Depuis des mois, la vaccination contre le COVID-19 est présentée comme la solution pour sortir de la crise. Le développement des vaccins et leur administration à grande échelle sont devenus l’enjeu stratégique majeur mondial. S’il est trop tôt pour juger de leur efficacité exacte, ils démontrent les capacités de recherche et de logistique des différents pays. Selon les données du Wall Street Journal (en date du 15 mars), les Etats-Unis sont bien partis pour être gagnants. La campagne de vaccination étant le principal indicateur retenu par les gouvernements pour un retour à la normale, l’avantage américain n’est pas sans conséquence.
Une domination en terme de recherche et de développement du vaccin
Trois principaux vaccins sont utilisés dans les pays européens et nord-américains : l’Oxford/AstraZeneca, le Pfizer/BioNTech et le Moderna. Les deux derniers sont produits par des entreprises pharmaceutiques américaines. Avec les récentes polémiques sur l’Oxford/AstraZeneca, et les sérieuses difficultés que rencontre le développement des vaccins européens (comme en témoigne le récent abandon du candidat-vaccin développé par l’Institut Pasteur), ils risquent d’être les seuls majoritairement utilisés en Occident. Assurant ainsi un contrôle du marché par les Etats-Unis.
Pourquoi cette large représentation américaine ? Les Etats-Unis ont su créer un environnement favorable à la recherche technologique. La réduction du fardeau réglementaire a été l’une des premières mesures de l’administration Trump au début de la crise. Parmi celles-ci, l’autorisation pour les laboratoires privés et publics de développer des kits de dépistage du coronavirus avant d’obtenir une autorisation d’utilisation d’urgence. De plus, les États ont pu se substituer à la FDA (Food and Drug Administration) pour superviser les kits en cours de développement et les laboratoires qui les utilisent. Un certain nombre d’entre eux ont aussi accentué localement ces mesures de déréglementation. Pendant que l’UE choisissait l’uniformatisation et la centralisation, les Etats-Unis ont libéralisé. Permettant aux laboratoires de gagner en rapidité.
Une campagne de vaccination plus avancée qu’en Europe
Les Etats-Unis creusent également l’écart avec l’Europe en matière de vaccination. 21% de la population ont reçu au moins une dose et 11% sont entièrement vaccinés. En comparaison, les chiffres pour l’EU sont respectivement de 7,8% et 3,3%. En Occident, les Etats-Unis se positionnent donc après Israel (48,6%) et la Serbie (11,5%). En Europe, sont en tête du classement : Malte (8.9%), le Danemark (4.3%), la Pologne (4.2%) et la Hongrie (4.1%). La France et l’Allemagne sont à la traîne avec 3,3%. Certes, il est plus rapide de vacciner les 50 0000 Maltais que 67 millions de Français. Néanmoins, l’exemple américain montre qu’un pays de 330 millions d’habitants peut obtenir des résultats rapides. La clé du succès est, là encore, la décentralisation : les Etats s’occupent de la mise en œuvre de la vaccination. Les Etats ruraux comme le Nouveau-Mexique ou le Dakota du Sud dominent avec 15,6% et 16,9% de la population entièrement vaccinée. Les Etats les plus peuplés atteignent un taux avoisinant 10% : 11,4% pour la Floride, 10,1% pour la Californie et 9,9% pour le Texas. Washington DC et l’Utah sont les moins vaccinés avec un taux de 9,3 %. Mais leurs résultats restent supérieurs à ceux de n’importe quel pays européen.
Grâce à cette progression de la vaccination, certains Etats américains ont redémarré complètement leur économie et supprimé les restrictions, par exemple le port du masque. Des gouverneurs, comme celui du Texas Greg Abbott, appellent à la responsabilité individuelle plutôt qu’au confinement. Quant aux autres Etats, plus aucun n’impose des « stay at home orders » restreignant la liberté de déplacement. Un retour à la normale bien lointain pour les Européens empêtrés dans les mesures de confinements et de couvre-feu.
L’UE risque d’en sortir fragilisée
D’une part, les Etats-Unis vont relancer leur économie plus rapidement que l’UE. D’autre part, les deux pays les plus performants en Europe pour la vaccination sont le Royaume-Uni et la Hongrie : 35,6% et 13,8% de leur population ont reçu au moins une dose de vaccin. Or, le premier n’est plus soumis aux réglementations européennes depuis le Brexit et a pu s’organiser librement. La Hongrie, elle, est le seul pays européen à utiliser les vaccins russe et chinois en plus du vaccin Pfizer/BioNTech. Cette sécurité d’approvisionnement s’est faite contre la volonté de la Commission. Ainsi, il apparaît que les deux pays pratiquant la meilleure logistique vaccinale se sont rebellés contre les institutions européennes. Si cette tendance se confirme, la crédibilité de ces dernières sera affectée. Surtout que Budapest ne se privera pas de rappeler cette situation lors de ses futurs bras de fer avec l’UE.
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Peut-être, mais est-ce la meilleure stratégie en terme de santé publique ?
Les données sur Israël, État qui a vacciné par l’obligation 90% de ses plus de 70 ans, montrent des résultats pires que certains pays qui ont très peu vaccinés. On découvre donc que les fameux taux d’efficacité ne sont pas au rendez-vous, donnant crédit à l’hypothèse d’une tricherie comme Pfizer sait les mener. N’a-t-elle pas payé plus d’un milliard de dollars pour tromperie sur 13 médicaments ? Elle n’est plus à un près…
Selon le docteur Bredontiot, l’autorisation de mise sur le marché des vaccins covid était subordonnée à l’absence de tout traitement efficace. On comprend donc que la piste des traitements n’a pas été explorée, pire, elle a été étouffée. Big Pharma se comporte aujourd’hui comme un bandit des grands chemins internationaux, corrompant tout sur son passage.