L’article 14 de la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 prévoyait que les pouvoirs publics recommandent un système d’étiquetage nutritionnel synthétique, simple et accessible.
La démarche de développement volontaire du nutri-score dans notre pays peut, à certains égards, être considéré comme un réel succès : en 2020, 415 entreprises du secteur agro-alimentaire s’y sont volontairement insérées, représentant plus de la moitié du marché. La mesure jouit également d’une réelle popularité chez les Français : 94% sont favorables à sa présence sur les emballages et 57% déclarent avoir changé au moins une habitude de consommation du fait de sa présence (contre 43% en 2019).
Le nutri-score se définit comme un repère graphique basé sur une échelle de 5 couleurs. Le système prend en compte, pour 100g ou 100ml de produit, les éléments dont la consommation excessive nuit à la santé, tels que l’énergie, les sucres, les acides gras saturés et le sodium, ainsi que les éléments favorables tels que les protéines, les fibres, et la quantité de fruits, légumes, légumineuses, fruits à coque et huiles de colza, noix et olive.
Vue d’ensemble
Le nutri-score répond à un triple objectif : améliorer l’information nutritionnelle des consommateurs, faciliter le travail des professionnels de santé du secteur et inciter les industriels à innover.
Les produits concernés par le nutri-score et vendus directement au consommateur sont à 31,7% classés A, 18,2% B, 19,6% C, 20,9% D, et 9,2% E. Ce sont les produits traiteurs frais, les produits laitiers frais et les plats cuisinés frais, qui comportent le plus de références. Par ailleurs, de possibles effets du nutri-score sur les prix moyens au kilogramme en 2018 ont pu être notés, mais à ce stade, ils semblent peu étendus.
Des études scientifiques ont montré que les personnes choisissant des aliments bien classés consommaient moins de fromages, charcuteries, produits sucrés, produits apéritifs salés, matières grasses, plats préparés et boissons sucrées, et plus de fruits, légumes, poissons, laits et yaourts, céréales complètes et boissons non sucrées.
De fait, elles ont significativement moins de risque de syndromes métaboliques, de prise de poids, de surpoids, d’obésité, de cancers, de maladies cardiovasculaires, d’asthme et de problèmes de santé orale.
À moyen terme, la généralisation du nutri-score est censée favoriser la consommation de produits ayant une influence positive sur la santé des Français, diminuer le nombre de pathologies liées à la mauvaise qualité de l’alimentation et plus généralement amoindrir les aspects négatifs de notre société de consommation. Et, en effet, on a d’ores et déjà pu observer que le nutri-score entraînait une baisse des achats de produits de mauvaise qualité nutritionnelle et une augmentation des achats de produits de meilleure qualité, chez différentes catégories de personnes, y compris celles qui sont le plus sensibles aux prix, comme les étudiants.
À plus long terme, en application du principe « mieux vaut prévenir que guérir », la diminution des pathologies évoquées plus haut permettrait de soulager les comptes de l’Assurance maladie, marqués par un déficit endémique et insoluble à court terme.
L’apposition du nutri-score a beaucoup progressé ces deux dernières années, particulièrement dans les secteurs des barres céréalières, des céréales du petit déjeuner, des conserves de fruits, de la panification croustillante et moelleuse, des sauces chaudes, du snacking surgelé, des viennoiseries et des desserts surgelés. En somme, des segments de produits transformés dont on peut penser que leur consommation sera toujours plus néfaste à la santé du consommateur que celle des produits bruts.
Comparaison internationale et inconvénients de l’obligation d’apposer le logo nutriscore
L’obligation d’apposition sur l’ensemble des produits vendus aux consommateurs part du principe que les 50% du marché qui demeurent rétifs au nutri-score sont ceux dont les notes seront les plus mauvaises avec un effet négatif sur la santé du consommateur.
En outre, le nutri-score délivre une information sur la qualité nutritionnelle d’un produit mais ne prend pas en compte les additifs ou la présence de pesticides, y compris dans les emballages, notamment les cartons directement en contact avec le produit.
Ce type de notation peut donc se révéler incohérent puisqu’un produit transformé issu d’un procédé de fabrication industriel peut être mieux noté qu’un produit peu transformé mais riche, tel un fromage ou un saucisson traditionnel.
Le Parlement européen a adopté le 20 octobre dernier une résolution en faveur de l’obligation de l’étiquetage nutritionnel dans le cadre de la stratégie « de la ferme à la table ». La Commission européenne prévoit, elle, une proposition législative d’étiquetage nutritionnel harmonisé et obligatoire pour le 4e trimestre 2022, comme l’a indiqué le Gouvernement dans une réponse à la question écrite d’un député.
Dans le sillage de la France, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Suisse ont également décidé d’adopter le nutri-score comme système d’information nutritionnel complémentaire.
Chacun pourra, certes, saluer l’idée d’assurer une information fiable au consommateur, dans le respect d’une concurrence optimale entre les produits. Toutefois, l’obligation d’apposer le nutri-score partout supposerait que le système soit parfait, ce qui est loin d’être le cas. Le label pourrait, par exemple, être amélioré s’il était couplé avec un toxi-score apte à évaluer la présence de produits reprotoxiques et de perturbateurs endocriniens. Il serait toutefois absolument nécessaire d’en exempter les produits AOP, AOC et IGP qui sont partie intégrante du patrimoine national et doivent impérativement être protégés.
2 commentaires
Bonjour, encore un truc qui déresponsabilise l’acheteur, c’est décidément le règne de la pensée unique, bientôt, nous finirons comme en Chine. Mais rien d’étonnant quand un candidat communiste appelle à voter pour un candidat carbono-réchauffiste à 80 km/h, malus à 50 000 € et taxes de 67 % sur les carburants, il ne faut pas s’étonner du résultat. C’est la France de la médiocrité, du communo-national-socialisme et du mode de vie stéréotypé qui s’installe. Résistons à ces petits dictateurs arrogants et qu’ils arrêtent d’emmerder les Français.
Ils feraient bien mieux de s’occuper des vrais problèmes qui nous ont conduit de la 3 ème à la 7 ème place mondiale et c’est pas terminé…, au déclassement des Français et à la désindustrialisation de notre pays. Merci. Bien à vous
Au début, j’ai regardé les étiquettes. Maintenant, je m’en fous, car ce n’est pas justifié. Encore un « truc » pour faire avaler une « pilule ». Quant à notre 7° place évoquée par JR, je rappelle qu’en 2020, nous avons été classé 8°, mais nous avons gardé notre place de 7° pour rester dans le G7. Fin 2022, nous devrions atteindre la 9°, voire la 10° place, peut-être pire encore…