« Les politiciens américains et européens qui veulent améliorer le futur de leurs pays gagneraient à se familiariser avec les idées éthiques et économiques des participants de l’Université d’été de la Nouvelle économie ». C’est ce que déclare Anne Jolis, membre de l’équipe éditoriale du Wall Street Journal, dans un entretien avec Nicolas Lecaussin.
Anne Jolis, vous venez de participer à la 32ème édition de l’Université d’été de la Nouvelle Economie dont le thème principal était la fin de l’Etat Providence. Avec quels sentiments et impressions êtes-vous partie d’Aix ? Pensez-vous que le personnel politique devrait écouter le message délivré par les participants d’Aix ?
J’ai quitté l’Université d’Eté de la Nouvelle Economie inspirée et instruite. J’ai été frappée par le niveau élevé des interventions faites par les étudiants, les professionnels ou les intellectuels connus. Les discussions ont été intenses, parfois combatives et toujours passionnantes. Le grand succès de l’Université a été de créer une atmosphère propice à un débat rigoureux, avec des participants divers. Les politiciens américains et européens qui veulent améliorer le futur de leurs pays gagneraient à se familiariser avec les idées éthiques et économiques des participants.
Le Wall Street Journal est un journal incontournable qui n’a pas d’équivalent en France. Qu’est-ce qui fait, d’après vous, l’authenticité de ce quotidien ?
La page éditoriale du WSJ a toujours défendu les principes du marché libre et des peuples libres. La fidélité à ces principes, plutôt qu’à des intérêts partisans, nous a valu la confiance de nos lecteurs et a conféré de la clarté aux écrits de tous nos journalistes et éditeurs. Ceux-ci peuvent ainsi aborder les thèmes économiques et politiques les plus difficiles.
Les Etats-Unis et les pays européens sont dans une crise profonde. Endettés, ils sont obligés de baisser drastiquement leurs dépenses publiques au risque d’une crise économique profonde. Etes-vous optimiste sur le long terme ? Pensez-vous que les dirigeants européens et américains ont saisi l’importance et l’ampleur des réformes à faire ?
Nous espérons et nous travaillons pour le mieux mais nous nous préparons au pire. Nos problèmes budgétaires sont déjà assez urgents. Mais pour faire une réforme efficace, il faudra des dirigeants qui comprennent et qui peuvent expliquer les lacunes fondamentales de l’économie dirigée. Je ne vois pas encore de tels dirigeants, ni aux Etats-Unis ni en Europe. Mais soyons optimistes. A-t-on une autre solution ?