Au terme d’une campagne électorale qui n’a brillé ni par ni par sa qualité, ni par son intérêt, ni par l’imagination de la plupart de ceux qui veulent briguer nos suffrages, les 18 millions de retraités – 38% quand même du corps électoral! – sont appelés aux urnes. Mais du moins aujourd’hui les choses sont parfaitement claires puisque pendant le quinquennat qui s’achève, ils ont eu à faire face à l’hostilité attentive de l’Élysée.
Et même si dans les tout derniers jours, les candidats des partis qu’on appelle de gouvernement se sont avisés in extremis de promettre le cœur sur la main l’imminente ré-indexation des pensions, les retraités savent parfaitement à quoi s’en tenir sur la crédibilité des uns et des autres, plus proches du reniement de Saint Pierre que du serment de Koufra. En effet, cela fait des décennies que tous les gouvernements qu’ils soient de droite ou de gauche s’acharnent contre les retraités en les excluant de toutes les enceintes où ils devraient siéger (I) et voici maintenant que, depuis plusieurs années, ils s’en prennent à leurs pensions qu’ils ne cessent de rogner sauvagement (II).
I – LA SÉGRÉGATION PHYSIQUE
Pour trop de ces politiques, les retraités sont des moins que rien, des ilotes, des intouchables, dont ce n’est même pas la peine de recueillir, ni d’écouter les protestations. C’est pour cette raison qu’ils les chassent sans vergogne de toutes les institutions de la République et de la plupart des caisses de retraite où, pourtant, pour tout observateur de bon sens, leur place s’impose En effet à l’inverse du contrat de travail qui induit des relations bilatérales entre le salarié et l’employeur, la retraite repose toute entière sur une base triangulaire qui ne se limite pas à la période d’activité où cotisent un salarié et un employeur, mais qui inclut en plus – et c’est la finalité même de l’institution- le salarié devenu retraité durant une seconde période, celle-là d’inactivité. On ne peut donc logiquement pas construire les retraites en empêchant la représentation des retraités à parité avec celle des salariés représentés par les syndicats et celle des employeurs représenté par leurs organisations professionnelles. En clair, il s’agit que les retraités accèdent à la qualité officielle de partenaire social, qui leur est présentement refusée par le front uni des deux partenaires déjà en place, avec la collusion d’un Gouvernement qui ne veut rien entendre.
Or et ce n’est certes pas le fait du hasard, on ne compte aucun retraité élu ès qualités parmi les 175 membres du CESE, aucun parmi les 41 membres du Conseil d’Orientation des Retraites, aucun non plus parmi les 5 membres du Comité de Suivi des Retraites, aucun parmi les 20 administrateurs de la plus importante Caisse de retraite complémentaire, l’Agirc-Arrco. Et pour bien montrer qu’il ne s’agit nullement d’un hasard ou d’une inadvertance, le projet macronien de réforme des retraites n’admettait lui non plus la présence d’aucun retraité au sein du Conseil d’Administration de la future Caisse de retraite qui se prétendait pourtant -et sans rire – Nationale et Universelle, alors qu’elle refusait la juste représentation de 18 millions de retraités, soit plus du quart du pays. Bref depuis la Libération, la France peut être fière d’avoir imposé à ses retraités le cadre sans cesse renforcé d’un apartheid social, en apposant sur les entrées de ses principales institutions et caisses de retraite un sorte d’hologramme discret: « République Française: interdit aux retraités et aux chiens ». Vous vous doutez bien que ce n’est pas par hasard que les salariés, les employeurs et l’État ne veulent surtout pas faire des retraités un vrai partenaire social, parce qu’il est infiniment plus facile:
– de taper tout le temps sur les retraites et de rogner les pensions, quand il n’y a personne pour les défendre;
– de se réserver entre deux partenaires les pouvoirs de la cogestion des caisses, fort bien rémunérée, plutôt que de devoir partager le pouvoir avec un troisième partenaire qui sera, en cas de partage entre salariés et employeurs, l’arbitre de la majorité et qui ne tolérera certainement pas les facilités, les dérives et la fraude qu’on observe actuellement;
– pour l’État enfin de promettre à Bruxelles une énergique réduction des pensions, qui conduira sans faillir nombre de retraités de la nécessité au dénuement, puis du dénuement à la misère, misère qu’on ne connaît bien entendu pas dans les couloirs de la Commission.
