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Les écoles et les élèves sont déjà évalués. Maintenant, il faut réformer

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Un rapport parlementaire rendu public fin septembre et plusieurs déclarations du ministre Jean-Michel Blanquer ont provoqué pas mal d’agitation à l’Education nationale et suscité beaucoup de réactions dans les médias. Il s’agit de plusieurs pistes et propositions afin de mettre en place une évaluation des élèves, des enseignants et des établissements. A première vue, l’idée semble très séduisante dans un pays où l’on ne cesse de recenser les défauts de l’Education nationale. Sauf que derrière les bonnes intentions se cachent souvent les mauvaises solutions. Il existe déjà une évaluation régulière de notre système éducatif fait par des organismes internationaux dont le célèbre test Pisa.

Le ministre a tort lorsqu’il affirme que « Ce n’est pas très agréable pour la France d’avoir des évaluations qui viennent de l’extérieur et qui font, de temps en temps, l’effet d’une douche froide. Je préfère que nous ayons notre propre système d’évaluation ». Mettre en place une évaluation interne ne va pas guérir l’école française. Des enseignants français évalués par d’autres enseignants français, cela risque de fausser les résultats. Puis, une évaluation impartiale et efficace ne serait possible que dans les conditions d’une véritable autonomie scolaire, avec des établissements dotés de budgets propres et des directeurs d’école jouissant de vrais pouvoirs. Les (très) nombreuses études comparatives internationales ont montré que les systèmes éducatifs les plus libres et les plus autonomes obtiennent aussi les meilleurs résultats.

Si l’école britannique a beaucoup grimpé dans les classements internationaux, c’est parce qu’elle a été réformée : adoption de « charter schools », d’autonomie et financements variés. Les directeurs sont devenus de véritables chefs d’entreprise. La concurrence entre les écoles se fait naturellement et les parents choisissent les meilleures. En Allemagne et aux Pays-Bas, pas d’évaluation nationale non plus, les classements internationaux leurs suffisent. Mais la plupart des enseignants allemands et néerlandais n’ont pas de statut de fonctionnaire. Les directeurs des écoles sont libres d’embaucher et de débaucher selon les besoins et les compétences.

De nombreux rapports, y compris ceux de la Cour des comptes, et des dizaines de livres, ont déjà évalué en détail l’Education nationale. Un ancien proviseur, Jérôme Logre, vient de publier un livre intitulé La vérité sur votre école : il ne voit pas d’autre solution que l’ « implosion » du ministère car l’Education nationale est « obèse, ingérable et inefficace ». Ce qu’il faut, c’est « l’autonomie et la décentralisation ».

Evaluer c’est bien mais réformer c’est encore mieux. On attend toujours les actes de M. Blanquer.

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yuropp 27 novembre 2018 - 5:30

Blanquer : à garder
L'administration de l'éducation nationale est une espèce de paquebot poussif, au gouvernail rouillé, où les "matelots" qui bossent (une majorité, faut pas croire…) trébuchent sans arrêt sur les oisifs-conseilleurs qui traînent dans le passage. Un paquebot qui transporte la (quasi-)totalité de l'avenir du pays : c'est une sacré responsabilité.
Et ce paquebot, Blanquer doit lui faire faire un demi-tour et accélérer, sans noyer es gosses, en dépit de l'hostilité des oisifs qui craignent pour leur petit pouvoir. C'est pas gagné…

Il n'avance pas vite, le Blanquer, mais il avance. Et en plus, il va plutôt dans la bonne direction. Rien que cela, c'est ÉNORME.

Si la présidence Macron est riche en inutiles et en nuisibles à "dégager", je ne placerait certainement pas Blanquer en tête de liste.
En fait si (délirons un instant) je devenais calife à la place du calife, c'est le seul que je confirmerais à son poste. Ouaip !

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