne sera « universel » que pour certains grâce aux « spécificités » qui seront prises en compte. Sous le marxisme aussi certains étaient plus… égaux que d’autres.
Tout cela est très inquiétant. Les décideurs politiques veulent non seulement diriger l’économie mais changer les mentalités. Le président Macron a probablement été le seul grand chef d’Etat à ne pas souhaiter un « Joyeux Noël » à ses compatriotes. Il ne s’agit pas d’un acte laïc mais d’une provocation (il a bien souhaité un « Bon Ramadan » aux musulmans de France). Au nom de la laïcité, on méprise la France chrétienne et au nom de l’égalitarisme, on homogénéise les gens. On nous dit comment et ce qu’il faut manger et on veut changer notre façon de penser, nos mentalités. On veut effectivement créer un « homme nouveau » qui serait progressiste, écologiste, égalitariste. C’est une obsession pour la plupart des politiques. Par un tour de magie dont ils ont le secret, ces politiques accusent le capitalisme de tous les maux alors que c’est le socialisme qui crée la misère et les pénuries. Les jeunes sont les plus nombreux à tomber dans ce piège : les sondages montrent qu’ils sont une majorité à rejeter le capitalisme et qu’ils ont une opinion très favorable à l’égard du socialisme.
Macron veut fabriquer le « Français nouveau », en faisant fondre les individus dans le moule de l’étatisme. Notre rôle à l’IREF est de nous opposer de toutes nos forces à cette étatisation rampante et à une homogénéisation sociale imposée par les politiques. Cette année encore, notre Institut ne ménagera pas ses efforts dans sa lutte en faveur de la liberté des individus, dans son combat pour réformer l’économie et la fiscalité afin de les rendre compétitives, au service de l’initiative et de l’entrepreneuriat. L’IREF n’acceptera jamais l’ « homme nouveau » dans lequel les étatistes veulent nous enfermer.
C’est dans cet esprit que nous vous présentons nos meilleurs vœux pour cette année 2020 en remerciant tous ceux d’entre vous, très nombreux, qui nous ont apporté leur soutien pendant celle qui vient de s’écouler.
3 commentaires
traitement à la Grecque
Macron veut (il adore dire le "je veux") traiter les Français comme on a traité (et traite encore) les Grecques. Faciliter l'emploi des seniors est plus important que son reforme négatif des retraites. On va glisser vers une guerre civile larvée si on le remplace pas. On a déjà eu droit aux violences policières contre les gilets jaunes.
La richesse d'une Nation
Bonjour et meilleurs vœux pour 2020
Pour une fois, je suis entièrement d'accord avec l'intégralité de vos propos.
La richesse d'une Nation est faite en premier par son vécu, donc son histoire et en particulier chaque histoire spécifique à chaque région ou entité géographique. L'Etat veut tout uniformiser et gommer nos richesses historiques, un peu comme les rois de France à une époque. Par exemple, nous en Alsace nous avons toute une histoire qui nous est spécifique, comme en Bretagne et ailleurs. Pourquoi effacer tout-ça? Déjà l'Etat pourrait s'inspirer de notre régime spécifique d'Alsace-Moselle (fruit de notre passage "allemand" entre 1870 et 1914) qui nous assure un équilibre "recettes-dépenses" au lieu de chercher à le combattre!
Petite anecdote pour Noël; en 2003 on a du rénover notre chapelle dans le quartier, l'architecte a supprimé son clocher (une tradition en Alsace) car ça choquait les gens du quartier! Quelle misère! sic!
PhB
voeux pour
C'est bien, Macron est capable de diagnostic mais inapte à appliquer et encore moins de mettre en œuvre une politique cohérente. Les politiques depuis 40 ans ont su nous bercer des mêmes promesses sans les concrétiser. Les ministres et députés qui "meublent" l'AN sont des handicapés de l'Histoire, de connaissances, d'intelligence, bref des hypertrophiés du "MOI" sans aucun scrupule. Sans aucune épaisseur intellectuelle, ils continuent à affaiblir notre pays… Une thèse de doctorat ne suffirait pas à lister toutes les trahisons subies par le peuple français de la part des élus qui se comportent en dictateurs au plus grand mépris du peuple.