Heureusement, une première lueur d’espoir vient de naître puisque le 30 novembre dernier, 28 députés – dont Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan parmi les candidats à l’élection présidentielle – ont pris l’initiative de faire enregistrer à la Présidence de l’Assemblée Nationale une proposition de loi N° 4729 radicalement nouvelle. En effet elle tend à faire enfin des retraités le troisième partenaire social de la Caisse Nationale d’Assurance-Vieillesse, avant d’annoncer pour l’avenir l’extension de la démarche à la Caisse Nationale d’Assurance-Maladie, au Conseil d’Orientation des Retraites, au Comité de Suivi des Retraites et enfin au Conseil Économique, Social et Environnemental. Mais les retraités ne doivent pas uniquement se battre pour obtenir une représentation à la mesure de leur poids démographique dans la Nation, il leur faut dés maintenant sonner le tocsin contre les ravages d’une désindexation sauvage et récurrente, dont manifestement beaucoup n’ont pas encore perçu les perspectives ravageuses.
II – L’EUTHANASIE FINANCIÈRE
En effet non contente de démembrer la personnalité du retraité qu’elle dépouille de ses éléments de citoyenneté tenant à la fois à l’aspect social, économique et environnemental, la « bande des trois » (les deux partenaires sociaux actuels + État) en veut également à son argent, plus précisément à ses pensions qu’elle ne cesse de réduire comme peau de chagrin. C’est ainsi que sur la durée du dernier mandat présidentiel, un décompte très prudent a permis de mettre en évidence une perte de pouvoir d’achat d’un peu plus de 5% qui correspond à la perte définitive et irréversible de plus de 19 jours de pension, comme si dès le 13 décembre pointait l’avènement d’un nouveau mercredi des cendres et que les fêtes de Noël et de fin d’année étaient remplacées par un nouveau carême. Alors certes 19 jours de pension en moins sur une année qui en comporte 365, cela fait déjà beaucoup, mais réfléchissez: ce n’est que sur cinq ans, alors que la durée moyenne d’une retraite tourne selon l’OCDE autour de 25 ans.
Donc il ne suffit nullement de pleurer sur ce que viennent de vous ôter les cinq dernières années, mais il faut vous interroger sur le coût total de ces mesures de désindexation ou de sur-taxation ciblée (hausse de la CSG), pour peu qu’elles accompagnent votre retraite entière. Naturellement ne comptez pas sur le Conseil d’Orientation des Retraites, ni sur le Comité de Suivi des Retraites pour vous éclairer, pas plus d’ailleurs que sur certain Secrétaire d’État en charge des retraites (une personne si discrète que j’ai oublié son nom,) pour vous alarmer: ce n’est évidemment pas leur rôle et ils préfèrent de loin masquer la progression sournoise de leurs forfaits annuels, afin que vous ne vous aperceviez du mal qu’une fois qu’il sera fait.
C’est pour cette raison que nous avons décidé de vous présenter en annexe un tableau inédit qui vous permettra de suivre année par année la détérioration progressive de votre pouvoir d’achat, selon que la désindexation courra sur un rythme annuel de 1, 2 ou 3%, toutes hypothèses des plus raisonnables au regard de l’inflation qui repart. En plus nous avons tenu à vous présenter un calcul simple, puisqu’il résulte de l’application récurrente d’un multiplicateur constant:
– de 0,99 (= 1,00 – 0,01) pour un taux annuel de désindexation de 1%,
– de 0,98 (=1,00-0,02) si ce taux monte à 2%,
– et de 0,97 (=1,00 -0,03) s’il atteint 3%.
Mais ce qui très certainement vous surprendra le plus, c’est l’importance insoupçonnée de la perte cumulée que vous subirez sur les 25 années de la durée de votre retraite et dont bien peu d’entre vous ont la moindre idée.
En effet, sur ces 25 années de retraite, il faut vous attendre à perdre au total:
– 2,78 annuités de pension si la désindexation court à 1%,
– 5,17 années de pension si la désindexation court à 2%
– et 7,23 années si la désindexation court à 3%.
