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ISF : pourquoi la plupart des candidats refusent-ils de l’abolir ?

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L’ISF constitue un fardeau moral et économique pour la France, et pourtant son abolition ne fait aucunement consensus parmi les candidats à l’élection présidentielle. Comment l’expliquer ?

Les candidats à l’élection présidentielle sont en désaccord sur le sort à réserver à l’ISF

François Fillon est le seul à proposer d’abolir totalement l’ISF. Emmanuel Macron prévoit de le maintenir partiellement sur ce qu’il nomme fallacieusement « la rente immobilière ». Marine Le Pen, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon veulent quant à eux, sans grande surprise, le maintenir, voire l’augmenter, selon des modalités qui restent encore à préciser.

Les tentatives de réformes de l’ISF ont toujours échoué

Le choix de la majorité des candidats se justifie, tout d’abord, par la peur. Et pour cause : en trois décennies, deux anciens Présidents ont tenté, en vain et au détriment de leur carrière politique, de réformer cet impôt.

Le premier fut Jacques Chirac, qui supprima en 1987 la première mouture de l’ISF, dénommée alors IGF. D’aucuns considèrent que cette suppression controversée aurait entraîné sa défaite à l’élection présidentielle, l’année suivante, face à François Mitterrand, ardent défenseur de cet impôt.

Le second fut Nicolas Sarkozy qui, en 2007, opta pour le renforcement du célèbre bouclier fiscal, lequel avait une incidence favorable en matière d’ISF. Bien mal lui en a pris, ledit bouclier s’est rapidement transformé en boulet pour l’ancien Président, qui fut accusé de favoriser les riches contribuables. Fin du bouclier.

Seuls les électeurs de droite plébiscitent l’abolition de l’ISF

Bien qu’il soit souvent martelé par les sondages que la grande majorité des Français seraient opposés à la suppression de l’ISF (65 %, selon un sondage Odoxa-Guibor publié le 14 mars 2017), il ressort d’une analyse plus fine desdits sondages que cette question les divise les profondément, selon leurs affinités politiques. Il apparaît ainsi que seulement 38 % des sympathisants de droite seraient opposés à l’abolition de l’ISF, tandis que les sympathisants du Front National et de gauche le seraient majoritairement à 66 % et 83 %.

Les candidats proposent en majorité des mesures fiscales démagogiques

L’abolition de l’ISF, mesure la plus impopulaire qui soit, fait d’ailleurs figure d’exception dans le paysage électoral français marqué par une très forte surenchère fiscale populiste.

A titre d’exemple, Marine Le Pen veut instaurer une taxe de 3 % sur l’importation de produits étrangers pour protéger l’économie française. Emmanuel Macron promet, quant à lui, de supprimer la taxe d’habitation pour la quasi-totalité des Français. Enfin, Benoît Hamon propose une véritable « révolution fiscale », qui consisterait à instaurer une contribution sur les super-profits réalisés par les banques et une taxe sur les robots intelligents. A ces promesses exubérantes s’ajoute le fait que les candidats souhaitent renforcer la progressivité des impôts sur le revenu et sur le capital.

Dans un tel contexte, on ne pouvait guère s’attendre à un sursaut de lucidité de la part des candidats à l’élection présidentielle. A l’exception de François Fillon, ils font tous preuve d’un démagogisme fiscal confondant.

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2 commentaires

Nilmirari 6 avril 2017 - 10:45

Domiciliation fiscale
J'aimerais bien que l'on parle de ces projets de "domiciliation fiscale" permettant de faire payer l'IR aux Français résidents à l'étranger.

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Vachy 6 avril 2017 - 7:43

Irresponsabilité individuelle
Toutes les civilisations sont mortelles dit-on
La prise en charge par l'Etat de tous les aléas de la vie courante favorise une dépendance que l'arrivée tant attendue de robots accentue et programme cette mort …espérée ?

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