Les pourcentages de perte (25 ans – total des équivalents annuels des pensions effectivement reçues/100) ne sont pas moins inquiétants:
– 11,13% pour la première hypothèse à 1%,
– 20,69% pour la seconde hypothèse à 2%
– et 28,93% pour la troisième hypothèse à 3%.
Inutile de dire qu’avec des prévisions qui situent l’inflation 2022 entre 4 et 5%, la maison brûle. D’ailleurs, si les retraités ne se réveillent pas dés maintenant et ne font pas du combat de la préservation de leur pouvoir d’achat l’un des enjeux majeurs des joutes à venir, ils peuvent dès maintenant songer aux petits boulots qu’il va leur falloir trouver lors de leur départ en retraite pour assurer un minimum de dignité à leurs vieux jours.
CONCLUSION: QUE FAIRE?
En face de cette situation, vous ne pouvez plus vous permettre de tergiverser. Au regard des élections à venir, il vous faut des assurances et des solides. La première: que l’ensemble des retraités accédera bien dans les tout prochains mois au statut de partenaire social à part entière, ce qui vous permettra de discuter de votre sort de plain pied avec les autres partenaires sociaux et avec l’État. Ensuite considérez sans barguigner comme des menteurs tous ceux (et toutes celles) qui vous promettent une nouvelle fois et sans autre précaution d’indexer vos pensions sur l’inflation (le Président Macron, qui vous a montré en 2017 tout son savoir-faire sur le sujet, vient de récidiver sans vergogne en vue du prochain quinquennat!). Et puisque eux ou leurs frères violent régulièrement et avec la bénédiction du Conseil constitutionnel, l’article L 161-25 du Code de la Sécurité sociale qui exige déjà cette indexation, ne croyez plus désormais que ceux et uniquement ceux qui vous promettent d’inscrire leur promesse dans la Constitution! Vous verrez, il n’y en a pas beaucoup! N’oubliez pas pourtant que c’est la politique toute entière du pays que votre vote va engager et que malgré son importance, il vous appartiendra de resituer la politique des retraites dans un ensemble qui la dépasse pour glisser dans l’urne le bulletin d’un citoyen vigilant, mais pas sectaire. À vos prochains votes!
ÉROSION DES RETRAITES PAR L’INFLATION |
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POUR UNE ESPÉRANCE MOYENNE DE VIE EN RETRAITE DE 25 ANS | |||
Taux | Taux | Taux | |
RANG DES ANNUITÉS | 1% | 2% | 3% |
Coefficient multiplicateur | 0,99 | 0,98 | 0,97 |
01 | 1,0000 | 1,0000 | 1,0000 |
02 | 0,9900 | 0,9800 | 0,9700 |
03 | 0,9801 | 0,9604 | 0,9409 |
04 | 0,9703 | 0,9412 | 0,9127 |
05 | 0,9606 | 0,9224 | 0,8853 |
06 | 0,9510 | 0,9039 | 0,8587 |
07 | 0,9415 | 0,8858 | 0,8330 |
08 | 0,9321 | 0,8681 | 0,8080 |
09 | 0,9227 | 0,8508 | 0,7837 |
10 | 0,9135 | 0,8338 | 0,7602 |
11 | 0,9044 | 0,8171 | 0,7374 |
12 | 0,8953 | 0,8007 | 0,7153 |
13 | 0,8864 | 0,7847 | 0,6938 |
14 | 0,8775 | 0,7690 | 0,6730 |
15 | 0,8687 | 0,7536 | 0,6528 |
16 | 0,8601 | 0,7386 | 0,6333 |
17 | 0,8515 | 0,7238 | 0,6143 |
18 | 0,8429 | 0,7093 | 0,5958 |
19 | 0,8345 | 0,6951 | 0,5780 |
20 | 0,8262 | 0,6812 | 0,5606 |
21 | 0,8179 | 0,6676 | 0,5438 |
22 | 0,8097 | 0,6543 | 0,5275 |
23 | 0,8016 | 0,6412 | 0,5116 |
24 | 0,7936 | 0,6284 | 0,4963 |
25 | 0,7856 | 0,6158 | 0,4814 |
A – TOTAL ÉQUIVALENTS ANNUITÉS REÇUS | 22,2177 | 19,8268 | 17,7674 |
B – NOMBRE D’ANNUITÉS CALENDAIRES | (25,0000) | (25,0000) | (25,0000) |
C – PERTE EN ANNUITÉS = B-A | (2,7823) | (5,1732) | (7,2326) |
D -POURCENTAGE DE PERTE | -11,1292 | -20,6928 | -28,9304 |
SUR 25 ANS = C*100/B | |||
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17 commentaires
Il faut bien constater qu’une fois de plus si cette campagne a été particulièrement misérable les médias ont une fois de plus fait le nécessaire pour qu’il en soit ainsi. Au lieu de questionner les candidats sur leur programme ils n’ont fait que de l’audimat ou faut-il dire un dirigisme pour piéger les candidats et non pas pour rehausser la campagne.
Les médias sont les premiers responsables de la situation du pays, incapables de faire leur vrai métier pour éviter toute cette manipulation digne des plus grands dictateurs Européens pour réduire les Français en loques et pour les soumettre à cette infâme société mafieuse. Il n’y a plus une émission sans parler de partage et de soumission ce n’est pas ainsi que l’on fait un pays dynamique. Pendant ce temps là, les grands assistés et rentiers de la République font fortune et cela ne dérange en aucune manière le médias mais ne font-ils pas parti de cette masse de mafieux qui s’enrichissent sans apporter une quelconque plus value ou richesse au pays ? Aujourd’hui les clans mafieux font bloc pour augmenter leur emprise.
Pourquoi ne pas créer un parti politique qui représenterait les 18 millions de retraités ( ées ) par internet c’est fesable et avoir enfin un ou plusieurs représentants .
Âgé de 77 ans, je ne vote plus depuis que Sarkozy s’est assis sur le référendum. Par contre, vive la retraite à 70 ans ou plus puisque certains retraités s’entêtent à travailler.
Alors, Dupont ou Lassalle, si j’ai bien suivi ?
Merci M. Thierry BENNE. Puisse le ciel éclairer les retraités afin qu’ils ne votent PAS E. Macron !
Vous opposez des calculs savants à des programmes de contes de fées en restant sur les mêmes bases que celles qui nous ont menées à la ruiné ; est ce bien raisonnable ? En définitive la conclusion est que la mauvaise gestion à fait le jeu du privé comme d’un fait exprès !
@ VERDUN
Mes calculs ne sont pas savants, puisque tout le monde peut les reconstituer pas-à-pas sur l’annexe jointe en page 4. Il n’était pas dans mon intention d’envisager ou de proposer des solutions alternatives ou de réforme. Je m’en suis donc strictement tenu à l »état de la législation actuelle, du moins dans le cadre du respect de la loi, de la Constitution et des traités internationaux. J’ai simplement entrepris – ce qui ‘à ma connaissance n’avait pas encore été fait – d’alerter les retraites sur les conséquences extrêmement graves d’une désindexation prolongée des pensions, telle qu’elle se pratique actuellement en violation directe des dispositions du Code de la Sécurité sociale. Car je persiste à penser que ce n’est pas la même chose pour un retraité de savoir qu’il vient de perdre 1% par an sur cinq années ou d’apprendre que si la tendance se poursuit il se sera tout simplement fait délester de 2,78 années de pouvoir d’achat sur ses 25 années de sa. retraite et je n’insiste pas sur l’incidence bien plus lourde des coefficients supérieurs . Quant à votre grief de mauvais gestion, je pense qu’il est parfaitement justifié, ne serait-ce que quant à la fraude qu’on tolère plus volontiers qu’on ne la combat.
Cordialement: Th.B
Bonjour,
Je n’aurais jamais imaginé lire un tel article dans une publication de l’IREF.
Dans un pays qui consacre le pourcentage le plus élevé de sa richesse aux retraites, affirmer que les retraités sont « massacrés » relève de la fable et de la désinformation. C’est une véritable fake news.
Plutôt que d’inciter les actifs à anticiper la retraite en capitalisant, cet article prône un renforcement de la répartition au détriment des actifs.
Quel aveuglement mortifère.
Cordialement,
@ HENRI
Probablement n’êtes-vous pas retraité et je ne vous le reproche pas, sans quoi votre réaction n’eût probablement pas été la même, lorsque vous voyez année après année dépérir votre pension. D’autre part avez-vous réfléchi que le pourcentage du PIB n’est pas nécessairement révélateur d’un abus ou d’un gâchis sans nom. La question est simple et la Commission de Bruxelles préfère éviter soigneusement de la poser parce qu’elle relève normalement de la souveraineté des États: préférez-vous faire acquitter à vos citoyens des cotisations réduites, en majorant certes leur revenu d’activité, mais en envisageant ensuite une retraite au pain sec (on travaille souvent après la retraite dans les pays les plus économes de leur PIB) , ou préférez-vous assurer par des cotisations plus élevées une retraite plus sereine à vos seniors? D’autre part, il faut savoir que les 14% du PIB englobent à hauteur de 25% le coût d’une politique d’État redistributive et d’assistance, qui échappe complètement aux retraités et aux organismes gestionnaires. Par ailleurs, contrairement à ce que vous affirmez, l’article ne prône pas un renforcement de la répartition au détriment des actifs, il prône humblement le respect absolu de la loi et de nos principes constitutionnels. Enfin et à propos d’aveuglement mortifère, il semble bien que les actifs n’ont pas encore réalisé qu’un jour ce sera à leur tour d’entrer en retraite avec des pensions qu’ils auront eux-mêmes contribué à beaucoup diminuer et sur lesquelles leurs propres enfants ne manqueront pas de s’acharner en suivant fidèlement l’exemple de leurs parents. Et c’est ainsi qu’on passe sans s’en apercevoir de la solidarité intergénérationnelle aux conflits entre les générations.
Quant à la capitalisation, je partage avec vous la conviction de sa nette supériorité, mais là n’était pas vraiment le sujet!
Cordialement: Th.B
Bonsoir, Je me demande simplement si vous n’avez rien compris ou si vous le faites exprès; car il faut être d’une naïveté confondante pour croire que les retraites sont privilégiées (augmentation de la csg et désindexation) ou d’une grande malhonnêteté intellectuelle. En 5 ans le menteur qui fait office de président de la république nous a laminés en dépit de ses promesses électorales !!! Par ailleurs, si vous lisiez correctement les publications de l’IREF vous sauriez que la retraite par capitalisation fait partie de leurs propositions. C’est donc vous qui semblez aveuglé par une triste propagande. Quant au « détriment » des actifs auquel vous faites allusion, sachez que j’ai travaillé pendant 44 ans avant d’être déconsidéré par l’autre bateleur de foire.
A ce stade de la campagne électorale, vous ne pouvez plus focaliser sur un seul sujet en appelant les électeurs à voter pour un candidat que vous ne nommez pas. La problématique que vous mentionnez est réelle mais n’est pas isolée. Si l’extrême gauche passait (peu probable à ce stade) le système de retraite serait immédiatement impacté par une crise économique sans précédent et les retraites s’écrouleraient surtout si l’âge est ramené à 60 ans. Si l’extrême droite passe, ce qui n’est pas impossible, l’économie sera également rapidement en chute libre et le résultat sera le même, plus d’argent pour les retraites. En appelant à voter pour un candidat qui soit disant protégera nos retraites, vous attirez sur nous une catastrophe puisqu’évidemment vous n’appelez pas à voter pour le candidat qu’on ne saurait nommer en période électorale (voir les programmes de télévision qui ne peuvent nommer pour cause d’égalité de temps de parole).
Bref, ne jouez pas à l’incendiaire, le feu pourrait prendre.
Paul
@ GRINDENDO
Rassurez-vous, mon intention n’est nullement de jouer à l’incendiaire ou de prôner des solutions d’extrême gauche ou d’extrême droite (pas davantage d’ailleurs que celles du centre, que vous oubliez) mais tout simplement et en m’en tenant rigoureusement à la législation actuelle, d’attirer l’attention du lecteur sur deux injustices capitales et indéniables à l’encontre des retraités: leur exclusion systématique des institutions de la République liées aux retraites et la désindexation récurrente de leurs pensions alors que le Code de la Sécurité sociale prévoit expressément leur indexation sur l’indice des prix à la consommation, tabac exclu. Excusez-moi, mais je suis d’une génération à qui on a appris que le droit a un sens et qu’on ne peut s’en affranchir qu’en prenant d’infinies précautions. Or en l’espèce les principes d’égalité, de dignité, de non-discrimination et de respect de la loi , tout comme l’interdiction de l’âgisme, et le respect des conventions internationales (notamment quant aux diverses déclarations des droits de l’Homme) en prennent un sacré coup, sans que personne – trop de commentaires le montrent bien – ne s’en offusque. Par ailleurs, je n’appelle pas à voter pour deux candidats – et non pas un, comme vous l’indiquez – , je me borne à signaler qu’à la différence des autres, ils ont été sensibles à une juste représentation des retraités et ma conclusion signale in fine et en tant que de besoin que l’électeur doit évidemment se prononcer sur un programme d’ensemble et non pas seulement sur les retraites, encore que pour les retraités ce dernier point n’est pas le moindre.
Cordialement: Th.B
Un grand coup d’éclairage bienvenu ! On peut en effet parler légitimement d’apartheid social en direction des retraités, vu l’exclusion de leurs représentants des caisses et instances opérationnelles. Ayant pu constater au sein du CESE le « pouvoir » uniquement « figuratif » de certains d’entre eux il y a quelques années, j’abonde dans le sens de l’analyse de cette analyse très pertinente et à ce titre fort dérangeante !
@ POIVRE, GRINDERDO
Je vous renvoie à ma conclusion qui indiquait clairement que la politique des retraites ne pouvait se concevoir indépendamment d’un programme d’ensemble sur lequel le citoyen s’engage. Par ailleurs, si aucun des autres candidats que les deux cités n’a daigné se pencher sur le problème de la représentation des retraités, ce n’est pas moi qui l’ai inventé et à ce jour je n’ai jamais reçu la réponse à une question élémentaire et pourtant cruciale que je pose à tous les autres: que gagne donc la Nation à exclure ses retraités des institutions liées aux retraites? Enfin les ravages de l’inflation sur les retraites ne sont pas contestables et ils sont d’autant plus vivement ressentis que le retraité est âgé. Le lecteur reste donc bien entendu libre de fixer la suite qu’il entend donner aux informations de l’article selon qu’il estime ou non qu’elles sont fondées et qu’elles le concernent.
Cordialement: Th.B
Vraiment n’importe quoi !… De prétendus libéraux appelant à ne pas voter pour le seul « centriste » on aura tout vu !
Vous préférez qui ? Le Pen ou Mélenchon ?
@ PIERRE HENRI DREVON
Mon but n’était pas de faire voter pour tel ou tel, même si j’ai signalé que deux des candidats avaient signé une proposition de loi en faveur des retraités. Mais cette proposition était également ouverte aux autres candidats, lesquels n’ont pas voulu la signer, considérant ainsi que les retraités sont très bien là où ils sont, c’est-à-dire dehors. J’avais également pris la précaution dans ma conclusion de signaler que, même si pour les retraités la retraite est importante, ce n’était pourtant pas le seul angle sous lequel ils devaient considérer leur vote. J’avais principalement à alerter les retraités sur ce que signifiait pour eux une désindexation de 1,2 ou 3% pendant toute la durée d’une retraite. Et manifestement , libéral ou pas, il n’y en a pas beaucoup qui se sont précipités sur le créneau, sans doute parce qu’il faut éviter d’alarmer le bon peuple qui pourrait se rebeller au vu d’une perte, sur laquelle on n’avait pas jusqu’ici vraiment attiré son attention. Inversement, en quoi serait-il interdit à un retraité libéral qui s’est fait injustement matraquer, dénigrer et discriminer pendant tout un quinquennat, de plus avec une violation flagrante et récurrente de la loi, de traduire dans son vote son mécontentement? Pour terminer, rassurez-vous je ne préfère ni Le Pen, ni Mélenchon, je garde seulement les yeux ouverts- je sais bien entendu que c’est un défaut – mais comme je ne suis pas un masochiste né, je ne me promène pas en psalmodiant partout « il faut que je vote Macron , parce que lui seul est la voie, la lumière et et le salut ».
Cordialement: Th.B
ah!que j’aime vous lire, en accord avec Mr Benne.Pour moi mon choix est fait,je déteste les hableurs,menteurs,beaux parleurs,emberlificoteurs,provocateurs de haine ect…..au 24 et bon courage aux retraités et aux jeunes qui ne le seront peut-être jamais.